Voilà plusieurs semaines que nous vivons dans cet immeuble moderne contraire à mes goûts. Nous ne pouvons sortir que très rarement à cause des gardes royaux à nos trousses, nous sommes dans l'obligation de faire profil bas. Cela m'ennui énormément. Bien que Suzette soit une jeune femme agréable, voir d'autres personnes me manquent. Ce confinement obligatoire n'est autre qu'une sanction divine. Pourquoi diable la vie me punit-elle ? Toutes nos âmes ainsi connectées sur un même chemin... mais pourquoi ? Pourquoi nous ? Quelque chose cloche, je découvrirais quoi.
- Je vais me coucher ! Me hurla Sue.
Je lui souhaita une bonne nuit et entendis sa porte de chambre claquer. Je parie que dans moins de cinq minutes elle sera déjà endormie. Mais moi, ai-je vraiment envie de partir dans le monde onirique ? Je souhaite juste... partir... loin. Ou pas. Peut être qu'un simple brin d'air me ferait du bien. Je regarda ma fenêtre et ne vis qu'une lune complète et dorée au centre du ciel. Bordel,... Lucy c'est pas une bonne idée. Je vais prendre un bain plutôt.
Voilà vingt minutes que je médite dans cette baignoire luxueuse. Tant de questions boulevèrsent mon esprit surtout celle-ci : n'avez-vous jamais eu cette envie soudaine de sortir, en plein milieu dans la nuit vous balader dans les rues et déambuler sur des trottoirs inconnus jusqu'à satisfaction ? Bien que je m'étais seulement décidée à prendre un bain, cette idée fût encore plus forte. Cette envie étant parvenue comme un éclair, je suis sortie du bain et n'ai enfilée qu'un simple jean noir, un pull gris et des baskets blanches trouvés dans mes rares affaires. Je me suis glissée à l'extérieur de l'immeuble en prenant soin de ne réveiller Sue. Depuis je ère sans but dans la ville à peine illuminée par quelques lampadaires.
Je me rendis dans une ruelle sombre où ma seule compagnie semblait être une bande de chats errants balaffrés. Le bruit de mes pas résonnait en chœur avec les gouttes d'eau coulant des gouttières abîmées. Une odeur nauséabonde heurta mes narines, dont la source semblait provenir de poubelles éventrées. Plutôt charmant comme endroit... Un vieux réverbère illuminait faiblement la ruelle, ne me laissant voir qu'à quelques mètres devant moi. Moi qui voulait être tranquille, je suis surtout angoissée. Cette ambiance sinistre semble être un signe de mauvaise augure. Un sentiment d'insécurité me percuta et l'envie de faire demi-tour me pris. Je me retourna pour suivre cette envie mais une silhouette me rebuta. Au loin, à seulement quelques enjambées de moi, une ombre paraissant être celle d'un homme était statique face à moi. L'homme semblait me fixer et je me retourna vite. Je marcha très rapidement en essayant de paraître naturelle. Mon cœur se mis à battre violemment et heurtait rudement ma cage thoracique. Alors que seuls mes pas résonnaient, d'autres se mélèrent aux rares bruits de la ruelle. Des pas lourds, assourdissants et effrayants me suivaient. Leur rythme assuré me fit comprendre que leur possesseur allait me rattraper d'une minute à l'autre. Sans y réfléchir deux fois, je pris mes jambes à mon cou et courru à foulées énergiques. Mon cœur s'emballait et mon angoisse haussa rapidement. Que me veut-il ? Qui est-il ? Je tourna à droite, dans une nouvelle rue, puis à gauche, dans une petite ruelle encore plus sombre que les précédentes. J'enjamba un sans-abris et fit aboyer un chien sorti de nul part. Je me retourna et ne vit plus aucune silhouette me suivre. Curieuse et surtout essoufflée, je m'arrêta en plein milieu de la ruelle et essaya d'écouter les bruits des alentours pour savoir si l'homme me poursuivait encore. Mis à part mon cœur, plus aucun bruit ne retentissait, pas même un miaulement de chat. Serait-il parti ? M'a-t-il laissée ? Je marcha à reculons jusqu'à me percuter à une surface plane. Je me retourna peu rassurée et fit face à mon agresseur. Il était grand, carré d'épaules et portait un simple sweat à capuche noir donc celle-ci couvrait son visage. Il m'aggripa les bras et me bloqua contre le mur d'une maison laissée à l'abandon. J'essaya de me débattre mais sa force semblait surhumaine. D'un bras il contrôlait tous mes mouvements, me laissant seulement m'épuiser. Puis, je vis ses yeux briller d'une lueur inhabituelle. Deux pupilles jaunes semblèrent s'embraser et il me fixa du regard. Lorsque mes yeux rencontrèrent les siens, une force inconnue s'écoula dans mon corps. Je ne réussi plus à bouger et mon esprit semblait embrumé. Je sentis l'homme décaler mon visage et s'approcher de mon cou. Serait-ce... un vampire ?
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Osmose magique
FanfictionUn monde semblant normal où humains vivent en paix, suivant chacuns leurs petites habitudes au rythme de la technologie et de la pollution. Cinq jeunes femmes d'une vingtaine d'années ne font pas exception à la règle. En une chaude journée d'été, ce...