Chapitre 17

163 14 2
                                    

Melanie Martinez – Drama Club

[Los Angeles, 2016]

Sofia s'était agrippée à mon bras et hurlait à son père d'arrêter. Sam venait d'attraper par le col de sa veste Joon tandis que lui resta complètement stoïque et calme. Il avait l'air lassé et se mit à souffler.

« Tu lui fait peur, fit remarquer Joon à Sam.

- Arrêtezzzzzzz ! cria Sofia une nouvelle fois. »

Elle s'était maintenant interposée entre les deux hommes et tenta de sortir Joon de cette situation. Sam attrapa le bras de sa fille avant de la pousser vers les tables ce qui la fit trébucher. Joon instinctivement se dégagea de l'emprise de Sam pour la rattraper avant qu'elle ne se fasse mal.

« Oh mon dieu Sofia ... je suis désolé, s'empressa Sam de dire vers elle. »

Il tendit sa main qu'elle repoussa de toute ces forces et se jeta dans les bras de Joon.

« J'ai peur, pleura-t-elle. »

C'était exactement la situation que je voulais éviter depuis le début. Sofia avait été mise en danger et Sam aurait pu lui faire mal sans même s'en rendre compte.

Sam recula de quelques pas avant de se rendre compte de ce qu'il venait de faire. Son visage montrait de l'effroi et de la terreur. C'était la première fois que je voyais ce regard chez lui.

Et pour la première fois Joon s'emporta violement. Il frappa Sam d'un coup de poing si violent que Sam s'effondra et brisa une des tables du Jammer Café. Le visage de mon ex-mari ensanglanté fit d'avantage pleurer Sofia.

Je ne pouvais pas croire que la situation m'échappait une fois de plus et de manière totalement anarchique et contradictoire. Un peu à la manière du club. Je détestais ça.

À l'extérieur du café, mes parents, et les Hell's Riders. Tous adosser à leurs motos admirant un spectacle dont ils n'avaient visiblement pas envie d'être les acteurs ou même les témoins.

Sofia ne devait plus assister à ce carnage. C'était devenu n'importe quoi et je devais l'éloigner de tous ces drames familiaux auxquels ma fille n'était clairement pas habituée. Je pris mon enfant dans mes bras et me dirigeais vers la voiture. Et comme prévu, mon géniteur se mit en travers de ma route.

Au moment où mon père bougea le petit orteil, les motards se redressaient et se préparaient à agir. Mais à agir contre quoi ? Une femme portant son enfant dans ses bras ? À une maman protégeant son enfant ? À une maman qui voulait seulement et simplement sauver son bébé du danger et le mettre à l'abri.

Je ne disais rien. Je regardai mon père. Lui aussi me regardait et tous nous regardèrent. Je serai de plus en plus Sofia dans mes bras de peur qu'on me l'arrache.

« Laisses-moi passer, déclarais-je gentiment à mon père. »

Il ne répondait pas. Il ne faisait rien. D'ailleurs, personne ne faisait rien. Tous restèrent stoïques et impuissants face à au chef de gang.

J'entendais au loin les portes du restaurant s'ouvrir et Joon nous rejoignait et repris Sofia dans ses bras.

« Laisses-nous passer, insistais-je toujours aussi calmement et gentiment à mon père. »

Comme toujours il ne bougeait pas d'un pouce ce qui avait tendance à sévèrement m'agacer au plus haut point. Je commençais à perdre patience et j'avais atteint mes limites. Je ne pensais devoir en arriver là un jour et surtout pas contre un membre de ma famille. Je dégainai une arme de poing, un revolver taurus 627 tracker que mon père m'avait lui-même offert étant plus jeune. Il allait probablement le regretter aujourd'hui.

J'avais rêvé de ce moment une grande partie de mon enfance, mais le fait que cela arrivait maintenant, devant les yeux apeurés de ma fille bien aimée me brisait le cœur. A leurs tours, les membres du club sortirent un par un leur arme pour les pointer dans ma direction.

« Baissez vos armes ! hurla ma mère folle de rage. On ne pointe pas une arme dans la direction d'un enfant ! continua-t-elle. »

Personne ne bougeait. Tous attendaient la décision du chef. Et ma mère regardait d'un air cinglant celui-ci.

« Baissez vos armes, confirma-t-il. »

Il se tourna vers moi et avança de quelques pas avant de s'arrêter l'arme coller contre son front.

« Je t'en prie, appuis sur la détente, je sais que tu en meurs d'envie, déclara mon père.

- Ne me tente pas, m'énervais-je alors. Oui j'en meurs d'envie alors ne me tente pas ! Tu ne sais pas depuis combien de temps j'en meurs d'envie. Laisses-nous passer. »

Il me regarda puis jeta un bref coup d'œil vers Joon et Sofia puis vers Sam. Mon père garda son regard dans celui de Sam comme s'il attendait une approbation.

« C'est ta fille Sam, c'est toi qui décides. Prends la décision comme un père et comme le futur chef des Hell's Riders. Prends cette décision comme le chef que tu es destiné à devenir. »

En aucun cas je ne me serais retourner pour voir Sam. Je n'avais aucune idée de ce qu'il allait dire. A vrai dire, cela me faisait peur. Ce n'était plus le même homme. Plus depuis qu'il avait participer au kidnapping de ma fille. Enfin ... notre fille.

J'avais peur qu'il ne dise aux membres du club de m'empêcher de partir avec ma fille. Malheureusement je ne serais jamais ce que Sam allait dire car des véhicules type SUV noirs avec les vitres teintées déboulèrent de nulle part et nous encerclèrent.

Des hommes en costumes noirs et lunette de soleil rayban en sortirent tous armées jusqu'aux dents et menottèrent tous les membres des Hell's Riders qui se retrouvèrent tous à terre et les mains sur la tête.

Une femme sortie d'un de ces SUV. Je reconnu presque immédiatement ces jambes fines et élancées ainsi que sa longue tignasse brune. C'était Lana.

« FBI, déclara-t-elle en sortant un insigne. Tous les membres du gang des Hell's Riders ainsi sont à présent en état d'arrestation. Je vais vous citer vos droits. Vous avez le droit de garder le silence. Si vous renoncez à ce droit, tout ce que vous direz pourra être et sera utilisé contre vous devant une cour de justice. Vous avez le droit à un avocat et d'avoir un avocat présent lors de l'interrogatoire. »

Lana était en train de leur citer les droits Miranda comme la procédure pénale des Etats-Unis l'y oblige.

La personne en garde à vue doit, être clairement informée qu'elle a le droit de garder le silence et que tout ce qu'elle dira sera utilisé contre elle devant les tribunaux ; elle doit être clairement informée qu'elle a le droit de consulter un avocat et qu'elle peut avoir l'avocat avec elle durant l'interrogatoire, et que, si elle n'en a pas les moyens, un avocat lui sera désigné d'office.

Et ce qui m'inquiétait le plus était que mon père et le club avaient les moyens de se payer le meilleur avocat de Los Angeles, voir du monde.

Lana se dirigea vers moi et prit l'arme de mes mains avant de me passer les menottes.

« Qu'est-ce que tu fais ? demandais-je à Lana complètement surprise. »

Elle me fit un clin d'œil avant de me faire embarquer dans un des SUV tandis que Sofia et Joon montèrent dans un second. Les deux véhicules quittèrent les lieux. Une fois assise, l'agent du FBI assis à côté de moi m'enleva les pinces qui me serraient les poignets et s'excusa en m'expliquant que Joon, Sofia et moi étions sous protection le programme de protection des témoins et que nous devions quitter L.A. au plus vite.

Je ne comprenais pas ce qui était en train de se produire. Mais je devais faire confiance à Lana.

Blooming Thunderstorm (Français)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant