Chapitre 10

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Walk Me Home – Pink

[Los Angeles, 2016]

Cela faisait maintenant deux jours que j'étais arrivée à Los Angeles et que Lana m'avait rejointe. Elle n'était pas venue seule d'ailleurs. Lana avait amené avec elle des gorilles de la mafia japonaise. Ces propres gardes du corps, qui la suivaient partout, allaient probablement nous être bien utile. Ma crainte et celle de Lana étaient de déclencher une guerre entre deux gangs rivaux de longue date.

« Provoquer une guerre ne nous servirais à rien, déclara Lana.

- Je suis complètement d'accord avec toi, on a bien trop à gérer pour l'instant. Le principal et de retrouver ma fille ! annonçais-je d'un ton sérieux. On a déjà perdu beaucoup trop de temps à attendre tes hommes Lana ... commençais-je à m'impatienter.

- Tu stresses beaucoup trop chérie, restes calme, prends une grande inspiration et souffles. »

La méditation ne servait à rien. J'étais bel et bien décidé à récupérer ma fille, coute que coute. Qu'importe le prix. Déjà deux jours en présence des Hell's Riders étaient beaucoup trop long pour une si jeune fille. Deux jours. Cela paraissait une éternité. Son innocence pourrait déjà être perdu.

Ma fille me manquait terriblement. J'avais l'odieuse et monstrueuse sensation qu'on m'avait arraché une partie de moi. Un membre essentiel de mon corps sans lequel je ne pourrai me résoudre à vivre. À quel moment de sa vie, un parent était-il résolu à vivre sans son ou ses enfants ? Sofia était la partie la plus importante, elle était essentielle de ma vie. Sans elle à mes côtés, je ne pourrai pas vivre. La savoir chez ce monstre. Son propre grand-père l'avait kidnappé. Il m'avait brisé le cœur et ce, sans le moindre scrupule. Je devais ramener Sofia à la maison.

Mon cœur se brisait à chaque fois que j'imaginais Sofia avec cette bande de dégénérés patriarcales. Je voyais déjà mon père lui racontait toutes sortes de choses horribles à mon sujet pour qu'elle me déteste.

« Mon frère va venir ... déclara Lana en soupirant. Il t'aime bien je crois, continua-t-elle. »

Je ne disais rien. Je connaissais le frère de Lana depuis presque autant qu'elle et c'était un homme très froid. Il n'avait cependant rien à voir avec mon père. Bien au contraire. Il avait beau être quelqu'un de très froid et cruel à certains moments, il savait se contrôler et contrôler une situation incontrôlable. Joon était quelqu'un de bien, même s'il ne laissait rien transparaitre. Il m'avait toujours considéré comme un membre à part entière de sa famille. La vie de Lana avait toujours été compliqué et c'était devenu bien pire depuis qu'on se connaissait. Elle avait déjà assez de problèmes avec sa famille et maintenant elle en avait aussi avec la mienne. Joon et Lana avait toujours été très proche étant petit. Rien n'aurait pu les séparer et lui aurait donné sa vie pour sa petite sœur. Lana avait eu un passé compliqué et elle avait fui à cause de sa famille. A cause de ce qu'elle aurait pu et aurait dû devenir à cause d'eux. Lana avait le sens de la justice. A l'époque, rien n'avait réussi à ébranler ce sens-là de la justice et c'était à cause de ça qu'elle s'était retrouvée chez Gigi. Et aujourd'hui, contre toutes attentes, la vengeance était le premier mot auquel Lana pensait.

Je devais en avoir le cœur net car cette fois-ci je n'allais pas utiliser de pincette. Les Hell's Riders allaient vraiment regretter ce qu'ils avaient osé me prendre.

« Lana ? Tu es sûre que mes méthodes ne vont pas te déranger ? demandais-je avec une certaine appréhension.

-Écoutes, si je suis là aujourd'hui c'est pour Sofia. Je ne pensais pas que j'en arriverai à perdre tous mes moyens mais ce petit trésor m'a littéralement fait perdre tous mes moyens depuis le jour de sa naissance ... quand tu m'as appelé, paniquée, pour me dire que ton père avait kidnappé ta fille, mis à sac la maison de Gigi et que tu comptais y aller et récupérer Sofia ... je dois être là. Pour toi. Pour notre famille. C'est le plus important à mes yeux. Et pour l'instant, justice attendra. »

J'en avais les larmes aux yeux. Lana ne se rendait pas compte de ce que cela signifiait pour moi. De la valeur de ses mots.

« Je ne te pensais pas comme cela petite sœur, déclara une voix calme et posée.

- Joon ? exprimais-je avec un peu trop de joie que je ne l'aurai voulu.

- J'ai raté beaucoup de moments dans vos vies les filles apparemment, ricana-t-il. »

Il était vrai que Joon était parti il y a bien longtemps. Notre relation était compliquée. D'ailleurs ... je n'étais pas sûre qu'il s'agissait bien d'une relation. C'était plus de l'ordre de ... l'amourette adolescente version adulte ... oui un ami avec plus et affinité. Beaucoup d'affinités. Quand j'étais dans ses bras, rien n'était compliqué. Je pouvais respirer et je n'avais pas à prétendre. Il connaissait déjà toute ma vie. Ainsi que toutes mes galères.

Joon faisait partie de mes meilleurs moments chez Gigi. Je me faufilais la nuit, après je couvre-feu imposé par Ursula pour rejoindre le frère de Lana. Je n'en étais pas peu fière à l'époque car échafauder un plan pour s'évader des antres impétueuses et périlleuses de Georgia s'avérer sur un plan physique déjà très compliqué mais sur un plan mental ... je n'osais même pas y repenser.

« Bon ! déclarais-je. Il est temps de passer à l'action. Sofia me manque. »

C'était plus que du manque. Je paniquais à l'idée de savoir ce qu'il était en train de se passer. L'éducation des Hell's Riders n'avait rien à voir avec l'éducation que je voulais inculquer à Sofia. Nos valeurs et nos convictions étaient bien différentes.

« On ne peut pas y aller sans un plan, assura Lana.

- Mon plan c'est on y va, je récupère ma fille et on rentre à Chicago.

- Ce n'est pas une bonne idée, déclara Lana excédé. D'ailleurs ce n'est même pas un plan ça.

- Lana à raison, affirma Joon. Tu ne peux pas y aller tête baisser et foncer dans le tas. Tu connais ton père, tu crois qu'il laissera faire ?

- Tu devrais contacter Sam, continua Lana. Je sais que tu veux juste l'étriper mais ce serait une meilleure solution. Pour Sofia surtout. Il faut que tu penses à elle ...

- Je pense à elle ! coupais-je alors.

- Je le sais bien, mais là tu dois penser à ce qu'elle pourrait ressentir et vivre si tu débarquais chez ton père, frapper tout le monde, insulter tout le monde et t'enfuir avec elle. Et après ? Tu dois penser à l'avenir de ta fille. »

Lana était sans aucun doute la voix de la raison. Je devais contacter Sam même s'il en coutait à mon égo. Je ne voulais tout simplement pas qu'il s'en tire aussi facilement après enlever ma fille. Même si Sofia était sa fille aussi.

Mais Lana avait raison. Je pris mon téléphone et décida de joindre Sam. L'avenir de Sofia en dépendait.

Blooming Thunderstorm (Français)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant