Blooming Thunderstorm (Français)

Chapitre 5

Pink - Family Portrait

[Chicago, 2016]

« Mais quelle belle réunion familiale ... Déclara la voix d'une femme derrière nous. »

Je n'en croyais pas mes yeux. Étais-je entrain de rêver ? Que faisait cette mégère dans mon bar ? En quel honneur croyait-elle avoir la prétention de débarquer chez moi ? Je vis cette femme, une grande brune à la carrure élancée, à la taille de guêpe, habillée comme un tapin. Elle n'avait pas changé d'un poil, excepté son style vestimentaire qui était autrefois plus sobre et moins vulgaire.

« Maman ? Fit Declan surprit lui aussi.

- Oh mon lapin ! Cria-t-elle de joie avant de se jeter dans ses bras comme si rien ne s'était jamais passer entre eux.»

Je n'en croyais pas mes yeux, j'avais l'impression de rêver. En même temps, j'étais tétanisée, pétrifiée, horrifiée par ce que je voyais. Vous savez les gens ont souvent une peur bleue et une haine inconsidérée des araignées ou des clowns, la mienne c'est elle. Ma mère. Si j'avais pu l'écraser ou lui passer dessus avec ma voiture, croyez-moi je l'aurai fait il y a très longtemps déjà.

Danny c'était mis dernière moi et me serra la main si fort que je crus qu'il allait me la broyer. Et oui le petit garçon que j'avais protégé toute ma vie était un homme à présent. Et il avait de la force.

Je serrai les dents de toutes mes forces. J'avais envie de hurler et de la faire dégager de force de mon bar. J'avais envie de lui faire mal, de la faire souffrir autant qu'elle m'avait fait souffrir. Cette garce n'avait aucun droit. Surtout après tout ce qu'elle nous avait fait subir ! Surtout après tout ce qu'elle n'avait pas fait pour nous empêcher de souffrir. L'instinct maternel ? Ce n'est pas inné chez tout le monde.

« Quoi ? Demanda-t-elle. N'es-tu pas heureuse de me voir ? Je suis ta mère après tout. »

Je m'avançai vers elle les poings serrés mais Jared me stoppa en attrapant ma main.

« Oh mais qui est ce charmant et très séduisant jeune homme ? Continua-t-elle.

- Je ...

- Personne ! M'énervais-je contre cette peau de vache.

- Oh mais enfin Nora ... Serais-tu énervée ? »

Je sentais la colère bouillir à l'intérieur de mon corps et qui n'attendais qu'une seule chose ... lui exploser à la figure. Cette vieille peau s'en sortait toujours. Quoi qu'il pouvait arriver.

Je décidai de prendre sur moi et d'agir en adulte.

« Tues interdis dans ce bar, je te somme de quitter les lieux ...

-Et en quel honneur est-ce que je t'obéirai ?

-Le patron se réserve le droit de refuser les entrées de son bar aux clients qu'il jugera bon de refuser tout simplement, déclarais-je fière de moi.

-Alors je veux voir le patron de cet établissement, s'enquit-elle. »

Je ne répondis pas et la laissa deviner toute seule. Tout le monde la fixer.

« Quoi ? Me dis pas ...

- Et oui, c'est bien Nora la patronne de ce bar, rigola Declan. »

Ma mère me regarda d'un air dédaigneux, haussa les épaules et ré-ajusta son petit sac à main rose. Elle s'approcha et tourna autour de moi pour finir par se placer derrière mon dos.

« Tu sais Nora ... Jamais je n'aurai cru que ma fille m'abandonnerai comme tu l'as fait.

- T'abandonner ? C'est une blague j'espère ?! Tu m'as dis que tu aurais préféré que je ne sois jamais née ! Que j'étais la plus grosse erreur de ta vie ! »

Je me retournai vers elle pour lui faire face. Mes nerfs commençaient à lâcher un par un et des larmes roulèrent sur mes joues. Mais ce n'étaient pas des larmes de tristesse, c'était des larmes de colère. Je l'a haïssais du plus profond de mon être pour la souffrance qu'elle m'avait fait subir.

« Tu sais maman, j'ai appris beaucoup de chose de toi ... Malgré que tu sois partie lâchement, en nous laissant Declan et moi avec ce psychopathe de père ... Maintenant je ne laisse plus personne être proche de moi, j'ai tellement peur d'avoir le cœur briser une fois de plus, que je ne prends même plus ce risque ! Tu m'as appris à ne pas avoir confiance. Et je te hais pour ça. Je te hais pour tout ce que tu as fait et ce que tu n'as pas fait. »

Tandis que j'essuyais les larmes sur mon visage, celui de ma mère, lui, était en pleure. Ses yeux étaient rouges et ces joues toutes gonflés. Je n'arrivais pas à croire qu'elle se mette à pleurer. Après toutes les choses qu'elle avait dite sur moi, toutes les choses qu'elle m'avait dite ... toute la torture psychologique que j'avais enduré simplement parce qu'elle avait honte d'avoir fait un enfant avec un tel monstre.

Je haïssais cette femme. Je n'éprouvais aucune compassion pour ce qu'elle avait pu vivre, aucun amour, rien. Juste de la haine. Une haine incompréhensible pour la plupart des gens. Mais je m'en moquais, elle m'avait briser le coeur, elle m'avait briser. J'étais l'érreur qu'elle tentait tant bien que mal de réparer.

Elle balaya les traces sur son visage d'un coup de main, ré-ajusta son sac une nouvelle fois avant de partir du bar en trombe. La porte claqua derrière elle. Je n'avais aucun remords. Je pensais le moindre mot que je lui avais jeter à la figure.

Je fermai les yeux, pris une profonde inspiration et me dirigeai vers le bar pour ouvrir une bouteille – qui devait être la troisième de la soirée.

Declan me prit la bouteille des mains et la reposa derrière le comptoir.

« Tu ne penses pas que tu as étais un peu fort ? C'est notre mère quand même ... déclara-t-il.

- La tienne peut-être, mais en ce qui me concerne je n'ai pas de parents ! Cette femme que tu considères comme une mère ... elle n'est rien de plus qu'un parasite cherchant seulement à éviter de se faire écraser, m'énervais-je à nouveau. »

Je repris la bouteille et partie me réfugier dans mon bureau et fermai la porte à clé. Cette fois je ne voulais pas être dérangée pendant que je prenais une cuite monumentale.

Je savais que j'avais été dur avec mon frère mais il ne comprenait pas ce qu'elle m'avait fait. Personne ne le pouvait.