Blooming Thunderstorm (Français)

Chapitre 7

Lukas Graham - Love Someone

[Chicago, 2016]

Quelques jours passèrent sans que j'eus de nouvelles de mon frère, de mon mari ou du charmant pompier. Cela n'annonçait rien de bon mais j'avais besoin de souffler et l'espace d'un instant cela me semblait une bonne chose de ne pas avoir de leurs nouvelles. J'avais besoin de respirer et de me ressourcer. J'avais besoin d'elle. J'avais besoin de la voir.

Ma Sofia, ma fille chérie. Je décidai alors de prendre la voiture et de partir chez Georgia. Ma fille me manquait terriblement. Je la voyais quasiment tout les jours. Sauf ces jours-ci où il était plus sûr pour Sofia de rester à l'écart.

Mais j'en avait marre de me tenir loin de ma fille. Sofia méritait d'avoir une vie normale loin de tout les dangers que l'existence humaine pouvait réserver.

Avant de foncer chez Gigi, je fis plusieurs fois le tour dans différents quartiers de Chicago pour être certaines de ne pas avoir été suivis. Ça aurait bien été le style de mon père et des Hell's Riders de me faire suivre. Mais aujourd'hui je ne pouvais plus prendre ce risque inconsidéré. La vie de Sofia et Georgia étaient mise en jeu.

Une fois certaine de ne pas avoir été suivie je pris enfin la décision de me garer devant l'entrer du pavillon où Kara, Lana et moi avions logées. Cette immense maison de banlieue m'avait terriblement manquait elle aussi. J'y avais passé tellement de bons et de mauvais moments.

Toujours installée dans ma voiture je voyais Sofia entrain de dessiner sur la pelouse verdoyante du jardin. Cela faisait au moins cinq minutes que je regardais ma fille avec ses crayons de couleurs à la main avachis sur son carnet de dessin. Sofia, déjà très jeune dessinait beaucoup et adorait ça. Elle avait un talent certain. Et bien évidement, je pensais cela en toute objectivité et acquis de conscience. Enfin c'était ce dont j'essayais de me convaincre car aucune mère n'est objective tant qu'il s'agit de son propre enfant. Pour une mère, son enfant est la perfection incarnée. En fait, les mères sont un peu mégalomane sur les bords. Elles sont fières dès la naissance de l'enfant. Une fierté inconditionnelle, impossible à inégalée. Et comme toutes les mamans du monde, je me devais de protéger mon bébé. Je ne pouvais pas prendre de risque avec les Hell's Rides, ils seraient capable de me l'enlever et de la transformer en monstre simplement pour me prouver qu'ils étaient plus puissant que moi.

Certes, les Hell's Riders avaient des ressources que je n'avais pas ... pas encore en tout cas. Certes, les Hell's Riders étaient clairement en supériorité numérique.

Certes, les Hell's Riders étaient ma famille ... eux aussi cherchaient seulement à me protéger mais pour moi, ma seule et unique priorité, était Sofia.

Je ne voulais pas qu'elle devienne une Hell's Riders. C'était une vie trop dure pour une petite fille.

Je pris la décision d'aller voir ma fille et quand elle me vit, je m'empressai de la serrer le plus fort possible dans mes bras. Surement par peur qu'elle ne me file entre les doigts. 

"Maman, tu as vu? Mon beau dessin! s'exclama Sofia qui ne manquait pas de s'étouffer contre ma poitrine.

- Non, montres-moi ma chérie, lui déclarais-je aussitôt."

Et c'était ce qu'elle fit. Elle bondit sur la pelouse et attrapa le carnet posé dans l'herbe. Le cahier était déjà bien remplis par les chefs-d'oeuvre de ma petite princesse. Je regardais plus approfondissement celui qu'elle cherchait à me montrer.

Il s'agit d'un portrait de famille. Tout le monde était là. Même Sam.

"Sam?! pensais-je. Non! Impossible!"

Oui, tout le monde était là. Kara, Lana, Gigi, Sofia, moi et ... Sam, tenant ma main et celle de Sofia. Je n'en croyais pas mes yeux. C'était impossible! J'avais fais en sorte que Sam ne soit pas au courant. Je m'accroupis devant ma fille avant de l'interroger. Peut-être ne s'agissait-il que d'un père qu'elle s'était elle-même imaginer. 

"Sofia ... trésor ... dis moi ... qui est le monsieur qui te tient la main?"

Elle me regarda droit dans les yeux et mis quelques minutes avant de répondre. J'avais peur d'entendre ce qu'elle avait à dire du haut de ses cinq ans.

"C'est un secret maman, mais je ne veux pas que tu te fâches ... si je te le dis tu te fâcheras pas hein? Promis? demanda-t-elle."

Je ne savais pas si je pouvais lui faire ce genre de promesse mais jamais je ne pourrai être fâcher contre ma fille. Surtout quand elle me faisait sa bouille d'ange comme elle était entrain de me le faire.

"Promesse du petit doigt?"

Sofia me tendit son auriculaire droit et j'en fis de même. Elle eut un sourire radieux au visage comme je n'en avais plus vu depuis longtemps.

"Promesse du petit doigt, maintenant dis moi tout mon cœur, qui est le monsieur de ton dessin?

- C'est papa, déclara-t-elle fièrement.

- Mais ... tu sais comment il s'appelle ... ton papa? demandais-je effrayée. 

- Oui, son prénom c'est Sam. Mais maman, papa ne voulait pas que je te le dise, me fit-elle dans cachait derrière son carnet à dessins."

Je n'en revenais pas! Sam était au courant et allait voir notre fille dans mon dos. J'avais peur de savoir si mon père et tout les restes du groupe étaient au courant. En même temps, cela allait de pair. 

Je sentais mes joues devenir rouges et brûlantes. Je bouillonnais intérieurement. J'avais clairement des envies de meurtres et mes inquiétudes se fit ressentir à travers mes émotions faciales.

"Maman, ne t'inquiètes pas. Papa m'a dit qu'il reviendrait très vite et qu'on serra bientôt tous une famille."

Cette dernière phrase me terrifia. Que cela pouvait-il bien dire? Autre qu'au sens propre de cette phrase. Est-ce que Sam voulait dire qu'on serrait tous bientôt de retour dans le groupe? Qu'il nous forcerait à repartir en Californie? Qu'il me prendrait Sofia? Non, impossible. Si Sam comptait me prendre Sofia, il l'aurait déjà fais. Alors quoi?! 

Mon cerveau bouillonnait de questions et il me fallait des réponses. Je raccompagnais Sofia dans la maison, l'embrassa et la serra fort dans mes bras avant de partir en trombe de la maison de mon enfance. L'heure des règlements de comptes avait sonné.