Don't Leave Me ▪︎Hyunin▪︎

{Bonus 1k}

☆ •《Changlix》• PDV Felix ☆

J'hésitai à toquer à sa porte.

Il m'avait donné rendez-vous chez lui pour, soi-disant, les répétitions de la battle de rap. Battle qui, pour moi, tournait au ridicule et ne servait plus à rien. Mais il m'avait quand même demandé de venir. Et je n'avais pas pu refuser.

"Peut-être qu'il est occupé ? Peut-être qu'il est pas chez lui ? Peut-être qu'il m'a demandé de venir alors que lui-même n'était pas à son domicile ? Est-ce qu'il m'a vraiment posé un lapin ?"

Je savais que j'étais ridicule à attendre, avec mon poing levé au dessus de la porte, et à me poser autant de questions débiles. Ce n'était qu'abattre mon poing sur une planche de bois peinte en noir, et de taire mes pensées stressées. Ce n'était que ça. Mais je n'y arrivais pas.

Au moment où l'envie de faire demi-tour s'emparait de mon esprit, la porte s'ouvrit.

Sur lui.

Il planta ses pupilles noires dans les miennes et nous ne bougeâmes pas. On se regardait juste. Dans une bulle où nous étions que tous les deux. Son regard était intense, il me transperçait, des ondes de bien-être semblaient me parvenir de ses pupilles, et à chaque pulsion, mes questions incessantes s'estompaient, laissant mon esprit léger. Je me sentais apaisé.

Mon regard dévia sur ses cheveux bruns mouillés dont quelques mèches étaient collées à son front, à ses lèvres pulpeuses qu'il humidifia sensuellement de son petit muscle rose, à sa mâchoire saillante, à cette serviette blanche posée sur ses épaules dénudée, à son torse luisant, ses abdominaux finement dessinés donc je voudrais bien retracer les contours de mes doigts fins...

-Je ne te dérange pas j'espère ?

Je sursautai, pris en flagrant délit. Mes yeux qui, un instant plus tôt, le dévorait du regard, retrouvèrent les siens juges. Venai-je de mater ouvertement mon Hyung ?

Je bégayai des excuses, tandis que mes joues prirent une teinte cramoisie. Je ne savais pas où me mettre. J'étais extrêmement gêné, je ne pensais pas me retrouver dans une situation pareille.

-Allez rentre, je ne vais pas te faire poireauter encore longtemps. À moins que tu ne veuilles rester là à me mater, au choix...

Et il éclata de rire.

C'est bon, j'étais au summum de la gênance.

Je secouai la tête et lui emboîtai le pas dans son appartement. Il se mit de côté lorsque j'eus passé le pas de la porte et m'indiqua de son bras musclé d'aller dans la pièce de vie. Tandis que j'entrais dans le salon, je l'entendis fermer la porte et la verrouiller. Je me retournai immédiatement quand le bruit métallique de la clé parvint à mes oreilles.

-Ça va ?
-Euh... o-oui ?
-Si c'est pour la porte, je préfère, il y a beaucoup de gens pas fréquentables avec qui j'ai souvent eu des problèmes dans le coin, et il savent où j'habite...

Changbin me sourit et se gratta l'arrière de son crâne. Je cherchai une once de malveillance ou de mensonge dans son regard, mais il semblait ne pas en avoir. Je détendis donc mes muscles contractés par la peur d'être enfermé et regardai autour de moi.

La pièce était plutôt lumineuse, pas très colorée. Les murs étaient peints dans un blanc cassé, et les décorations murales composées de photos de famille, d'une grande horloge noire de style baroque et étagères de la même teinte. Y étaient déposés des livres à la reliure ancienne et de mangas, seule touche de couleur sur ces murs.

Il n'y avait que le stricte minimum au niveau des meubles, un canapé en tissu gris foncé, un meuble TV avec un petit écran plat, une petite table carrée mise dans un coin et entourée de deux chaises en bois sombre, et une commode installée sous une fenêtre.

Il y avait aussi trois portes, deux côte à côte noires et une autre à leur opposé. Une des deux portes obscures donnait sur une salle de bain assez simple de ce que je pouvait voir, je supposai que l'autre menait à sa chambre, et celle en face à la cuisine. C'était un petit studio simple et basique pour un lycéen.

Après avoir fait le tour du propriétaire, je me retrouvai en face de Changbin. Et de son torse dénudé qui me gênait beaucoup trop.

-Tu-tu peux mettre un... tee-shirt ?
-T'es sûr ? Parce que ça n'avait pas l'air de te déranger tout à l'heure...

Il me lança un regard rempli de sous-entendus. Je me mis dos à lui et plaquai mes mains sur mon visage. J'essayais tant bien que mal de retrouver une couleur de peau normale et un rythme cardiaque sensé. Mais c'était sans compter Changbin qui s'approcha de moi et colla son torse contre le mien. Il posa ses mains sur mes biceps et claqua un baisé dans mon cou. Je frissonnai à ce contact inattendu.

-Je reviens, ne fais pas de bêtise... mon chaton...

Il s'éloigna de moi et alla dans sa chambre.

Que venait-il de se passer ?

Lorsqu'il fut hors de mon champ de vision, je ne pus me contenir plus. Je retins dans ma gorge un cri peu viril et sautai partout comme un fanboy. J'exprimai ma joie en dansant et en chantant en chuchotant du Twice.

-Fancy ! You !
-Tu vas bien ?

Je sursautai pour la énième fois. Je posai une main sur mon coeur et me tournai vers lui une façon dramatiquement exagérée.

-Mon pauvre cœur ! Ne me refais plus jamais ça ! Tu m'as fait hyper peur !
-D'accord mon chaton...

J'écarquillai yeux plantés dans les siens. Il semblait vraiment se moquer de moi.

-Bon, est-ce qu'on peut commencer ce pourquoi tu m'as appelé ?
-De quoi ?
-C'est pas vrai, marmonnai-je dans ma barbe. Les répét'.
-Aaah ! Ça ? Tu n'es pas au courant ?
-Au courant de quoi ?
-Avec Hyunjin on a décidé d'annuler, le petit ne peut pas rapper, et puis, soupira-t-il, je sais pas pourquoi je t'ai choisi, c'était une idée stupide...

Il fit une pause et me fixa. C'était déconcertant.

-... 'fin pas si stupide que ça...

Le visage de Changbin se fendit en un sourire joueur. Il passa sa langue sur ses lèvres qui rougirent. D'un pas nonchalant, il s'approcha de moi. Lentement, les yeux vissés dans les miens. Et d'un pas hésitant, je reculai. Lentement, les yeux vissés dans les siens.

Plus je m'éloignais de lui, plus il avançait, et plus il me piégeait contre le mur derrière moi. Il leva ses bras et les tendit devant lui. Je ne compris pas tout de suite son geste, jusqu'à ce qu'il les plaça de part et d'autre de mon cou. Il me plaqua contre la paroi blanche et colla son corps au mien. Nos visages étaient proches, son souffle chaud s'échouait sur mes croissants de chair. Quelques mèches humides m'effleuraient le front. La chaleur émanant de lui m'envoutait. Son regard m'envoutait.

Nous nous retrouvâmes dans la même bulle. Lui et moi, moi et lui.

-Je... je voudrais qu'on soit plus que des connaissances, Felix. Même plus qu'amis...

Je déglutis. Changbin venait-il de me déclarer sa flamme ou j'avais mal compris ? L'euphorie envahit mon cœur et des papillons mon ventre. Un sourire idiot s'empara de mes lèvres, j'étais plus qu'heureux.

-Je le veux aussi Changbin.

[1212 mots]