Bought Tome 2

Chapitre cinq

-Bonsoir... April.

Ses yeux en amandes me fixent. Il se tient assit, calmement. Un visage impassible et les yeux rivés sur moi.

Mon coeur rate un batement et ma gorge se noue. Me voilà à deux seconde de l'implosion.
Comment est-ce seulement possible ?

Je sens un sanglot au fond de moi remonter. Je le cache. Désespérément.
Pourquoi se trouve t-il ici ?

Mon cerveau refuse d'accepter l'information. Mes lèvres, entre ouverte sous l'effet de cet ascenseur émotionnel.

Les secondes défilent et le seul bruit sourd que je parviens à entendre et celui de mon coeur qui tambourine dans ma poitrine.
Kim Taehyung. C'est une histoire que j'aurai voulu détruire. Supprimer et oublier.

-Assit toi. dit-il

Il brise le silence de sa voix grave et rauque. J'en avais oublié toute la sonorité. Trop de souvenirs veulent voir le jour dans mon cerveau.

Mes pieds refusent catégoriquement de bouger. Je dois m'obliger et lutter pour venir m'avancer jusqu'à la chaise posée en face de son bureau.
Je ne veux plus le voir, mon regard divague sur le sol et se plante sur mes pieds tétanisés.

C'est pas possible... C'est un cauchemar... faut que je me réveil...

- Bon... Je vais faire vite... Tu dois me rendre les documents pour finaliser ton contrat dans l'entreprise. dit-il en gardant un ton neutre malgré cette forte atmosphère pesante et insupportable.

Avec une difficulté monstre, je reprends contrôle de mon corps. Et à présent maîtresse de mes actions je parviens à produire un son.

-..Je.. Je.. ne les aient pas sur moi. murmurai-je sans le regarder

-Bon alors apporte-les moi demain dans ce cas. Tu peux y aller. 

Je me lève au quart de tour et fonce vers la porte. Je ne perds pas mon temps pour les banalités et manque presque de refermer la porte correctement.
Je cours jusqu'aux escaliers sans m'arrêter, je cours le plus vite possible.
Les ongles plantés dans ma veste et mes doigts serrant la bandoulière de mon sac.

Arrivée dehors, je m'arrête. Il n'y a plus personne ici. Il fait nuit et les lumières jaunes tamisées des lampadaires sont la seule source de lumière environnante.

Mon coeur bat la chamade et mon souffle semble s'être ralenti.

Je lève alors une main vers ma joue et pose mon index sur celle-là. Elle est trempée. J'ai pleuré sans m'en rendre compte ? Devant lui ?

Un sanglot refait surface et je ne me contrôle plus du tout. Je pleure à chaud de larmes.
Seule la lune accompagnée de ses fidèles étoiles sont témoin de cette scène. Le ciel semble s'être arrangé pour me briser mentalement.
Je ne ressens plus aucune envie à ce moment précis.
Bon sang je viens de vivre un cauchemar réveillée.

Les pieds me portent jusqu'à chez moi. Car oui mon esprit est à l'autre bout du monde.
Depuis que je marche, je ne fais que me repasser en boucle sa voix grave qui résonne en écho dans ma tête.

Ce qui est sûre c'est qu'elle n'a pas changée. Pas d'un poil même.

Devrais-je en parler à Leon ?  À ma mère ?  Mon frère ? 
Tout se bouscule dans mon cerveau.
Trop de pensées.

D'ailleurs je ne me suis même pas rendu compte que je suis arrivée devant chez moi.
La froideur de la nuit à réussi à me faire changer les idées ne serait-ce que pour quelques secondes.

Heureusement que c'est le week-end.

Je rentre alors dans mon appartement. Mon téléphone sonne. Je n'y prête pas attention. Pas l'humeur, pas l'envie, rien.