Chapitre six

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Ce matin tout va mal.

C'est ce que je me dis en regardant mes notes de cours dans mes cahiers.
Trop à apprendre, pas assez de temps.

Le week-end devrait durer au moins trois jours je pense. C'est inhumain à ce stade là.

Dans ma fatigue, j'attrape mes lunettes et commence mes révisions.
Mon examen est juste après les vacances. Et il faut vraiment pas que je me foire.

Voici en quoi c'est résumé mon dimanche. Entre quelques appels avec ma mère du moins.

Alors en plus de cette boule au ventre et du temps humide dont j'ai tant horreur, j'avais repoussé l'idée de devoir aller à mon stage.
J'avais complètement enfoui cette pensée dans mon cerveau. L'oubliant volontairement.

Mais après une bonne minute de réflexion j'en suis venue au fait que fuir n'était peut-être pas la solution.
Oui c'est vrai, celui pour qui je vais devoir bosser m'a traumatisée. Et j'ai tout fait pour le rayer de ma vie.
J'ai eu du mal à croire que c'était bien lui lorsque je l'ai vu assis sur cette chaise.

Mais voilà, si je vais là bas c'est grâce à cette conclusion que je me suis faite; j'ai besoin de cet argent.
Et ce stage est une pépite. Je serai folle de tout lâcher comme ça.

Le lendemain soir après cette journée de cours, je file alors direction mon stage.
Dans le ciel, le tonnerre gronde et la pluie ne semble pas vouloir se calmer. Un peu comme mon humeur.

Je me dirige directement vers le bureau du directeur. Là où je suis sensée remettre mes documents administratifs et toute la paperasse.
Est-ce que je suis en train de faire le bon choix ?
C'est une très mauvaise idée après tout...

-Le directeur est dans son bureau vous pouvez lui remettre oui.

Comment ça ?! "Je" ? Si je suis venue ici c'est dans l'espoir qu'un pigeon le fasse pour moi ! Je n'ai nullement l'envie d'entrer comme une fleur dans son bureau...

Bizarrement, je sens mon coeur battre plus vite. Ce qui est devenu inhabituel depuis tout ce temps.
Entre les cours et le reste, je n'avais plus accordé de temps aux amours. Je n'étais tout simplement pas prête.

Alors, dans ce stress je toque à la porte.

Une seconde après, une voix me dit clairement d'entrer.
J'ouvre la porte. Et entre sans me disperser.

Il est là. Juste là.

-Bonjour... Je.. J'ai les papiers que vous m'aviez demandé... remuais-je faiblement en refermant silencieusement la porte

Tout va trop vite dans ma tête, je n'ai presque pas le temps de respirer.

-Bonjour, oui, vient t'asseoir.

"Vient". Il me tutoie ? C'est ... complètement déplacé non ?

Malgré tout je garde le silence sans oser affronter son regard et vient m'asseoir sur le même siège qu'hier.
L'air sûrement peunaude. Je tends mes feuilles à mon désormais "boss".

Il les attrape aussitôt et j'ai le temps de voir ses mains s'emparer des ducuments.

- Alors alors... souffle t-il

Sa voix grave n'a pas pas bougé en tout cas. Tout comme ses ordres.
Tous ses ordres qu'il me donnait au paravant... qui étaient justement le fruit du problème.

Je me convaincs à relever la tête. Si j'ai le courage de travailler ici, je dois avoir le courage de le regarder en face.
Même si je ne suis absolument pas sûre de ma réaction.

Bought Tome 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant