Le coeur vide [Terminée]

Chapitre 7

-Qu'est-ce que tu fais là ? ai-je dit d’une voix décontenancée à Taehyung.

-Je t’attendais, m’a t’il répondu, tout sourire.

-Dans ma chambre ?

-Oui.

-Sur mon lit ?

-Oui. 

J’étais troublé. Au deuxième étage, il y avait dix chambres. Ce qui voulait dire qu’il avait neuf chances sur dix de se tromper de chambre. Mais il ne s’était pas trompé. En plus, il était assis sur mon lit. Pas celui de Jimin. Le mien. Je ne l’avais jamais croisé à cet étage, mais lui savait exactement où me trouver. C'était étrange quand même.

-Comment tu sais que cette chambre est la mienne et que ce lit est à moi ? lui ai-je demandé, perturbé.

-Je le sais, c’est tout.

Il commençait à m’agacer à répondre toujours la même chose. D'autant plus qu'au fait qu'il soit au courant de tout ça, il n'y avait qu'une seule explication possible :

-En fait, tu m’espionnes ! l'ai-je ouvertement accusé.

Il a eu l'air embarrassé.

-Mais non, je ne t'espionne pas...

-Moi je pense bien que si, et ça explique pourquoi t'es au courant de toutes ces choses à propos de moi !

-Pas du tout...

-Arrête de mentir !

-Je ne mens pas.

-Alors pourquoi tu me suis comme ça, hein ? Pourquoi moi ?

J’avais hurlé, et ça le mettait mal à l’aise, je le voyais. Le sourire sur son visage s’est complètement envolé. Il a regardé le bout de ses pieds, et ses joues sont devenues toutes roses. Aussi roses que ses cheveux.

-Parce que je te connais, a t’il fini par marmonner.

Donc, il me connaissait. Et moi pas. Je n'y comprenais rien.

-Comment tu me connais ?

-Je ne peux pas te le dire…

-Pourquoi ?

-Parce que… c’est un secret. 

Ça m'embrouillait encore plus. J’ai froncé les sourcils, pas du tout satisfait de cette réponse. C’était quoi ce fichu secret ?

J’ai pensé qu’il allait m'en dire un peu plus, mais il a gardé sa bouche bien fermée, déterminé à ne rien me dévoiler. Alors, j’ai poussé un long soupir lassé.

-Bon. Pourquoi tu m’attendais, là ? ai-je fait, résigné.

-J’ai quelque chose à te montrer. Suis-moi.

Il a bien vite retrouvé son sourire rectangulaire. Sans me laisser le temps de riposter, il a attrapé ma main pour me forcer à le suivre jusqu’à l'ascenseur. Il a appuyé sur le bouton qui menait au rez-de-chaussée. Puis lorsqu’on y était, il m’a entraîné en courant jusqu’à l’extérieur. 

Il faisait déjà noir, je ne voyais pas très bien où je mettais les pieds. Je me suis plains mais il ne m’a pas écouté. Il m’a fait traverser tout le jardin pour rejoindre le bâtiment B. Puis, il m’a fait longer le couloir et quelques secondes plus tard, on était devant une porte. La numéro 1. C’était le bureau de la directrice, madame Kim.

-Pourquoi tu m’as emmené là ? lui ai-je demandé, confus.

-Chut ! a t’il fait.

Bien entendu, la porte était verrouillée. Juste au dessus de la poignée, il y avait un petit boitier avec une série de chiffres allant de 0 à 9. Il a lâché ma main et a saisi un code. Je m’attendais à ce qu’une alarme se mette à hurler, mais le verrou a cédé.