Calme de Novembre

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Noor m'apporta de quoi déjeuner, des club-sandwichs et un grand verre d'eau plat, ma grand-mère s'était rendue à rendez-vous à Lille et ne reviendrait qu'ici trente minutes. Ça me laissait le temps de profiter de mon déjeuner au doux son des gouttes de pluie, Philippe courrait après les oies du domaine familial l'une d'elles tenait son gant dans son bec, des vraies petites canailles ses oies, petit aussi elles trouvaient un malin plaisir à m'embêter dès que je jouais dehors.

Cette pièce regorgeait de vieux souvenir d'été. Père prenait généralement deux semaines de repos, les seules de l'année et on venait ici, pas grand voyage au bout du monde, la famille lui suffisait et déjà avec son travail, la planète il la connaissait comme sa poche. Philippe retrouva enfin son gant après une longue lunette arrachée contre les oies, quand il me remarqua devant la grand-baie vitrée, enjamba le parterre de fleurs.

— Bonjour Adrien ! Vous allez bien ? demanda-t-il en hurlant afin que je puisse parfaitement l'entendre. Je vais me rendre au haras voire Valentine, ça va lui faire grandement plaisir de te voir.

Valentine était la petite nièce de Philippe, on jouait souvent ensemble quand on était enfant puis après la mort de maman, on venait de moins en moins au domaine. Donc le temps avait délité certains liens d'amitié. Je terminais mon déjeuner et apportais le tout à la cuisine ou les employées de cuisine s'affairer aux tâches quotidiennes sous la direction de Noor, en vrai inspecteur des travaux finis qui répriment vivement, Philippe d'être entré avec ses chaussures pleines de terre et détremper. Tablées en face un bon café brûlant, nous discutions cette mésaventure avec les oies. Une des cuisinières apporta un plat chaud à Philippe qu'il ne tarda pas à engloutir, une des employées de chambre lui déposa de quoi se changer.

*

Le Haras où m'amena Philippe n'appartenait qu'en partie à ma famille, le reste à la commune, donc de temps en temps il donnait un coup main. Petit, il m'apprenait à monter à cheval avec l'aide ma mère. Ma mère adorait les chevaux, une ancienne cavalière dans sa jeunesse avant de se consacrer entièrement à sa carrière d'actrices. On faisait des balades en forêt, c'était nos moments préférés sans la sévérité de père. Puis sa santé commençait à doucement décliner de plus en plus l'empêchant de sortir par peur d'aggraver son état si fragile, ses sorties je les faisais de plus en plus seul ou en compagnie de mon cousin et Valentine. 6 ans... sans monter ça ne me manquaient pas plus que ça. C'était les balades. Une petite rouquine faisait rentrer majestueux Holsteinier à robe grise quelque peu agitée mais Valentine le tenait fermant tout le calmant. Toujours ses petites bouclettes indisciplinées en tenue de travail qui en avait vue des vertes et pas mur aujourd'hui, la boue, la pluie, la paille qui se collait, d'autres désagréments.

— Pincez-moi je rêve ? Adrien, est-ce bien toi ! s'exclama Valentine concentrée sur son travail avec le Holsteinier. Tout doux Storm.

— Oui c'est bien moi en chair et en os, plaisantais-je le sourire en coin tout en m'avançant vers elle.

— Qu'est-ce que tu as grandi... fini le temps où c'était moi la plus grande entre toi et Félix. Tonton t'aurais pu me prévenir.

— Désolé, Valentine mais Madame Agreste me donne toujours une tâche à faire et miraculeusement pas cette après-midi, enfin ce n'était une question de temps, rajouta soucieux Philipe. Sinon ton école de vétérinaire ?

— Éreintante mais c'est que j'aime donc je garde le sourire, assura-t-elle à voix haute partant chercher une brouette. Et toi Adrien, Félix m'a fait comprendre les podiums et les feux des projecteurs n'intéresse plus est-ce vrai ? questionna Valentine concentrée sur son travail et le soin apporter aux différents chevaux.

Chevalier De La NuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant