Au bar, les travaux avançaient respectant les divers plannings fixer par les chefs équipe à part un petit incident : dégât des eaux, la tuyauterie des toilettes à changer entièrement. Une dépense imprévue, mais ce n'était pas ça qui allait arrêter mon projet. Ici l'année prochaine tout prêt, rien d'y penser mon cœur s'emballait. Alya me surprenait, soulever sans sourcilier un bureau en bois massif récupérer chez une veille femme en Seine-et-Marne vieux souvenir de son défunt mari menuisier. La poussière et le passage des petits enfants y avaient imprimé de nouveaux souvenirs mais ça faisait partie de son charme. Les dossiers administratifs ! L'ère du numérique pourtant ! Les instituions Françaises éternellement avec ses 5 métros de retard ! Des formulaires ! Circulaire à en faire une indigestion ! Quelle plait... Nathalie pourrait passer des heures à m'expliquer ça m'était une langue totalement.
Mais si le fisc ou URSSAF viennent toquer à ma porte parce que cette énigme administrative m'aurait donné envie de tout jeter par la fenêtre. Les papiers travaux dans le classeur monobloc dédié à celui-là. Et ainsi de suite.
Le côté maniaque et ordonné de mon père n'avait pas que de mauvais côtés. Première chose à poser sur mon bureau, une photo de ma mère et mon père, la couverture arrachée de mon tout premier shooting photo : je faisais une de ses têtes... coincées et mal à l'aise.
— Dit moi Adrien ta famille n'est-elle pas proche des Bourgeois ? questionna Alya subitement tout en ne quittant pas l'écran de mon ordinateur.
— Oui et non... ma mère était une grande amie de Andrey Bourgeois, la fesseuse de mode, après ce n'était que des relations de formes... mon père ne les appréciait pas du tout. L'argent ! L'argent ! Aucune modestie, magouille, mensonge, calomnie. Il ne garde que de « bonne relation » avec Audrey divorcé maintenant de l'ex-maire et futur président.
— Futur président... je l'oubliais presque, grogna Alya, et dire que ma stupide école de journalisme m'oblige à interview son successeur au siège de la mairie de Paris. Albert Bourgeois la peste et le choléra. Comment peut-on après toutes ses années nous continuions à l'élire des personnes déconnectées de la réalité ! Vivant dans le Triangle d'Or ou encore mieux à Versailles ! Cette ville pourrit de jour en jour ! Des millions disparaissent et personne refuse d'admettre que quelque chose ne va pas !
— Pirater les comptes de L'État ou d'une institution publique, n'est-ce pas illégale ? disais-je sur un ton sarcastique.
— Des fonds publics ! Nos impôts servent leur petit intérêt et ceux de leur plus propre collaborateur ! Après ça vient faire la manche aux empires pétroliers et de métaux précieux. Ça vend de quoi détruire 3fois notre pays aux premières venues.
— L'interdiction de toucher à ton ordinateur se comprend mieux ! Dedans il y a quoi détruire le château sable qu'est devenue notre beau pays, plaisantais-je les conversations de ma grand-mère prenaient tout son sens et le refus de mon père se mélanger avec « eux ». Question la cigarette te gêne ?
— Attend ? Le grand Adrien Agreste est un fumeur ! Le scoop de l'année ! Pour répondre à ta question non, c'est chez toi non ? me fit remarquait Alya un sourire aux lèvres.
— Je ne me fume pas si souvent... enfin ça fait un peu trop excuse un accro à la nicotine ? demandais-je. Pas plus de 2 par mois.
Le clic-clic, d'un appareil me lassa perplexe pendant 3 secondes jusqu'à que mon esprit connecte. Venait-elle vraiment en photo là ? Je me prêtais à son jeu. Côté « mauvais garçon » ressortait avec ce poison en barre. Après cette séance photo improvisée, mon esprit me rappelait que dans mon coffre reposait un carton ultra important, dévalant les escaliers grinçants quatre en quatre, la pluie, ce mois de novembre la pluie ou bruine ça n'avait cessé d'être là !
Ce carton contenait une chose que je ne pensais jamais possédée un jour, la plus belle surprise de père. Dedans, le vieux tourne-disque de ma mère hérité de son arrière-grand-père, restauré bien évidement, finement brodé sur l'intérieur du couvercle le blason familial de ma mère datant d'unification de l'Angleterre et d'Écosse de 1707 même si celui datait de l'ère victorienne. Père adorait mettre du Frank Sinatra et danser avec ma mère. Après c'était à mon tour. Où j'invitais Nathalie... un temps où les tracas du quotidien paraissaient si loin de notre petit cocon familial... si loin. Dans un coin de la pièce accrocher aux portes-manteau la housse de protection contenant le costume de ma soirée... la perspective de manger et boire à l'œil ce soir faisait disparaître mon envie de massacrer à coup de cutter la tenue faite sur mesure de mon père.
Alya était partie depuis longtemps se préparer, je repoussais au maximum l'échéance de devoir aller me préparer pour la soirée, confortablement avachie dans mon fauteuil à fixer le plafond cigarette à la main, elle se consumait lentement, les cendres n'allaient pas tarder à tomber sur le parquet parfaitement ciré, putain ! Qu'est-ce que je pouvais déprimer cette semaine... ma consommation de cigarette était un bon marqueur de ma situation actuel.
Le nombre cigarettes fumées par jour ou par semaine notait de mon état. Ça faisait depuis une heure que mon tourne-disque diffusait la voix du Crouner favori des jeunes femmes d'après-guerre. On voulait sourire ! Oublier les horreurs de la guerre... du nazisme et pourtant... cette douce illusion ne tarda pas voler en éclat. Mais il allait garder le sourire, la menace nucléaire, ou la peur rouge devait rester au plus loin possible des magnifiques foyers américains. Quelqu'un toqua à la porte, la tête pleine de malice de Plagg apparue, qui s'empressa d'allumer la lumière.
— Ah ! protestais-je immédiatement.
— Désolé mais rester dans cette ambiance morose ne t'est pas trop conseiller par le docteur, me rappela Plagg. Comme fumer !
Il m'arracha ma cigarette pour aussitôt l'écraser dans un cendrier rempli de la moitié d'un paquet
— T'as raison... débrouillais-je honteux. Mais ce mois... c'est particulièrement difficile.
— Prend moi le dernier des abrutis si tu veux ! pesta-t-il. Bien sûr que je sais que c'est compliqué, mais te laisser aller comme tu le fais, ne la rendra pas plus fière de là où elle est ! Les amis ça sert à ça !
Te faire oublier le temps d'une soirée tes problèmes. Chevalier t'a apporté une liberté que tu cherchais tant à avoir, à combattre des idées noires, ce n'est pas un petit mois sur 12 dans l'année qui doit forcément te mettre à terre. Cette soirée certes, elle te casse les couilles ! Mais Chevalier la rendra surement plus intéressante ! Quand un fromage me parait fade j'adore lui rajouter un peu poivre ou du cumin. Surtout celui de chèvre.
— Tu m'ôtes les mots de la bouche ! disais-je non sans aplomb. Plagg transforme-moi !
Je finalisais la préparation dans les toilettes flambe en neuf de mon bar, Plagg m'avait retiré mon armure... c'était particulier... l'impression d'être nue qu'il me manquait quelque chose. Mes oreilles et ma queue de chat noir ne bougeaient pas de place ! Là toujours là. Ma ceinture bouclée, j'enroulais ma queue autour de ma taille, se camouflait parfaitement grâce à la couleur de mon pantalon soirée.
Une chemise noire 100 % coton des fabriques de mon père si confortable ne m'irritant pas pour une fois l'arrière de la nuque, et la mission nœud de cravate débutait... vert citron comme mes yeux, 3 essaie plus tard mon nœud était enfin parfait ! Parfait ! Le bas de mon visage... était si dérangeant et particulier que je le cachais constamment sous cette forme. Une combinaison non conventionnelle le demi-masque de protection et la tenue de soirée. Mon but n'était du tout d'effrayer les gens donc pas vraiment le choix. Père me l'avait fait faire sur mesure et directement caché son logo. Et ses yeux s'approchant celle du chat maintenant d'un perçant troublant et le fond blanc devenu complètement verre que cachais grâce une paire de lunettes rondes aux verres fumés adaptés à ma vue. La plupart du temps c'était les lentilles de contact... un secret que je gardais le mieux. Oups ! J'allais le dernier atout ! Une création que mon père avait demandée à Marinette, un joli chapeau melon et l'intérieur de celui-ci rempli de petit emprunte de chat ! Chevalier était enfin prêt à aller manger ! Avec quasiment une heure de retard. Les invités de marque savaient se faire attendre. Bâton à la main je le faisais tournailler tout en sifflotant vers la sortie. Attends ! Les clés entre les mains, j'ouvrais mon parapluie, enfin de protéger mes vêtements, la moindre petite goutte d'eau ferait tourner l'œil mon père. La Perfection ! C'était le maître mot !
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Chevalier De La Nuit
AdventureL'histoire se passe dans une continuité alternative bien plus réaliste et sombre que la série. Ici, Adrien a arrêté sa carrière de mannequin après des événements personnels qu'il préférait taire. Paris se meurt lentement comme énormément de grandes...