La Passe Miroir Challenge A Fanarts Promise 1.0

La tour

Pour rappel, cette fanfiction a débuté avec ma participation au troisième thème du challenge A Fanarts Promise, qui était le Gender swap, l'inversion des sexes. Un matin Thorn se réveillait dans la peau d'Ophélie et celle-ci dans la peau de Thorn. Depuis, la fanfiction a continué à vivre d'elle-même en incluant parfois le thème du challenge de la semaine suivante, lorsque cela était possible. Cette semaine ne fait pas exception. Thème de la 9ème semaine: Cure de jouvence.
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Un petit garçon un peu perdu dans la foule et le tumulte, il a un peu plus de onze ans, onze ans trois mois et cinq jours pour être précis.

De ses yeux de glace, il regarde, dubitatif, les gens qui l'entourent. Ils sont joyeux et parlent fort mais il ne les comprend pas. Il ne comprend pas ce qu'ils disent ni ce qu'ils font. Il ne souhaite que deux choses: fuir cet ambiance étrange et singulière et s'isoler. Il regarde autour de lui et bien vite repère cette tour, haute, sobre et imposante. Il s'en approche et monte l'escalier qui encercle le monument, à pas lents, laissant une main caresser les vielles pierres au passage. Cela le rassure. Ce sont de vraies pierres, froides et rugueuses au toucher. Il aime les choses vraies.

Arrivé en haut, il découvre le panorama de cette ville qu'il ne connaît pas. Il respire, l'air est doux. Il observe maintenant de loin la fête qui bat son plein, les personnes semblent devenues si petites et le brouhaha plus supportable.

- Bonjour Cousin, fit une petite voix à côté de lui.

Il sursaute. Il se croyait seul. Il se retourne et remarque alors une petite fille qui s'écarte d'un renfoncement du mur dans lequel elle avait dû trouver refuge. Elle enfile en vitesse un gant, visiblement gênée. Ses cheveux couleur bronze sont noués en une natte informe de laquelle s'échappent des mèches rebelles et ondulées. Sa peau est pâle et clairsemée de taches de rousseurs. Elle porte une paire de lunettes trop grande pour elle dont un verre est ébréché. Sa robe est poussiéreuse et ses genoux écorchés.

- Je ne suis pas votre cousin, répond-t-il d'une voix déjà grave pour son âge.

En effet, maintenant qu'il s'est retourné, elle se rend compte qu'elle ne l'a jamais rencontré auparavant. Son accent prononcé lui est inconnu de même que sa manière de lui parler. Elle ignore son âge, mais il est mince et plus grand qu'elle. Il se tient droit comme un lampadaire. Ses cheveux ont la couleur des champs de blés et ses yeux du ciel d'été.

Des acclamations et des bruits d'explosifs les font se retourner vers le rebord de la tour.

- C'est les feux d'artifices, explique la petite fille devant le regard méfiant du garçon.
- Des feux d'artifices... en plein jour?
- Oui, aujourd'hui c'est les Luminales ! La fête des lumières. Tu ne connais pas?
Devant le regard ahuri de son interlocuteur, elle tente de lui expliquer.
- Ici, les habitants fêtent les objets et aujourd'hui ils honorent tous ceux qui les éclairent.
- Je comprends mieux pourquoi ils ont tous ces... choses entre leurs mains, dit-il les sourcils arqués de surprise face à cette absurdité. Mais tous ces objets bougent, comme s'ils sont...
- ...animés? L'interrompt-elle. Oui en effet, c'est ce que font les animistes. Ils animent les objets.
- Toi aussi, tu... animes des choses?
- Non, je n'ai pas encore réussi, dit-elle d'une petite voix déçue. Maman répète que je suis trop dissipée et mon père pense que cela viendra tôt ou tard et que je dois être patiente.

Alors, ils se penchent tous deux et se mettent à énumérer ce qu'ils voient en souriant. Les réverbères à gaz sont tous allumés. Certaines personnes tiennent de simples bougeoirs alors que d'autres arborent des candélabres à quatre branches. Il y a des lampes à huile, à pétrole, des lanternes et des flambeaux. Ils découvrent même un couple portant, tant bien que mal, le lustre de leur salon. Le tout dans une ambiance conviviale... et lumineuse.