And, what if? (Reddie)

Shitty day

1 semaine plus tard

La salle de spectacle de Chicago était bondée de monde, de regards ennuyés, curieux et pour certains ils ne savaient juste pas ce qu'ils faisaient là. Aujourd'hui allait être la première fois que Richie remontait sur scène depuis le bide qu'il avait provoqué deux semaines auparavant, et le stress était effectivement de la partie. Il avait cette impression désagréable de recommencer sa carrière depuis le début, et il était très difficile d'obtenir le rire du public lorsqu'on avait une mauvaise réputation, voire inexistante. Comment est-ce qu'il en était arrivé là ? C'était assez simple.

Après ces deux jours de camping dans les Friches, les ratés avaient décidé de reprendre le cours de leur vie chacun de leur côté, tout en essayant de garder contact. Bill et Audra étaient donc repartis à Los Angeles, Mike était resté sur Derry, mais comptait bien aller vivre en Floride, Eddie, Ben et Beverly quant à eux étaient retournés à New York. Puis il y avait Richie, lui aussi était de retour dans sa ville, sans réellement s'en réjouir. À vrai dire, il avait peur d'oublier ce qu'il avait vécu, ces moments en compagnie de ses amis, mais surtout quelqu'un. Alors tous les jours depuis son départ, il se repassait en boucle tous ces souvenirs dans l'optique de n'en oublier aucun, malheureusement quand s'éloignait de Derry, c'était inévitable. Il se rappelait des ratés, la bataille contre le clown, mais plus le temps avançait, plus les liens qu'il y avait entre tous ces éléments disparaissaient.

« Richie, ça va être à toi, résonna une voix lointaine. OK, alors respire, dis-toi que ces gens n'ont pas assisté au spectacle foireux de la dernière fois, ils sont neutres. Tu connais bien ton texte ? »

Le binoclard se sentait déjà trembler rien qu'à l'entente du public derrière le grand rideau, et le stress de son manager ne faisait que se répercuter sur lui. Il n'allait pas y arriver. Il n'avait pas la motivation d'y arriver du moins, ces spectacles où il était constamment obligé de se censurer n'étaient pas ce qu'il voulait faire après tout. Mais il le devait, au moins ce soir. Il s'apprêtait alors à entrer sur scène quand le présentateur annonça son nom, mais un élément retint son attention.

« Hey ! Monsieur, vous n'avez pas le droit d'être ici ! cria un agent de sécurité en courant après un homme aux cheveux bruns.

— Je suis désolé, mais je dois vraiment parler à ce gars-là, expliqua rapidement ce dernier que Richie reconnut très vite.

— Eddie ?! » s'exclama Richie en s'approchant du concerné sous le regard sévère de son manager.

La foule commençait visiblement à s'impatienter également en vue des acclamations et huements qui raisonnaient dans la salle. Gêné, le présentateur essayait tant bien que mal d'appeler une nouvelle fois le binoclard, mais ce dernier l'ignorait royalement.

« Eds, qu'est-ce que tu fous ici ? demanda Richie tout de même heureux de revoir son meilleur ami. Tu n'étais pas supposé être à New York ?

— On doit parler de quelque chose de très important, lui expliqua l'ancien asthmatique sans faire attention aux regards noirs qui lui étaient jetés.

— Oui, mais...

— Richie, maintenant il faut y aller, l'interrompit son manager en le poussant vers la scène.

— A-Attends !

— Rich, je suis sérieux ! insista Eddie qui se faisait également tirer vers la sortie. C'est à propos de Grippe-Sou ! »

Le bouclé eut à peine le temps d'assimiler l'information qu'il se trouvait au milieu de la scène, tous les regards rivés sur lui dans un silence de mort. En jetant un œil derrière le rideau où son agent se tenait, il lui mimait de dire quelque chose, mais Richie en était incapable, aucun son ne sortait de sa bouche. Il réfléchissait aux paroles d'Eddie plus tôt, qu'est-ce ce qu'il voulait dire par là ?