3 : Premier jour.

2.2K 122 0
                                    

Le réveil sonna, et Lana l'éteignit rapidement. Elle soupira et tourna dans la couette. Voilà, premier jour, elle devait y aller. Elle n'était pourtant pas apte à voir sa future compagne d'écran. La veille elle avait fait semblant que tout allait, jusqu'à l'incident des toilettes. Elles s'étaient retrouvées -par un hasard foireux sans savoir pourquoi- au même moment aux toilettes. Et en sortant du cabinet, Lana réajustait sa robe et n'avait pas regardé devant elle, pensant être seule au vu du silence. Allant vers les lavabo elle était rentré en plein dans Jennifer. Cette dernière avait sursauté, s'éclaboussant légèrement, et la brune avait paniqué. Elle s'était mis à parler sans s'arrêter, complètement angoissée.

-Je suis..pardon..je faisais...ma robe..pas vu..pensais pas que...enfin..le silence... et toi en fait...mais je savais pas..et l'eau...pardon..ta robe..

Et Jennifer, la dévisageait depuis un moment, l'écoutant bredouiller, enfin l'écoutant, elle la fixait, les mains mouillées en l'air, par peur de mettre plus d'eau sur ses vêtements, mais il n'était pas sûre qu'elle l'écoutait et Lana était trop paniquée et mal à l'aise pour s'en rendre compte. Tout ça pour dire qu'à cet instant, Jennifer l'avait coupée de la pire des manières.

-T'es réellement divorcée? Lui avait-elle demandé, coupant net le flux de parole, mais aussi le souffle.

-Quoi? Avait lâché Lana après quelques minutes de silence à se regarder dans yeux. Elles s'évitaient depuis des heures, leurs yeux qui pendant des années passaient leurs temps à se chercher ce soir s'étaient évités au possible. Mais la raison de la recherche ou de l'esquive de regard était la même. Avec l'autre elles étaient capable de tout dire et tout comprendre en un regard, même ce qu'elles ne pouvaient pas dire. Et si avant c'était quelque chose qu'elles avaient toujours aimé qui leurs permettait de tout partager sans jamais dire un mot leurs évitant des situations interdites ou complexes, aujourd'hui elles détestaient ça pour la simple et bonne raison qu'elle ne voulait rien se dire.

-Je l'ai entendu. Avait fini par reprendre Jennifer. Et tu n'as plus ta bague. Avait-elle signalé, en montrant du doigt sa main qui avait autre fois porter sa bague de fiançailles et de mariage. Lana avait baissé les yeux sur sa main, alors qu'elle savait très bien que son annulaire était vide aujourd'hui mais elle avait eu besoin de regarder comme pour s'en assurer. Oui son doigt ne portait plus ces bagues qu'elle avait porté cinq ans pour l'une et quatre pour l'autre, aujourd'hui elles étaient dans une boite, qui était elle aussi dans une boite qui était au fond d'un tiroir d'une commode de son dressing à New York. Non elle n'avait plus sa bague.

-Oui. Je suis divorcée. Avait répondu Lana, après de longues minutes de silence entre elles. Si quelqu'un entrait ça risquait de paraitre étrange. Une tension devait flotter dans l'atmosphère, la brune en était persuadée. Et puis pourquoi Jennifer avait elle besoin de savoir si elle était divorcée ou pas? Qu'est ce que ça pouvait bien lui faire après tout? Ça ferait bientôt un an que le divorce était prononcé et la blonde ne s'en était jamais préoccupé, alors pourquoi maintenant? La situation était assez bizarre pour pas en rajouter. Elles avaient assez de problèmes, de silence pour ne pas rajouter des moments de gêne.

-Quand? Avait alors demandé la blonde, dans un  murmure. Lana avait remarqué à quel point sa cage thoracique montait et descendait, Jennifer était angoissée, elle respirait de cette manière si visible que dans deux situation, et là ça ne pouvait être que l'angoisse. Elle avait peur de la réponse, peur de ce qu'elle allait apprendre, elle était gênée, Lana en était sûre. Oui elle connaissait bien trop la blonde.

-En novembre. Deux mille dix huit. Avait précisé la brune. Et le souffle de Jennifer s'était coupé. Elle était déçue par la réponse. Lana savait très bien pourquoi elle était déçue, mais elle ne pouvait rien faire, enfin c'est surtout qu'elle n'osait pas. Avant elle lui aurait dit que c'était pas important, elle l'aurait enlacé avant de dire une boutade pour la faire rire et tout se serait arrangé. Aujourd'hui elle était incapable, elle ne pouvait rien faire.

Elles ou nous?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant