Le bois de l'escalier grince sous mon poids. De fines particules de poussière s'échappent des poutres crevassées. Une trappe en bois est aménagée dans le plafond, en haut des marches. Elle est fermée. Je m'arrête.
Avec un soupir, l'homme passe son bras devant moi et, d'un geste impatient, soulève la trappe. Elle dessine un grand arc et retombe lourdement sur le sol, de l'autre côté, avec un bruit retentissant.
— Allez, avance.
M'empoignant rudement par l'épaule, il me pousse vers les dernières marches de l'escalier.
Il a l'air étrangement ennuyé. Comme s'il voulait vite en finir. En finir... ?
« Il faut que j'me tire d'ici. Et tout de suite ! »
Au moment où je vais faire volte-face et lui asséner un coup, je me rends compte que je me trouve dans un salon. Abasourdi, je le balaie du regard. Il n'y a pas de lumière. En dépit de la pénombre, je peux aisément distinguer une table basse au milieu de la pièce, un grand canapé, deux chaises, une télévision et une porte vitrée. Je vois les premières étoiles de la nuit au travers. Elle mène tout droit à la sortie.
« C'est maintenant ou jamais ! »
— N'y compte pas.
Sur ces mots, je vois l'homme soulever un pan de sa chemise. La crosse d'un revolver apparaît alors. Il doit voir mon air catastrophé car je distingue un sourire satisfait étirer son visage. Il me traîne sur quelques mètres de plus, puis ouvre une porte et me conduit à l'intérieur d'une pièce éclairée.
〤
De nouveau, la lumière me fait mal aux yeux. Je plisse les paupières. J'ai à peine le temps de constater que je me trouve dans une sorte de cuisine que l'homme m'entraîne jusqu'à une chaise.
— Assieds-toi.
J'obéis, et je l'entends refermer la porte derrière lui.
Deux hommes sont assis en face de moi. Une table où est posé un cendrier nous sépare. L'un d'eux tient une cigarette tandis que l'autre, masqué, se presse de l'allumer. Ce n'est qu'après avoir tourné la tête sur ma gauche que je note la présence d'un troisième. Il est assis sur un tabouret, posté dans le coin. Il tient un ordinateur portable sur ses genoux et semble trop absorbé par l'écran pour remarquer ma présence.
L'homme à la cigarette tire une profonde bouffée puis la recrache sans jamais lever les yeux vers moi. Je regarde l'épaisse fumée flotter jusqu'au plafond, avant de se perdre quelque part dans la pièce.
— Ton nom ?
Je tressaille.
— T'es muet ?
— Non !
« Ils commencent sérieusement à me faire chier avec ces questions ! »
— J'ai pas le temps, gamin. Alors dépêche-toi de...
— Pas avant que vous n'ayez répondu à mes questions !
Peut-être est-ce le fait de ne plus être enfermé ? J'ai envie de hurler ma peur et ma colère. Je n'en peux plus de rester sans savoir.
— Pourquoi je suis là ? Et vous êtes qui, hein ? Qu'est-ce qu'il se passe ici ?
Je me lève, renversant brutalement ma chaise, les mains ancrées dans la table. Je fulmine intérieurement.
— Hé ! Boucle-la et rassieds-toi, tu veux ! lance l'homme avec le masque.
— NON ! crié-je en frappant des deux poings sur la table.
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𝐋𝐀 𝐂𝐀𝐕𝐄「 ᵗʰʳᶦˡˡᵉʳ 」
Mystery / ThrillerJ'ouvre les yeux. Rien. L'obscurité la plus totale. Pas un bruit. L'endroit est frais. Humide. Ça sent la poussière et le renfermé. Je me trouve dans une petite pièce. Vide. Une cave... ? Malgré la fraîcheur environnante, je sens la sueur poisser me...