J'ouvre les yeux. Rien. L'obscurité la plus totale. Pas un bruit. L'endroit est frais. Humide. Ça sent la poussière et le renfermé. Je me trouve dans une petite pièce. Vide. Une cave... ? Malgré la fraîcheur environnante, je sens la sueur poisser me...
J'ouvre les yeux. Rien. L'obscurité la plus totale. Pas un bruit. Je me mets à genoux, et tourne la tête de chaque côté. Toujours rien. L'endroit est frais. Humide. Ça sent la poussière et le renfermé.
Je regarde derrière moi. De fins rayons lumineux filtrent à travers une petite ouverture. Les battements de mon cœur s'accélèrent en même temps que ma respiration.
« Où est-ce que je suis ? »
Je me mets à tâtonner l'espace devant moi, à la recherche d'une quelconque information qui me permettrait d'identifier le lieu où je me trouve. Le sol sur lequel j'étais allongé est formé de dalles hexagonales. Elles sont froides. Gelées. Je progresse lentement. À quatre pattes. Mes mains heurtent quelque chose. Un mur. Sa surface rêche écorche la peau moite de mes mains qui la sondent. Je le longe jusqu'à un coin. Mes yeux s'habituent peu à peu à la pénombre.
Je me trouve dans une petite pièce. Vide. Une cave... ? Malgré la fraîcheur environnante, je sens la sueur poisser mes vêtements.
Je distingue une porte, à quelques mètres sur ma droite. Elle semble faite en bois. Je me redresse à l'aide du pan du mur et titube jusqu'à elle. Mes mains parcourent sa surface, à la recherche d'une poignée. Rien. J'ai beau passer et repasser, je ne trouve rien. Pas de poignée. Je l'écrase de tout mon poids. Rien non plus. Mes jambes flageolent. Se dérobent. Je me laisse glisser au sol, dos contre la porte. Fermée.
Mes yeux me piquent, me brûlent. Ils sont secs. Pourtant, de chaudes larmes coulent le long de mes joues, me laissant un goût salé dans la bouche.
Tremblant, je ramène mes jambes contre mon torse. Mon bras gauche pend négligemment le long de mon corps, tandis que le droit, pressé contre ma bouche, m'empêche de hurler comme un dément. J'avale ma salive. À présent, c'est le goût amer de la bile que je sens sur ma langue. Je gémis, sanglote, renifle. Un vrai gamin. Mais ce n'est pas du noir, dont j'ai peur. Ce n'est pas non plus d'être seul, enfermé dans cet endroit. Non, ce qui m'effraie le plus, c'est que je ne me souviens absolument de rien.
« Que s'est-il passé ? Pourquoi est-ce que je suis là ? J'ai fait quelque chose de mal ? »
Des questions d'autant plus insupportables qu'elles ne trouvent pas de réponses. Elles tournent en boucle dans ma tête. Comme une obsession.
Je serre les dents si fort que ma mâchoire en est toute endolorie. Mon cerveau semble enfin prendre la mesure de la situation. Je suis prisonnier. Dans une cave de seulement cinq mètres de diamètre. Et je suis seul. Tout seul. Cette constatation me fait soudain l'effet d'une gifle.
« Il n'y a personne ? Vraiment personne ? À part moi ? Ce n'est pas possible ! »
La panique prend alors le pas sur ma peur. Mon corps tout entier est en proie à de violentes secousses. Je transpire abondamment. L'impression qu'on me verse des seaux d'eau sur la tête. Mes cheveux me collent au front. La cage thoracique comprimée, je suffoque. Je tâche de contrôler ma respiration.
Inspiration.
Expiration.
Je ne suis plus qu'un automate obéissant à ces deux seules directives.
Ma respiration régulée, je me redresse dans un élan de frustration. M'essuyant rageusement les yeux du revers de la main, je martèle la porte de mes poings. Je crie, d'une voix que je ne me connais pas. Les mots m'arrachent la gorge. Le son résonne avec des accents lugubres, funestes.
— Est-ce que quelqu'un m'entend ? Hé oh ! Je suis là ! JE SUIS LÀ !
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