Chapitre 6

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Seul à la maison, je déambule

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Seul à la maison, je déambule.

Les profonds couloirs, tapissés d'un velours rouge exquis me rappellent amusement et curieusement la luxure et les délices de la passion amoureuse qui me rend toute chose. Elle me ramène cependant à la réalité et évoque, amèrement, la fureur qu'elle possède à mon égard lorsque mon attitude lui déplaît fortement.

Je me prends tant de passion pour elle que s'il arrive que nous nous séparons pour une raison quelconque ou que l'un de ces nombreux malheurs de la vie fasse qu'elle meurt tragiquement, je ne pourrai plus, sans exagérer, respirer ne serait-ce une seconde de plus après elle. J'ai déjà assez versé de larmes durant ma vie antérieure et m'imaginer voir une seconde vie trépasser m'est impensable.

Je me remémore avoir reniflé maladroitement, et remuer mes longues moustaches de haut en bas, pour apercevoir de petites perles blanches tomber inlassablement et tristement sur le sol froid. Et tandis que j'avais regardé le corps inerte de cette défunte que j'ai aimé, les gouttes qui n'avait cessé de couler à flot avaient reflété mon visage qui était ravagé de larmes.

Je me suis aperçu de cette capacité qui est propre aux humains alors que la seule chose que je ne sais que faire est de hurler à pleine haleine ou de miauler désespérément à en alerter tout le voisinage. Mais pleurer à chaudes larmes ne m'était jamais arrivé jusqu'au jour où elle avait cessé de répondre à mes appels de détresses et de douleurs.

Après avoir admiré les meubles taillés à l'ancienne et contemplé les murs de velours qui sentent la fortune et l'aisance à plein nez, je me promène de nouveau et viens remuer gaiement ma queue, au rythme de mes pas félins, à la découverte de mon nouveau territoire à l'environnement calme et sain.

Dans cet espace clos et qui n'est habité que par ma créature, je suis à l'écart de tout danger et, plus particulièrement, de tout humain qui est visible de nuire quant à mon existence. La charmante et adorable femelle qui partage son espace intime avec moi et qui me sert de souffre cœur tant elle ne semble pas partager mes sentiments, n'est visiblement pas une menace si je reste dans cette apparence animale.

Après avoir fait le tour de la dernière pièce qui, comme je l'espérais, est garnie de toute nourriture aussi appétissante les unes que les autres ; je me dirige à l'étage, très enthousiaste, pour arriver dans l'espace le plus intime de la villa. Mes os grandissent continuellement dans un craquement perçant et des membres, plus épais que j'ai l'habitude d'en avoir s'agrandissent constamment alors que je me vois grandir sur le lit de ma tendre maîtresse. Oui, maîtresse parce que je lui appartiens en tant que chat domestique.

Ce rapport de domination de l'homme à l'animal n'a rien de particulier. Mais ici, il n'est pas si commun que ça. Je lui appartiens en tant qu'animal certe. Mais c'est en tant qu'humain que ce rapport de domination de l'homme à l'animal que je suis s'inverse. Ici, ce n'est plus l'humain qui domine l'animal mais l'animal dans le corps d'un homme qui domine l'humain. Elle n'en a pas conscience puisqu'elle ne connait ma forme humaine mais si cela devait se produire un jour, j'espère ne pas lui faire de mal, ou du moins l'effrayer.

L'hybride - TaehyungOù les histoires vivent. Découvrez maintenant