Elle est riche, prétentieuse et a un égo surdimensionné. Elle n'a que d'yeux pour elle et tente d'avoir tout à son avantage, quitte éventuellement à se montrer égoïste et à utiliser les autres à son profit. Le chat, lui, ne cherche qu'un foyer. Il e...
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Mes pas s'évadent gaiement de la très honorable boutique de luxe dans laquelle j'ai acheté de nombreux articles. Ils sont d'une valeur inestimable et onéreuse. Mes jambes, engourdies aux longues distances que j'ai eu à parcourir, menacent de m'abandonner à même le sol tandis que mes mains qui en sont excessivement chargées de sacs ne demandent qu'à s'en débarrasser.
Il faut avouer que visiter un nombre incalculable de boutiques de luxe telles que Gucci et de galeries d'art qui m'appellent à contempler ses sculptures et ses tableaux au cœur de la ville de Séoul n'est pas de tout repos. Plus particulièrement lorsque mon chauffeur qui n'est plus de service à de telles heures tardives ne peut pas me raccompagner.
Je ne peux pas faire appel à ses services et encore moins le traiter avec dédain puisqu'il a certainement des enfants en bas âge à nourrir et une femme malade qu'il doit aller fréquemment rendre visite. Je dois cependant refaire tout le chemin à pied et me coltiner tous ces sacs dont les charges sont lourdes. Quelle déveine peut-il m'arriver de plus ?
Je me remets en route en direction de ma villa qui est élevée à de nombreux kilomètres d'ici et me mets à me plaindre mentalement de ne pas avoir obligé mon chauffeur à m'attendre. Je marche péniblement en admirant à nouveau les boutiques qui y semblent faire vivre la joie des clients de par les sourires qui émanent de ces derniers et la richesse de par ces plus grandes collections de l'hiver qui ornent les vitrines. Je pense immédiatement à y retourner mais le temps presse, il est déjà vingt et une heure cinquante.
Je marche sereinement en passant par de mornes ruelles qui peuvent me ramener au plus vite à la maison mais me rends compte que l'atmosphère à laquelle je suis confrontée m'effraie. Les lampadaires qui éclairent faiblement ces ruelles délabrées semblent n'avoir pas été entretenues depuis bien des années et ses maisons qui semblent être inhabitées de par son silence meurtri semblent se fondre parmi la pénombre qui, elle, engouffre davantage ces maisons durant l'hiver.
La pluie et l'humidité que ma peau perçoit semblent avoir fait ravage sur ses murs en briques dont de multiples champignons qui se sont proliférés à la saison de fortes pluies ont teint les murs de noir. La nature semble aussi avoir repris ses droits et ses herbes folles qui veulent régir et voir effondrer ses constructions humaines ne se privent pas pour s'agripper aux murs afin de pénétrer dans ces vieilles bâtisses. J'avance d'un pas vigilant tandis que le bruit strident de mes talons qui claquent au sol ne peut pas même échapper à un malentendant.
Le chant sinistre d'un objet en verre qui subit une chute mortelle au beau milieu de cette ruelle morte résonne pour parvenir à chatouiller mes tympans. Mon corps se tend comme un pic et ne fait plus un geste lorsque l'idée qu'une éventuelle bouteille de verre qui est tombée à la renverse sur le sol m'ait traversé l'esprit. Mes jambes se mettent sans attendre à trembler tandis qu'une sueur froide traverse ma tempe. Devrais-je prendre mes jambes à mon cou ou affronter mon prochain agresseur ?
