Dans la file d'attente pour prendre le télésiège, aucun de nous ne parle. L'ambiance est lourde et le silence est pesant, on se croirait à un enterrement, s'en est presque dérangeant. Finalement viens notre tour, nous nous asseyons l'un à côté de l'autre. Je regarde l'horizon et essaie de ne pas me laisser envahir quand je sens sa jambe me toucher. Il finit par briser le silence.
--- Alors comme ça, toute ta vie tourne autour du snow ?
--- Si on veut oui. Robbie m'a appris à skier quand on été enfant et puis en grandissant j'ai appris le snowboard. J'adore la sensation que tu ressens quand le vent frôle le visage, ou même la vitesse que je prend dans une descente. J'adore me sentir libre et avoir l'impression de voler.
--- Je croyais que ton moment d'évasion c'était à la salle de boxe. dit-il en rigolant.
--- Disons que la boxe c'est pour tout les jours et la neige quand c'est la saison. je dis en baissant un peu la tête. Et toi alors, tu aimes le ski ?
--- J'adore le ski, mon père nous y emmener tout les hivers avant de mourir. C'est un moyen de me rapprocher de lui, comme si je m'envolais pour le rejoindre.
--- Vous étiez proche ? je demande prudemment.
--- C'était mon meilleur ami. Il me manque tout les jours.
--- Je suis désolé. je chuchote.
--- C'est gentil. Et toi t'es parents ?
--- Lesquels ? Ce qui m'ont abandonné ou ceux qui ont eu pitié ?
Nous descendons du télésiège et nous mettons légèrement sur le côté pour continuer à discuter.
--- Sérieusement ?
--- Et bien mes parents adoptifs sont adorables, en tout cas ils se sont conduits comme de vrais parents pour moi, tellement que quand j'ai su qu'il ne l'était pas je me suis senti trahi. Et en ce qui concerne mes vrais parents, je n'ai aucun signe de vie de l'un comme de l'autre, je ne sais même pas si ils sont encore en vie.
--- Et tu n'a pas envie de savoir ? dit-il en enfilant ses gants.
--- A quoi ça servirait ? Ils m'ont abandonnés, c'est qu'il ne voulait pas de moi et encore moins savoir ou je suis, sinon je ne serais pas là.
--- Et Robbie, pourquoi est ce que tu l'a abandonné ?
Je le regarde avec des yeux ronds comme s'il venait de me gifler. Je n'ai absolument pas abandonné Robbie. Comment est ce qu'il peut penser ça ?
--- C'est Robbie qui t'a dis que je l'avais abandonné ?
--- Non, il n'a jamais utilisé ces termes mais c'est un peu tout comme non ? Je veux dire, tu es partis du jour au lendemain comme si rien ne comptais pour toi.
--- Je rêve. Je ne l'ai pas abandonné, je suis partis parce que je ne savais plus qui j'étais et je n'étais plus chez moi. Je ne l'ai jamais laissé tomber, je lui ai toujours dis ou je me trouvais, nous avons toujours garder le contact pendant ces deux années. je dis en commençant à m'énerver.
--- Et pourtant tu ne lui avait jamais parler de tes problèmes.
--- Va te faire voir Stephen. Tout ça ne te regarde absolument pas.
Je ne lui laisse pas le temps de réagir et descend la piste seule sans même me retourner. Une fois en bas de la piste, j'enlève mon snow, le prend à la main et part en direction du chalet. Je n'en reviens pas de la tournure de la conversation. De quel droit est ce qu'il se mêle de ça. Je n'ai jamais abandonné mon frère, je n'aurais jamais fait ça. Quand j'arrive devant la maison, une main attrape mon bras et me fait m'arrêter.
--- Elena je ne voulais pas dire ça.
--- Arrête, tu ne veux jamais dire ce que tu dis. Bien sûr que c'est ce que tu voulais dire sinon tu ne l'aurais pas dit. Arrête de toujours t'excuser surtout si ce n'est pas sincère et commence à assumer. je dis toujours aussi énerver.
Je monte les escaliers pour entrer dans la maison mais Stephen continue de parler tout en me suivant. Je vois les autres passer leurs têtes à travers les pièces ou ils se trouvent.
--- Robbie est mon meilleur ami, je m'inquiète pour lui, je ne veux pas qu'on lui fasse du mal, je le connais mieux que personne et je sais que ça lui a fait du mal.
--- Comme tu l'a dis c'est seulement ton meilleur ami, tu ne le connais pas aussi bien que moi, j'ai grandi avec lui, je sais ce qu'il peut ressentir et je ne te laisserais pas me mettre le malheur de Robbie sur le dos. je finis par hurler de rage.
Je monte les escaliers et part m'enfermer dans ma chambre. Je ne suis pas sortie de la soirée, je n'ai pas mangé et j'ai refusé de répondre quand quelqu'un venait taper à ma porte. Je reçois un message de Robbie qui me demande s'il peut venir me voir. Sans attendre ma réponse il entre dans ma chambre et vient s'asseoir à côté de moi. Après quelques minutes sans se parler, il s'allonge à côté de moi et se tourne sur le côté pour me faire face.
--- Est ce que tu t'es senti abandonné quand je suis partie ? je dis en chuchotant.
--- Je ne t'en veux pas d'être partis El.
--- Ce n'est pas ma question. Je n'ai pas voulu t'abandonner. Je n'ai pas voulu que tu pense une seule seconde que je t'abandonnais ou que je te renier. Ce n'est pas toi que j'ai voulu fuir.
--- Je le sais et c'est pour ça que je ne t'en veux pas. Je me suis souvent demander ce que j'aurais fait à ta place et honnêtement je n'en ai aucune idée. Tu as eu du courage de partir. Je ne te cache pas que je me suis énormément inquiéter pour toi mais tu m'a rapidement donné des nouvelles. N'écoute pas ce que dis Stephen, il n'était pas là, il ne sais pas ce que j'ai pu ressentir ou même ce que l'on a vécu.
--- Mais dans le fond il n'a pas tort. Si je n'avais pas pensé qu'à moi....
--- Si tu n'avais pas penser à toi c'est aujourd'hui que tu serais malheureuse. Arrête de te prendre la tête, j'ai retrouvé ma soeur et c'est tout ce qui compte pour moi.
Nous nous prenons dans les bras et je laisse mes larmes couler. J'ai finis par m'endormir dans ses bras en repensant à toute les nuits que l'on a passé ensemble quand on été petits, à se disputer pour savoir qui allait dormir dans quel chambre pour qu'on ne soit pas seuls.
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Ma vie d'adoption
RomanceUne histoire d'amour comme toute les autres, à une exception, toute les histoires d'amour ne se ressemble pas.