Chose promise chose due, le bois lui fut livré deux jours plus tard. Stiles sentait qu'il avait déjà moins de fièvre – en tout cas, il pouvait à nouveau porter un seau plein – mais son nez était totalement bouché, ce qui l'empêchait de dormir la nuit et le privait totalement de sommeil.
Deux hommes vêtus de combinaisons de travail orange bien voyantes déposèrent leur chargement avant de réclamer sa signature. Ils se montrèrent aimables mais assez pressés, ce que Stiles comprit en voyant que leur camion était plein de bois, signe qu'ils avaient un bon nombre de livraison à faire dans la journée. Il les salua donc et se retrouva seul avec un beau monticule de buche à transbahuter à l'arrière de la maison.
L'après-midi était à peine entamé, il ne s'étonnait donc pas que Laura ne soit pas encore là. À vrai dire il préférait commencer sans elle et en transporter le plus tout seul. Que la jeune femme se montre si contente de l'aider et soit une si bonne voisine le gênait un peu, car il avait l'impression de ne rien pouvoir faire pour la remercier, ni même son frère d'ailleurs. D'autant qu'il n'était pas vraiment habitué à ce genre d'altruisme, lui qui n'avait connu que le « chacun pour soi » dans son quartier.
Cependant, quelques minutes plus tard, Laura déboula à bord de sa camionnette bleue. Elle freina devant la pile de bois en glissant un peu sur la terre gelée, descendit, ouvrit grand les bras, respira un grand coup par le nez, puis déclara :
— Ça sent la neige ! Je crois que j'étais un peu trop optimiste en disant une semaine, à mon avis cette nuit on va avoir une première chute. Mais pas de panique ! Je t'ai ramené un bidon !
— Merci, répondit Stiles en reniflant. Je te dois combien ?
— Rien, arrête.
— Si, s'il te plait. J'y tiens.
Laura leva un gros bidon bleu à bout de bras par-dessus la benne de son véhicule et le déposa au sol sans aucune difficulté.
— Ok ! lança-t-elle énergiquement. Dans ce cas il te suffira de nous inviter mon frère et moi à manger un jour chez toi, et on sera quitte.
— D'accord, s'amusa Stiles. Mais je te préviens, je ne sais pas cuisiner ! Quoi que, je trouve que je réussis très bien le lapin trop grillé.
Son amie rit brièvement mais fortement avant de déclarer :
— Je ne sais pas cuisiner non plus. Je suis une vraie calamité avec une casserole à la main. Derek par contre, c'est un vrai cordon-bleu !
— Ah oui ? répliqua Stiles, un peu agacé qu'elle ramène encore la conversation sur son frère.
— Oh oui ! Je te l'avais dit qu'il avait de très bonnes qualités, et la cuisine en fait partie. Il te réussit un putain de gigot d'élan !!
Elle poussa un soupir d'envie, la tête levée vers le ciel et les bras plein de buches.
— Je lui dirai de t'en amener si tu veux, reprit-elle. Il fait tout lui-même ! Même le bestiaux c'est lui qui le tue.
— Hein ? répliqua Stiles, étonné. Il a le droit ?
— Bien sûr. Il a un permis de chasse. Techniquement il pourrait même en attraper plus que ça à l'année, mais un seul gros élan nous suffit pour tous les deux, avec ça on a de quoi manger l'hiver sans avoir besoin de trop se rendre en ville pour se ravitailler, parce qu'au bout d'un moment, vers décembre-janvier, c'est pratiquement impossible de se déplacer. D'ailleurs je te conseille de faire un gros stock de vivres avant qu'il soit trop tard.
— Ok.
Effectivement, elle n'avait pas tort. C'était même un sujet auquel il avait longtemps pensé.
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Alaska
ParanormalQui n'a jamais rêvé de tout plaquer et de partir loin, ailleurs, seul ? Par exemple, enfermé dans une cabane au milieu de nulle part, pourquoi pas ? Stiles l'a fait ! Malgré des études dans lesquelles il excellait et une nouvelle vie à New York, un...