En sortant du centre d’entraînement, Matthijs est surpris de trouver Annekee devant sa voiture. Très vite pourtant, la surprise laisse place à de la joie et de l'excitation. Il se dépêche de la rejoindre, sans la quitter un instant des yeux. Elle est en train de tripoter son pendentif en or, signe qu’elle est angoissée, et fixe le sol. Matthijs ne saurait dire ce qu’il aime le plus chez elle ; sa peau laiteuse, ses paupières qui se plissent quand elle rit, ou la petite cicatrice en forme ovale au-dessus de ses lèvres. Ses lèvres qui se sont posées sur les siennes juste avant qu’elle ne s’enfuie en courant.
— Salut, Matthijs fait une fois devant elle.
Annekee sursaute presque, puis relève la tête. Elle paraît à la fois soulagée de le voir, et à la fois stressée à l’idée de lui parler. Le footballeur essaye de prendre une allure détachée, parce qu’il a envie de sourire comme un idiot depuis qu’il l’a aperçu près de sa Berline. Frenkie avait raison, comme d’habitude. Annekee a fini par revenir.
— Salut, souffle-t-elle, hésitante.
Matthijs ne tient plus. Il esquisse un pas dans sa direction tandis que ses lèvres s’incurvent en un sourire.
— Tu veux manger des crêpes au stroop ?
Annekee a l’air étonnée de l’accueil qu’il lui réserve. Elle s’attendait probablement plus à de l’indifférence, des cris, ou même du dégoût. A la place, elle trouve un garçon de bonne humeur après un rejet brutal, qui l’invite à manger un de ses mets préférés. Il se retient presque de la prendre dans ses bras, et Annekee ne peut s’empêcher de sourire. Matthijs et elle, c’est sans doute encore possible.
— Ouais, ce serait génial.
— Ils en vendent de délicieuses à côté du parc, allons-y.
Annekee lui emboîte le pas, puis ils se mettent tous les deux à marcher en direction du stand de crêpes. Matthijs en profite pour la contempler. Elle fronce les sourcils, perturbée par quelque chose. Ses cheveux sont retenus par un chignon lâche, et elle porte un chandail en maille ainsi qu’un jean boyfriend sous un long manteau marron. Le footballeur la trouve si belle qu’il peine à détacher son regard d’elle. C’est fou d’être à ce point matrixé par une personne.
— Je suis désolée de débarquer comme ça, à l’improviste, mais j’avais vraiment besoin de te voir pour te présenter des excuses, Annekee finit par se lancer, et ils s’arrêtent un instant pour qu’elle puisse vider sa valise. Je suis partie comme une voleuse hier soir, après tout ce qui s’est passé, tu mérites au moins d’avoir des explications. C’est pas grave si tu ne me pardonnes pas, ou que tu ne veux même plus m’adresser la parole, j’avais juste besoin que tu saches que je suis vraiment une idiote. Je suis amoureuse de toi, Matthijs.
Matthijs a l’impression que quelqu’un vient de lui donner une gifle en pleine figure. Son coeur explose de joie à ses mots. Il a tant de fois espéré les entendre que cette situation paraît utopique. Sauf que Annekee ne paraît pas heureuse de les prononcer, bien au contraire. Sa voix se brise alors qu’elle répète, honteuse :
— Je suis amoureuse de toi, et je ne veux pas que tu t’en ailles.
— Je ne vais nulle part, Matthijs secoue la tête.
— Pas dans l’immédiat, Annekee rétorque avec un rictus amer. Mais je sais bien que tu vas pas rester à l’Ajax la saison prochaine.
— Anne, je… Est-ce que c’est pour ça que tu m’as repoussé hier soir ? Parce que tu crois que je vais t’abandonner une fois que je serai dans un autre club ?
Devant son silence éloquent, Matthijs se voit dans l’obligation de fondre sur ses lèvres. Il aimerait transmettre dans cet acte tout l’amour qu’il ressent pour elle, mais c’est chose impossible. Il a l’impression de s’envoler lorsque Annekee répond à son baiser, se pressant contre son corps pour le sentir au plus près d’elle. Ils s’embrassent, encore et encore, jusqu’à ce que leur souffle soit coupé. Ils auraient aimé que ce moment dure toujours. Leur seule consolation est de se dire que c’est loin d’être le dernier.
— Qu’est-ce que tu ne comprends pas dans les mots “je t’aime” ? Matthijs la gronde presque, une fois qu’ils se sont détachés l’un de l’autre. Je t’aime ici, à Amsterdam, et je t’aimerai toujours à Turin, Paris ou même à Salzbourg. Le fait que je change de club, ou que je déménage ne change absolument rien du tout à mes sentiments pour toi. Je peux pas te demander de venir avec moi, de sacrifier tes études, ton travail, ta vie aux Pays-Bas pour un endroit que tu connais pas. Que je connais pas encore moi-même, d’ailleurs.
Matthijs marque une pause, avant de reprendre :
— Ce serait trop égoïste, même si je suis sûr à deux-cents pourcents que je veux passer ma vie à tes côtés. Je sais pas si ça pourra fonctionner entre nous, avec la distance. Je pense que je vais devenir fou si je ne peux plus t’embrasser tous les jours, maintenant que je peux plus m’en passer. Mais je veux faire en sorte que ça marche, parce que je tiens vraiment à toi, Anne.
Ses paroles l’ont touché en plein coeur puisqu’elle prend sa main, la dépose sur sa joue. Il voit le soulagement, l’espoir, mais également la crainte dans son regard. Il sait qu’il ne pourra jamais la faire totalement disparaître. Cependant, lorsqu’elle lui répond cela, le footballeur sent que l’atténuer ne sera pas une tâche très difficile :
— Je veux faire en sorte que ça marche, moi aussi.
Le sourire sur son visage est évocateur. Matthijs la remercie en riant, embrassant le dos de ses mains. Quand elle lui demande pourquoi, sa réponse la fait écarquiller les yeux.
— Merci d’avoir perdu ton collier, Anne.
— Je ne l’ai pas fait exprès, Matthijs. Mais merci de l’avoir retrouvé.
Matthijs lâche un petit rire. il ne pourrait être plus comblé qu’à présent. Leurs mains se joignent, et leurs coeurs battent à l’unisson.
— Tu veux toujours manger des crêpes ?
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KETTING┃m.de ligt (✓)
Fanfictionou quand annekee bloembergen perd le collier que son père récemment décédé lui a offert dans une boîte de nuit d'amsterdam, et que le charmant garçon qui a dansé avec elle le retrouve. DE LIGT