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26. beaux-frères.

— Salut, capitaine.

Matthijs sourit au caméraman officiel du club qui braque sa grosse caméra sur lui. Il enfile son bonnet, et se dirige ensuite en courant vers le staff technique et quelques uns de ses coéquipiers réunis en cercle autour de Erik ten Hag. La plupart d'entre eux sont encore dans les vestiaires, à se changer, à rire ou à danser. Matthijs décide donc de les attendre en mettant les plots en place avec Frenkie, avant de prendre les ordres du coach et de commencer à s’entraîner. La semaine prochaine, ils vont aborder une nouvelle rencontre de Ligue des Champions.

Matthijs se sent vraiment sur un nuage en ce moment. L’Ajax Amsterdam a effectué un début de compétition européenne tonitruant, et sa relation avec Annekee se déroule pour le mieux. Cela fait presque trois mois qu’ils se connaissent et se fréquentent de manière régulière. La jeune femme essaye de trouver du temps à lui accorder entre ses cours et son travail au De Vier Pilaren, et Matthijs cherche toujours un moyen de la rencontrer entre ses matchs et ses entraînements. Ils sont tous les deux très occupés, mais leurs emplois du temps chargés ne semblent jamais les freiner bien longtemps.

Toutes les excuses sont bonnes pour venir la voir devant chez elle, à la faculté ou pour se rendre au restaurant. 

— Hey, beau-frère, Donny surgit brusquement derrière lui, enroulant un bras autour de ses épaules. 

Matthijs lève les yeux au ciel, même si ses lèvres s’arqueboutent en un sourire. Ce qui est assez déroutant et super réjouissant à la fois, c’est le fait que Annekee a récemment déménagé. Elle vit désormais avec sa grande soeur dans un petit appartement en périphérie de la ville. Et il s’est avéré que cette même grande soeur était la jeune femme que Donny voyait depuis plusieurs semaines. Matthijs a vraiment été choqué en apprenant, la nouvelle par Annekee en personne. Cependant, après le choc passé, il a découvert qu’il aimait rire de cette situation.

Le monde est vraiment petit. 

— Arrête de m’appeler comme ça, Matthijs râle un peu tandis qu’il cherche à se détacher de son étreinte. Je sors pas encore officiellement avec Annekee. 

— Ouais, bah d’ailleurs, je comprends toujours pas ce que t’attends, mec, Donny souffle, visiblement exaspéré par les événements. Tu connais déjà Leen, tu vas chez elles tout le temps, tu l’as emmené pique-niquer à l’Arena pas plus tard que la semaine dernière, t’es même prêt à lui construire une maison dans la campagne néerlandaise, mais tu persistes à pas vouloir lui demander d’être ta petite amie. Tu sais qu’elle t’aime bien, sa soeur te l’a même confirmé, bouge-toi un peu ! 

— J’ai prévu de le faire, Matthijs proteste. Hier, je l’ai invité chez moi pour regarder un film samedi soir. Je lui demanderai à ce moment-là. 

— Je comprends pas pourquoi vous avez besoin de poser des mots sur votre relation, Frenkie intervient, sourcils froncés, car il a écouté toute leur conversation. Vous sortez déjà ensemble pour moi.

Frenkie n’a pas complètement tort. Annekee et lui se comportent déjà comme un couple, ils se voient plusieurs fois par semaine, échangent sans cesse des messages et se téléphonent. Ils passent du bon temps ensemble, en plus de savoir qu’ils se plaisent réciproquement—en tout cas, Matthijs sait qu’il éprouve plus que des sentiments amicaux pour Annekee. Il a même parlé d’elle à ses parents, et ces derniers ont très hâte de la rencontrer. 

— Ouais, mais ils s’embrassent pas, ils se touchent à peine, on dirait des adolescents timides qui découvrent la joie du premier amour, Donny roule des yeux, feignant l’exaspération. Ah ouais, c’est ce qu’ils sont. 

Frenkie pouffe de rire à cette phrase, et Donny le suit dans son délire. Matthijs claque sa langue contre son palais pour leur intimer de cesser de se moquer de lui. Sauf que sa réaction ne dupe personne, pour la simple et bonne raison que ses amis ont pris l’habitude depuis qu’il les connaît de le tourner en dérision. Après tout, la taquinerie constante est la base de leur relation.

— Je suis ton capitaine, Donny. Respecte-moi, Matthijs se plaint.

Donny pose sa main sur son coeur en un geste théâtral, tandis que Frenkie continue de se fendre la poire derrière eux. 

— Je te respecte en tant que capitaine. Mais en tant que beau-frère, tu crains trop. 

Matthijs fait semblant de vouloir lui mettre une balayette, mais Donny anticipe son geste et se barre en courant de l’autre côté du terrain. Le rire de Frenkie redouble, et tous leurs coéquipiers se retournent vers eux en même temps que l’entraîneur. Le capitaine de l’Ajax hausse innocemment les épaules, puis il fait mine de retourner à ses exercices. Il essaye de paraître concentré en suivant les instructions de l‘adjoint du coach. Matthijs n’a pourtant qu’une seule pensée en tête. 

Son rendez-vous de samedi soir avec Annekee.