Apaixonar

Creep - Radiohead

J'arrive devant chez lui et remarque qu'il y a de la lumière à sa fenêtre. Mais je ne vois personne. Je me demande à quoi il pense en ce moment. C'est là que je vois Joshua se lever et retirer son t-shirt. Bordel. J'espère vraiment que c'est pas du tout ce que je crois. J'étais pourtant sûr que ce con était hétéro ! Lorsqu'il disparaît de mon champ de vision, j'envisage deux situations : rentrer chez moi et les laisser...

Argh~

Non je peux pas.

Je regarde autour de moi, saisis un caillou et, sans réfléchir, le balance contre la fenêtre. Je vais pour en lancer un autre quand mes yeux tombent sur lui. Je m'immobilise, ne sachant plus quoi faire. Le temps d'une seconde et il n'y était déjà plus. Je décide alors de rentrer chez moi et fais demi-tour.

« Milo ?

Cette voix...

-Je ne pensais pas que tu descendrais... dis-je en me retournant pour lui faire face.

-Bordel... Je ne te comprendrai jamais...

-Tu n'étais pas avec Joshua ?

-Hein ? Mais non, il vient de partir se doucher.

-Ah...

-Tu ne croyais quand même pas que... C'est la meilleure ! Tu peux te taper qui tu veux et tu me fais une espèce de crise de jalousie par rapport à mon meilleur ami ? Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez toi ?

-Tu peux parler, je t'ai vu nous regarder quand nous étions sur le canapé.

-Laisse tomber. Il vaut mieux que tu rentres chez toi Milo. dit-il sur le point d'abandonner définitivement.

-James attends !

-Je suis désolé mais je n'en ai plus la force.

-C'est moi qui suis désolé.

Il s'arrête en attente de la suite qui, vraisemblablement, a du mal à sortir malgré tout le liquide alcoolisé ingéré plus tôt.

-Je... Je ressens la même chose que toi. Quand... Quand je me lève le matin, quand je m'endors le soir, quand je suis... Même quand je suis avec quelqu'un d'autre, je voudrais que tu sois là. J'ai merdé, j'ai été le pire des connards. Je t'ai fait souffrir alors que tu ne demandais qu'à être aimé en retour. Tu es vraiment quelqu'un de spécial pour moi. Et je ne suis qu'un sale con qui a fait comme si de rien n'était pendant tout ce temps alors que-

Trop occupé à faire mon monologue, je n'avais pas remarqué qu'il était revenu vers moi et qu'il s'était mis sur la pointe des pieds pour attraper le col de ma veste en jean et m'embrasser délicatement. Tu me fais perdre la tête James Hogan. Je me penche pour lui éviter de faire trop d'effort à cause de sa petite taille, mais je manque de nous faire tomber en perdant l'équilibre. Je le rattrape de justesse et mes yeux se perdent dans l'immensité bleue de ses prunelles. On se croirait dans un de ces films ridicules qu'il aime tant regarder. Et puis alors que tout se passait à merveille. Il est reparti, en courant. Il m'adresse un simple regard avant de fermer sa porte. Je me sens si con à cet instant. Qu'est-ce que je fous là ? J'aurais mieux fait de rentrer directement.