Apaixonar

Tes yeux - Atome

Bon il serait peut-être temps que j'aille me coucher. Mais dès que je ferme les yeux, je nous revois, devant chez lui, en train de nous embrasser car nous ne savons nous parler qu'à travers des démonstrations de ce genre. Je sais que j'aurais dû lui dire exactement ce que je ressens. D'ailleurs, je n'hésiterai pas une seconde la prochaine fois. Un bruit sourd au niveau de la porte d'entrée me sort de ma réflexion et je me dépêche de descendre avant que mon père ne l'entende. Qui ça peut bien être à cette heure-ci ? Bordel. Je me décompose en apercevant le visage de toutes mes préoccupations.

« James? Mais qu'est-ce que tu-

-Il fallait que je te voie.

Je n'attends pas une seconde de plus et m'accapare ses croissants de chair pour la deuxième fois de cette soirée.

Je le fais entrer chez moi tout en restant collé contre lui.

Nous rencontrons un mur, j'en profite pour le hisser sur mes hanches tandis qu'il passe ses bras autour de mon cou.

Je l'emmène jusqu'à ma chambre, le plus discrètement possible pour ne pas réveiller mon père, pousse la porte et le dépose sur mon lit.

Il se dépêche presque pour se déshabiller.

J'attrape le bout de son T-shirt et tire dessus, afin d'éviter qu'il ne rejoigne son pantalon au sol.

-Hé James... Tu sais on n'est pas obligés d'aller jusque là pour... enfin tu vois quoi...

Pour seule réponse, je vois son regard briller. Il esquisse un sourire avant de m'embrasser tendrement.

Putain ce que je me sens bien. Mais est-ce qu'il se sent aussi bien que moi?

-Tu te sens comment?

Il manque presque de s'étouffer avec sa salive.

-Quoi? me demande-t-il surpris.

-Comment tu te sens là, maintenant?

-Euh...

Je me rapproche de lui et lui fais un bisou esquimau.

-Sincèrement. lui chuchotai-je près de l'oreille.

-Et bien... Franchement, je ne me suis pas senti aussi bien depuis très longtemps.

-Sache que je m'en veux pour tout ce qui s'est passé depuis qu'on a arrêté et je-

-Milo.

-Oui?

-On pourrait parler de ça plus tard, si ça ne te dérange pas?

-Non non bien sûr...

-Je ne serais pas là si je ne me focalisais que sur ce qui s'est passé pendant ce temps là. Tout ce qui compte c'est maintenant, ce moment, là, rien qu'à nous.

-Il y a encore un nous?

-Il y a toujours eu un nous.

Sur ces quelques mots absolument adorables, je le prends dans mes bras, l'étreins et l'embrasse pour lui témoigner tout ce que je ne peux me résoudre à lui dire. C'est fou, cet effet qu'il a sur moi. Il y a quelques temps j'aurais juré être incapable d'accepter ce que je ressens et de le lui témoigner de cette manière. Mais maintenant je peux me permettre de le faire sans aucune censure et en toute sincérité. Il m'a littéralement changé ou plutôt il m'a révélé. Oui, je suis enfin moi quand je suis dans ses bras.