Quelques années plus tard.
Ridy.
La vie est caractérisée par l'existence, un ensemble de phénomènes que nous présentons alors qu'à l'opposé, la mort elle, est caractérisée par la cessation de la vie.Cependant, malgré leur opposition flagrante, la vie et la mort se complètent : après la vie, vient la mort.
Personne n'y échappe, c'est écrit.
- Jahya : Papa ?
Je sors de mes pensées, en déviant le regard sur ma fille à travers le grand miroir devant moi.
- Jahya : Maman demande si tu es prêt.
Incapable de répondre dans l'immédiat, j'ai gardé le silence en me contentant seulement de la regarder.
Un silence qui l'a mis mal à l'aise malgré que ce ne soit intentionnel de ma part. Loin de là.
- Jahya : Je vais lui dire que t'arrives.
Je me contente d'acquiescer avant qu'elle me laisse seul, en prenant soin de fermer la porte.
On était jamais prêt pour ça. Chaque année, c'était la même douleur, la même peine qui s'abattait sur nous.
On était jamais prêt à enterrer son enfant, ou à se recueillir sur leur tombe chaque année. Surtout quand ils sont deux. La douleur était encore plus tranchante.
D'une oreille, j'entends quelqu'un toquer subtilement à la porte avant que ça ne s'ouvre alors que je m'affairais à nouer ma cravate difficilement.
Sans rien dire, elle s'est rapprochée, en faisant claquer ses talons contre le sol d'un rythme assuré. Elle passe ses mains sur mes épaules, pour finalement poser un doux baiser contre la nuque.
J'admirais cette femme. J'admire ma femme.
- Nathanaëlle : Tu n'as pas dormi hein ?
Je secoue la tête.
Elle souffle légèrement, avant de passer devant moi.
- Nathanaëlle : Tu peux me regarder s'il te plaît ?
J'arriverai jamais à me pardonner ce qui c'était passé ce jour, dans cette maison à Tijuana. Jamais.
Rentrer à la maison et devoir lui annoncer la mort de notre fils aîné a été la chose la plus difficile que j'ai du faire de toute ma vie.
- Nathanaëlle : Mon petit soldat.. s'il te plaît.
J'inspire longuement, en remontant les yeux afin de croiser les siens.
J'avais pour habitude de dominer mes sentiments, de ne rien laisser paraître mais devant elle, j'étais sans armes. J'étais comme nu et vulnérable.
- Nathanaëlle : Je veux que tu arrêtes de te sentir coupable, hum ? Elle caresse ma joue. C'était un accident et le seul responsable est bel et bien mort. Bien sûr qu'on aurait voulu que ça se passe d'une autre façon mais c'est la vie et on doit avancer.
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La Fratrie Nakins.
General FictionOn ne juge pas un livre à sa couverture. Chaque histoire mérite d'être lue. C'est pareil pour l'homme : l'habit ne fait pas le moine. Chacun son histoire.