Depuis l'épisode des chocolats, Tam ne m'avait plus adressé la parole. Sa fierté en ayant clairement prit un coup. Et pourtant ce n'était pas faute d'avoir tenté de le faire. De lui expliquer que si j'avais réagi de cette façon c'était à cause de mon allergie et non d'autre chose. Mais elle ne m'avait même pas laissé la possibilité de lui expliquer ça.
Sauf que cela avait rendu la situation encore plus insupportable. Si bien que dormir au-dessus d'elle était difficilement supportable. Parce que toutes mes pensées se tournaient vers elle. Dormait-elle ? Se torturait-elle l'esprit comme je torturais le mien ? Avait-elle conscience de ma présence à moins de deux mètres de la sienne ? Toutes ces questions que je me posais et qui n'avaient pas de réponses. Parce que je ne pouvais les lui poser. Mais qui m'empêchaient, tout de même, de trouver le sommeil.
Finalement, je décidais de me lever, malgré l'heure bien matinale pour aller bouquiner dans la salle commune. De toute façon, je n'avais presque pas fermé l'oeil, trop occupé à penser à Tamara. Et à me retourner dans tous les sens sur le matelas de plus en plus inconfortable au fil des nuits. J'avais de plus en plus hâte de rentrer. Mais vu les prévisions cela n'aurait pas lieu avant plusieurs jours. Les chutes de neige ayant entrainé la chute d'arbres au point de bloquer totalement certaines routes que nous devrions emprunter pour repartir l'Albinance. Et évidemment les secours avaient un peu de mal à s'en sortir.
_ Qu'est-ce que tu fais ? chuchota une voix alors que je descendais de l'échelle.
Tamara. Évidemment.
_ D'après toi ? Je vais lire dans la salle commune. Je n'arrive pas à dormir. De si je reste là je vais devenir dingue.
_ Bonne idée, casse toi, peut-être que je pourrais enfin dormir.
_ Nan, mais ça va pas ? Depuis quand tu me parles comme ça, répliquais-je.
_ Vos gueules bordel ! Y en a qui veulent dormir ! grogna Théa que notre début de dispute avait réveillée.
En me fusillant du regard, Tamara se leva. Mon regard s'attarda sur l'espace de peau de sa hanche visible entre le pantalon et le débardeur qui lui servaient de pyjama. Cette hanche que j'avais envie de caresser. Mais je ne fis rien. De toute façon, vu comme on était parti, je pouvais lui dire ce que je ressentais, elle n'en aurait plus rien à faire.
Toutefois, elle me suivit dans le couloir puis jusqu'à la salle commune qui était totalement déserte. Et s'installa lourdement dans l'un des canapés, furieuse.
_ T'es contente ? Maintenant je ne vais même plus pouvoir pioncer en paix.
_ Oh c'est bon Tam ! T'es chiante !
_ Tam ?! C'est bien la première fois que tu m'appelles comme ça.
_ Et j'aurais sans doute dû le faire plus tôt ! Tu me l'avais demandé y a des jours.
_ C'était avant que tu m'envoies bouler. Te sens plus obligée de le faire.
_, Mais tu le fais exprès ou pas ?! Ça fait trois jours que j'essaye de te dire que si j'ai fait la gueule avec tes chocolats ce n'est pas parce que je n'étais pas contente !
_ Ah oui ? Et c'est pour quoi alors ?!
_ Je suis allergique au chocolat ! Espèce de stupide bécasse impulsive !
Elle restait stupéfaite. Mais je ne savais pas si c'était dû à mon allergie ou le fait que je hausse la voix pour la traiter de stupide bécasse impulsive. Elle me regarda, droit dans les yeux et se leva d'un bon pour s'approcher de moi.
Aussitôt elle saisit le col de ma chemise de nuit et m'attira à elle pour m'embrasser. Un baiser brutal et bourré de non-dit. D'une tension que je ne connaissais que trop bien. Cela me rappelait nos premiers baisers. Ceux du jeu.
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Another Christmas (Queer) Story
Romance1er décembre. Les élèves de terminale du lycée Simone Veil participant à un projet associatif prennent la route pour Albinance, une petite ville au coeur des Alpes. Leur mission ? Offrir aux enfants malades du service de pédiatrie le meilleur des N...