4. Tan

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Quelqu'un frappa au mur. Tan leva la tête de son livre. Dans l'entrée du salon se tenait la fille de Perez, Maïa. La jeune femme lui sourit.

    — Je peux entrer ?

    Tan ferma son livre.

    — Bien sûr.

    — Je ne vous dérange pas j'espère ? demanda-t-elle.

    — J'avais fini ma lecture. Il se fait tard déjà, je vais devoir aller dormir bientôt.

    Maïa hocha la tête.

    — Vous avez une grosse journée demain.

    Tan approuva en silence. En réalité, il redoutait ce moment depuis le repas. Plus vite il serait couché, plus vite la quête débuterait. Sa mère avait essayé de convaincre le Roi. Elle s'était agenouillée devant lui, retenant ses larmes à grande peine. Tan avait eu du mal à la rassurer mais elle avait finalement accepté de le laisser partir.

    Il lui avait promis de ne prendre aucun risque stupide et de rentrer aussi vite que possible. Et c'était bien ce qu'il comptait faire.

    Une partie de lui souhaitait qu'il s'investisse dans la quête. Il voulait en savoir encore plus sur les pierres. Il trouvait que ses connaissances sur le sujet étaient encore bien trop restreintes. Il y avait encore tant à découvrir.

    Il leva la tête vers Maïa.

    — Avez-vous connu mon père ?

    — Votre père ?

    — Il s'appelle Rénan. Il a été Élu il y a dix-huit ans.

    — Il y a dix-huit ans ? rit la Princesse. J'avais quatre ans, impossible que je me souvienne de lui.

    — Oh. Ça ne fait rien.

    Il se leva et lui tendit la main par réflexe. Il se rendit compte que ce n'était pas approprié de serrer la main d'une femme et baissa le bras.

    — Je vous souhaite une bonne nuit.

    — Vous de même. Et bonne chance pour la mission.

    Tan lui sourit faiblement avant de quitter le salon. Il longea les couloirs en direction de la suite qu'on lui prêtait pour la nuit. Il mit au moins dix minutes à trouver la chambre. Décidément, en plus d'être gigantesque, ce château était un vrai labyrinthe.

    Lorsqu'enfin il trouva la pièce, il entra timidement, peu habitué au luxe de l'endroit. Deux femmes de chambre attendaient là, prêtes à répondre à toutes ses demandes. Tan fit de son mieux pour les convaincre qu'il n'avait pas besoin d'elles. Déjà avant le repas, il avait eu du mal à leur assurer qu'il était capable de se laver seul.

    Finalement, elles le laissèrent et quittèrent la pièce. Il soupira alors. Il se déshabilla, enfila la tenue qu'on lui avait préparée pour la nuit puis se coucha.

    Le sommeil tarda à venir. Tan ne cessait de penser à sa mère, à la Princesse Disparue et aux pierres. Son esprit tourbillonnait et tournait à toute allure, l'empêchant de dormir. Il finit néanmoins par sombrer dans les rêves au bout de deux heures.

    La nuit fut courte et peu reposante. Lorsque Tan ouvrit les yeux, une lumière aveuglante l'éblouit. Il referma les yeux avant de se rendre compte que quelque chose clochait.

    D'abord, sa chambre possédait des rideaux opaques. Impossible qu'il fasse si jour. Ensuite, son matelas qui était si confortable la veille, était devenu aussi dur que de la pierre. Enfin, il ne sentait plus ni couverture ni oreiller.

La Légende d'AédéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant