𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐍°𝟐

329 71 76
                                    

║𝟙𝟡𝕙𝟚𝟡║

Brusquement, je me levais. Mon patient m'offrit un sourire digne d'un film d'horreur. Je m'empressais alors de faire reculer ma chaise, la faisant tomber au sol, et de me diriger vers la sortie de la pièce. Je ne pouvais simplement pas rester ici.

Mon pouce taché de sang se déposait sur la surface verte du scanner. Je sentais son regard braqué sur moi. Mon souffle s'accélérait alors qu'une goutte de sang tombait à mes pieds. Je n'arrivais plus à respirer correctement.

Une faible lumière rouge et un bruit négatif provenant du boitier me fit froncer les sourcils. Je réessayais plusieurs fois mais le résultat était toujours le même : la porte restait bloquée, fermée à double tour.

"Qu'est-ce que vous avez fait ?" demandais-je en me retournant vers mon patient.

Ce dernier s'empressait de lever ses mains en l'air, clamant silencieusement son innocence. Pourtant, le sourire collé sur ses lèvres me disait clairement qu'il savait ce qu'il se passait. Quelque chose n'allait pas.

La porte pouvait s'ouvrir, même si mon doigt était taché de sang. La porte avait donc été verrouillée volontairement par quelqu'un. Et ce quelqu'un se tenait devant moi, et avait visiblement était sous-estimé par nous tous.

Mais, brusquement, je ne me préoccupais plus de ce petit détail. Juste de ce qu'il se passait dehors.

J'entendais des hurlements, des hommes se battre, les portes se verrouiller, et une sirène retentir dans tout le bâtiment. En premier temps, je me pétrifiais sur place, les yeux écarquillés, le souffle coupé, comme si respirer allait me tuer.

Et automatiquement, mes yeux vinrent se déposer sur lui. Je ne tardais pas à voir ses chaînes tomber au sol, lâchant ses poignets violacés et anormalement maigres. Il se levait, et dans un sourire carnassier, il me murmurait :

"Je sens qu'on va bien s'amuser..."

La panique s'emparait de moi. Il commençait par avancer de quelques pas. Mais finissait par se tourner vers ma chaise, et s'y asseoir dessus, à califourchon, sans me quitter du regard.

La sirène continuait de résonner dans tout le bâtiment. Des patients semblaient même être sorti de leur cellule. Et j'en venais à me demander si être ici, avec ce dingue, n'était peut-être pas mieux... Ou peut-être était-ce pire et je devais essayer à tout prix de m'enfuir avant de me faire sauvagement assassiné.

"Qu'est-ce que vous avez fait ?" redemandais-je.

"Moi ?" s'offusqua-t-il, faussement surprit. "Mais rien du tout... Après tout, ne suis-je pas constamment surveillé et enchaîne ?" me sourit-il narquoisement.

Il n'avait pas tort. Mais je sentais qu'il était impliqué dans ce qu'il se passait dehors. C'était comme si il avait su prédire ce qu'il allait se passer, en l'occurence le chaos qui se déroulait dehors, rien qu'avec son intelligence, ou intuition, ce qui était clairement impossible.

Quelqu'un se mit à tambouriner sur la porte blindée de la cellule. Et à hurler mon nom. Je ne tardais pas à comprendre qu'il s'agissait de ChanYeol. Mais je ne bougeais pas. Je ne lâchais pas Kai du regard. Parce que je savais que même si j'essayais de sortir, je n'y arriverais pas.

"Cette situation semble vous amuser." lui fis-je remarquer.

"Oh, vous trouvez ?" me sourit-il.

"Absolument."

Il fourrait son pouce entre ses dents en me regardant avec attention, toujours avec cet horrible air amusé. Je laissais mon dos se coller à la porte blindée alors que mon collègue continuait de tambouriner dessus.

༄❛Moᥒ⳽tᥱɾ❜Où les histoires vivent. Découvrez maintenant