𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐍°𝟗

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20h24

J'étais toujours assise sur ma chaise, fixant Kai, sans dire un mot. Lui continuait de me fixer, un léger sourire aux lèvres et les yeux brillants de malice. Il me mettait toujours aussi mal à l'aise, et, mon corps transpirant, ne faisait que le confirmer.

Les cris de dehors continuaient. L'alarme ne s'arrêtait pas. On pouvait entendre des cris las, des hurlements, ou juste des patients ricaner. Des bruits de fracas venaient me faire sursauter à quelques moments.

J'aurais sûrement dû me demander où était passé mon collègue, ChanYeol, mais en cet instant, je ne pouvais que fixer l'homme qui me faisait face. Sans oser penser à autre chose qu'à la beauté de son visage. Qu'à la perfection de ses traits.

"Je me demandais." murmura-t-il. "Aurais-je le droit de connaitre le nom de votre sœur ?" me questionna-t-il.

Surprise, je me crispais.

"M-Ma sœur ?" balbutiais-je.

"Oui. Votre sœur." soupira-t-il en roulant des yeux, avant de reprendre son sérieux. "Je veux juste un nom. Un seul."

Je secouais la tête.

"C'est hors de question." crachais-je.

"Et pourquoi ça ?"

Il insistait, et ça me faisait paniquer. Le simple fait de penser à elle me donnait des nausées et un mal de ventre absolument monstrueux. J'avais envie de m'arracher le cœur, pour ne plus jamais souffrir

"Parce que vous êtes un malade !" m'écriais-je brusquement, les larmes aux yeux. "Jamais vous n'aurez son nom ! Vous pouvez aller en enfer..!"

Je me levais brusquement, faisant tomber ma chaise en arrière. Puis je me retournais, et croisais mes bras contre ma poitrine. Je ne tardais pas à sangloter bruyamment tandis que mes larmes se mirent à rouler sur mes joues.

Parler d'elle me faisait si mal...

J'entendais mon patient se lever, et se diriger vers moi. Le bruit de ses pas me le prouvaient, mais ne m'alarmaient pas. Sûrement était-ce son plan depuis le début. Me rendre aussi fébrile, pour venir me poignarder dans le dos.

Et il avait réussit.

"Mademoiselle Kang, je suis désolé." me souffla-t-il.

Je sursautais malgré moi, alors que son souffle brûlant s'échouait sur mon lobe d'oreille. J'étais terrifiée. Mon patient passait rapidement ses bras autour de ma taille et déposait sa tête dans le creu de mon cou.

Je savais que je devais le repousser, mais parler d'elle me rendait si faible que n'importe qu'elle marque d'attention, venant de n'importe qui, ne pouvait me faire que du mien. Et je ne résistais même pas. Sûrement le savait-il...

"Je ne voulais pas vous blesser." m'avoua-t-il faiblement. "Est-ce que vous souffrez ?"

"Je souffre ?" répétais-je faiblement et avec l'air perplexe, toujours dos à lui.

"Sa mort." compléta-t-il. "Sa disparition vous peine n'est-ce pas ? Elle a laissé un immense vide en vous. Ça se sent." murmura-t-il en faisant courir ses doigts sur là où se situait mon cœur. "Et je peux le comprendre, EunJi. Mieux que quiconque."

"Qui vous a permit de m'appeler par mon prénom ?" lui demandais-je fébrilement, en déposant le dos de mon crâne contre sa clavicule, en plantant mon regard dans le sien.

"Personne." me sourit-il. "Mais j'en juge par ta réaction que cela ne te déplais pas."

"Vous n'avez pas tort."

Ses mains étaient terriblement douces et chaudes. Tout comme son torse qui devait être monstrueusement musclé. Et son visage qui semblait être celui d'un Ange. Même démaquillé, non apprêté, il me faisait un tel l'effet.

J'avais l'impression de trahir ma profession, de trahir mon père, ma mère, ou ma sœur, rien qu'en l'ayant laissé posé ses mains sur moi. Mais peut-être que c'était vrai après tout. Pourtant je ne le regrettais pas. J'avais besoin d'amour.

"Quand vous disiez que vous compreniez ce que je ressentais..." balbutiais-je. "Qu'est-ce que ça signifiais ?" lui demandais-je fébrilement.

"Que je peux comprendre ce que ça fait de perdre quelqu'un que l'on jalouse, que l'on haït, dont on veut voir la dépouille et se voir attribuer toute l'attention qu'elle avait." me murmura-t-il.

"C'était ma sœur. Je l'aimais."

"C'est faux." me susurra-t-il. "Et tu le sais aussi bien que moi."

『698』

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༄❛Moᥒ⳽tᥱɾ❜Où les histoires vivent. Découvrez maintenant