𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐍°𝟓

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Qᴜᴇʟϙᴜᴇs ᴀɴɴᴇ́ᴇs
ᴘʟᴜs ᴛᴏ̂ᴛ

║𝟙𝟞𝕙𝟚𝟠║

Les deux jeunes filles criaient à travers tout le jardin. L'herbe fouettait violemment leurs chevilles nues tandis que la fraîche brise s'occupait de faire voler leur magnifique chevelure en l'air. Les poumons gorgés d'air, elles ne cessaient de rire et de se courir après.

"EunJi je vais t'attraper !" s'écria la plus âgée des deux, en levant ses deux mains dans la direction de sa petite sœur.

Au loin de tout cela, une jeune trentenaire, se tenait assise sur la chaise à bascule du patio à regarder ses deux petites filles se courir l'une après l'autre. Une fine couverture recouvrait ses jambes, tandis que ses fins cheveux dorés flottaient dans le vent.

Brusquement, la plus petite des deux enfants tombait au sol, ayant trébuché sur une pierre. Son corps tomba lourdement au sol. Un cri s'échappait de ses lèvres. Ses yeux s'écarquillaient brusquement.

"EunJi ça va !?" s'écria sa sœur, en accourant à ses cotés.

La noiraude se mettait à rire. Plus de peur que de mal, se disait rapidement la mère en voyant ses deux enfants se rouler par la suite au sol, toujours en riant et en se chamaillent joyeusement. Elle pouvait passer des heures à observer ses trésors jouer ainsi.

Les deux enfants se dirigeaient rapidement vers une petite partie de la cour. Elles y cueillaient quelques petites fleurs avant d'en faire un maladroit bouquet. Les fleurs étaient légèrement abîmées, mais elles ne le remarquaient même pas, trop enthousiastes.

"Tu crois que ça va faire plaisir à maman ?" demanda la plus jeune des deux.

"C'est sûr ! Papa dit toujours que les fleurs c'est le point faible de maman !" répondit sa sœur dans un grand sourire.

La blonde se tournait par la suite vers sa sœur. Elle fronçait ses sourcils à la vue d'une tache de boue sur sa joue et s'empressait d'humidifier son pouce avant d'effacer la tache de ce dernier.

"Beurk Unnie c'est dégoûtant !" grimaçait la plus jeune en reculant.

"Tu veux peut-être que maman s'énerve parce que tu es sale ?" demanda la plus âgée.

"Non, pardon..." murmura EunJi en baissant la tête.

"Bien !"

La plus âgée saisissait la main de sa petite sœur. Celle-ci relevait ses yeux vers son modèle. Elle était si heureuse d'avoir une sœur si belle, si intelligente, et si bienveillante envers elle. Elle prenait si soin d'elle. Comme l'aurait fait une mère avec son enfant.

Les deux enfants se dirigeaient en trottinant jusqu'au patio où reposait leur mère. Elles marchaient joyeusement en se tenant la main, un immense sourire aux lèvres. Elles savaient déjà que leur mère serait comblée.

Au loin, elles apercevaient la silhouette de leur génitrice. Cette dernière les observait déjà, et, ayant remarqué les quelques fleurs qui trônaient dans leurs petites mains, elle ne pu que sourire, touchée. Elles ne cessaient de la combler.

"Tien maman !" sourit la plus jeune des deux en tendant son bouquet à sa mère. "C'est AeJi et moi qu'on a fait ça toutes seules !"

La trentenaire se mettait à rire en saisissant le bouquet que lui tendait la noiraude. Et elle ne tardait pas à la saisir par les aisselles et par la déposer sur ses genoux. Son visage de bambin si proche et joyeux du sien faisait doubler la fréquence de ses battements.

"Maman..." se crispait AeJi. "Papa a dit que-"

"Laissons papa où il est d'accord ?" coupa faussement souriante sa mère. "Je veux juste prendre ma petite EunJi dans mes bras, il n'y a rien de mal à ça, mhh ?"

La petite blonde hochait fébrilement la tête. Puis elle déposait son bouquet sur la barrière du patio et venait enlacer sa petite sœur et sa mère. La trentenaire se mettait de nouveau à sourire, comblée de sentir ses deux enfants contre elle.

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"Tu es sortie n'est-ce pas ?" demanda son mari. "Et tu as pris EunJi dans tes bras, hein ? Avoues-le !"

La jeune femme voyait bien qu'il se retenait d'exploser. Parce que les deux petites dormaient à l'étage. Et qu'elles étaient tout simplement terrifiées lorsqu'il s'énervait. Il essayait de garder le peu de calme qui le composait. Elle le sentait.

"Chéri je voulais juste les tenir dans mes bras..." murmura-t-elle. "Il n'y a rien de mal à ça... Ce sont mes enfants et-"

"Et tu es malade." cracha-t-il. "Le médecin t'a dit de rester au lit, de ne faire aucun effort et encore moins de te déplacer seule surtout lorsque je ne suis pas là !"

La trentenaire aurait tout donné à cet instant pour juste avoir la force de se lever et d'aller enlacer son amant afin qu'il se calme. Mais elle avait déjà du mal à tenir un simple verre, tant elle tremblait, alors que pouvait-elle faire d'autre que le regarder marcher en rond ?

"Ce sont mes enfants. Mes petites filles." insista-t-elle. "Et si le fait de prendre soin d'elles est synonyme de mourir, alors je les chouchouterai tant que je le pourrais. Quitte à partir trop tôt. Mais je refuse de rester enfermée dans ma chambre et clouée dans un lit en sachant que mes enfants grandissent sans moi." s'emporta-t-elle difficilement.

"Tu es dingue." siffla le père.

Il regardait son épouse avec un tel air ahuri et dégoûté. C'en était même étonnant, sachant qu'il se montrait dévoué corps et âme envers elle, chaque jour, cherchant par tous les moyens de trouver les meilleurs traitements face à sa maladie.

Alors qu'ils savaient tout les deux que son sort était déjà scellé.

Alors qu'ils savaient tout les deux que son sort était déjà scellé

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༄❛Moᥒ⳽tᥱɾ❜Où les histoires vivent. Découvrez maintenant