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"Savez-vous quelle est la différence entre vous et moi ?" me demanda Kai, dans un sourire.
La voix de mon patient me faisait m'endormir. Je ne comprenais pas pourquoi je me sentais aussi faible. Ma main ne saignait plus, mais ma cuisse, nue -puisque je portais une jupe crayon- était tachée de sang tout comme mes talons.
"Et bien je viens de me rendre compte qu'il n'y en a pas !" rit-il. "Voyez-vous, les gens me prennent pour un fou, mais est-ce que chercher le pouvoir est quelque chose de maladif ? Et bien non ! Puisque tout le monde veut sa part de pouvoir ! Ce qui est normal, si l'on voit dans quelle société nous vivons !"
Fronçant mes sourcils, je le coupais.
"Il y a une différence entre chercher le pouvoir de façon honnête et en tuant de pauvre innocentes après les avoir sauvagement violées."
"Mademoiselle Kang, je vous en prie, ne jouez pas à la parfaite petite fille..." siffla-t-il. "Nous savons tout les deux que vous cachez vous aussi votre partie de ténèbres. Moi je la laisse s'exprimer, parce qu'elle fait de moi ce que je suis."
"Un monstre ?"
Il émit un petit rire.
"Si vous me voyez ainsi, alors libre à vous de me traiter de monstre." me répondit-il dans un haussement d'épaules.
Il marchait lentement jusqu'à sa chaise.
Son air nonchalant me faisait vraiment me poser des questions. Comment pouvait-il bouger aussi librement alors qu'on l'assommait chaque jours à coup de médicaments et qu'on l'enchaînait avec des métaux même trop lourd pour un être humain ?
Rapidement, il vint saisir ses énormes chaînes d'une main et fit mine d'être surprit par leurs poids. Il vint par la suite tourner ses yeux vers moi avant de revenir sur ses pas afin de me faire de nouveau face. Mes yeux ne pouvaient que fixer ces choses.
"Je me demande ce que ça vous ferait si je vous attachais avec." me sourit-il. "Je dois avouer avoir toujours voulu être le dominant lors de nos séances."
Je déglutis.
"Vous pensez vraiment que faire ça vous aidera à sortir d'ici ?" le questionnais-je. "Ce sera pire ! Vous n'oserez jamais vous attaquer à moi !"
Son rire sarcastique me laissait de glace tandis qu'il s'amusait à faire rebondir les chaînes dans sa main. Elles faisaient un bruit immonde, s'entrechoquant violemment entre-elles. Pourtant ce simple détail ne semblait même pas le gêner. Il devait y être habitué.
"Qui vous a dit que je voulais sortir de là ?" me demanda-t-il l'air faussement curieux mais bel et bien amusé. "Je ne veux qu'une chose, dès à présent."
Il cherchait clairement à me déstabiliser. Et ça fonctionnait. J'étais complètement tétanisée devant l'homme qui me faisait face. Je dûs faire un effort surhumain pour oser murmurer deux petits mots.
"Me... tuer ?"
"Oh, voyons mademoiselle Kang ! Ne soyez pas si dramatique !" s'exclama-t-il brusquement. "Je veux bien plus que ça... Mais vous le saurez en temps et en heure. Connaître votre sort ne vous fera que me détester encore plus."
Son sourire aux coins des lèvres me donnait des frissons. Et le fait qu'il tienne ces chaînes en mains me faisait encore plus peur. De base, son simple regard me terrifiait. Mais maintenant qu'il était libre et qu'il disait clairement vouloir ma mort, je me pouvais qu'être à deux doigts de l'évanouissement...
"Ça vous amuse, n'est-ce pas ?" claquais-je fébrilement. "Cet état, dans lequel je suis, vous fait jubiler, hein ? Vous aimez ça, avoir le contrôle..."
"Mais vous aussi vous l'avez eu le contrôle et vous l'avez savouré n'est-ce pas, mademoiselle ?" me sourit-il. "Lors de nos séances, lorsque vos yeux se posaient sur mes chaînes, ne vous sentiez pas vous puissante face à moi ?" cracha-t-il. "Et maintenant que les rôles se sont inversés, vous restez toujours aussi apeurée mais beaucoup moins sûre de vous, n'est-il pas ?"
"Jamais je ne me suis permise de me sentir avantagée par rapport à vous." le coupais-je brusquement. "Notre relation s'arrête à : patient-psychiatre."
Il inclinait la tête sur le côté, toujours avec cet air amusé sur le visage.
"Quand ai-je dit que notre relation était plus que ça ?" me questionna-t-il. "Ou alors c'est peut-être vous qui désirez plus ? Votre amant est-il si ennuyant que ça ? Ou alors c'est que votre gentil papa d'amour ne vous a jamais permit de trouver l'amour ?" s'amusait-il.
Il avançait d'un pas, et je reculais.
"Vous n'avez pas à savoir." murmurais-je.
"La maigreur de votre annulaire me suggère un long port de bague." m'informa-t-il. "Vous avez donc été fiancée, ou mariée, mais vous n'étiez visiblement pas fait pour être ensemble, alors vous avez rompu." poursuivit-il. "Quelques temps avant de devenir ma jolie petite psychiatre personnelle." sourit-il.
Il tiqua.
Et comme toujours, il avait parfaitement bon.
"La raison de votre rupture est donc liée à votre travail dans cet asile." murmura-t-il comme si il venait de trouver la réponse à toutes ses questions. "Et j'en juge que, par votre silence, je ne me trompe pas."
Mais à combien s'élevait son QI ? C'était incroyable.
Mes sourcils se fronçaient.
"À quoi savoir cela vous avance ?" lui demandais-je. "Vous aviez bien dit vouloir me tuer, non ?" Alors faites-le ! m'emportais-je.
Je ne supportais pas son petit air. Il faisait comme si nous étions deux amis de longue date, parlant autour d'une bonne tasse de thé fumante et d'un plateau de biscuits alors que, dehors cette pièce, des gens s'entretuaient..
Mon patient roulait des yeux.
"Cessez avec votre air dramatique, mademoiselle Kang." grimaça-t-il. "Je ne vous tuerai que lorsque j'aurais eu ce que je veux."
"Et qu'est-ce vous voulez ?" me risquais-je à demander.
"Ça, je ne vous le dirais pas." me répondit-il. "Sinon rien de tout cela ne serait drôle."
"Donc, je suis une sorte de... Divertissement ?"
Il sourit à nouveau, puis fit rebondir à nouveau ces chaînes dans sa main.
"Vous voyez," me murmura-t-il, "vous pensez ne pas me connaître, ou ne pas être comme moi, mais notre résonnement est si similaire que cela me surprend moi-même."
『1034』
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༄❛Moᥒ⳽tᥱɾ❜
De Todo●▬▬▬▬๑𝕋𝕖𝕣𝕞𝕚𝕟𝕖́𝕖 𝕖𝕥 𝕣𝕖́𝕖́𝕔𝕣𝕚𝕥𝕖 ๑▬▬▬▬● Kᴀɪ × Yᴏᴜ ❝𝐼'𝑙𝑙 𝑝𝑙𝑎𝑦 𝑤𝑖𝑡𝘩 𝑦𝑜𝑢 𝘩𝑜𝑤𝑒𝑣𝑒𝑟 𝐼 𝑤𝑎𝑛𝑡 , 𝑃𝑙𝑎𝑦 𝑖𝑛𝑠𝑖𝑑𝑒 𝑚𝑦 𝘩𝑎𝑛...