║𝟙𝟡𝕙𝟘𝟝𝟟║
Cela faisait bien quelques minutes que aucun de nous deux n'osait parler. Était-ce parce que ces derniers mots m'avaient figée sur place ? Ou parce que j'avais déjà trop peur pour oser dire quelque chose ? Je n'en savais rien.
Mais tout ce qu'il m'avait précédemment dit ne cessait d'écraser mon cœur. Je sentais mes poumons se compresser violemment, alors que ma gorge devenait de plus en plus sèche. Mon cœur palpitait contre ma peau, j'en étais répugnée.
"J'ai envie de jouer à quelque chose." déclara subitement mon patient.
Surprise, je relevais mes yeux vers lui.
"Jouer ?" répétais-je, confuse.
"Oui, jouer." il acquiesça. "Après tout, il faut bien faire passer le temps, non ?"
"Mais vous venez à peine de me dire vouloir me tuer." le coupais-je. "Vous ne pouvez pas me dire vouloir jouer avec moi après avoir dit vouloir ma mort ! C'est illogique..!"
"Oh rangez votre logique un instant, mademoiselle Kang !" se plaignit-il brusquement, me faisant sursauter. "Comment voulez-vous que j'obtienne ce que je veux si vous restez collée contre ce mur à vous attrister sur votre sort ? Voilà quelque chose de véritablement illogique !"
Il n'avait pas tort. Mais toute envie de jouer ne faisait pas partie de mes plans en cet instant. Seule cette incroyablement bruyante sirène et ces cris qui persistaient me divertissaient et semblaient faire passer le temps un peu plus vite.
"Alors ?" tenta mon patient.
"Quoi 'alors' ?" grinçais-je. "Il est tout simplement hors de question que je me mette à jouer avec un patient. Surtout si il s'agit de vous."
"Pourquoi ? Parce que je vous plaît ?" s'amusait-il.
"Oh je vous en prie..." soufflais-je en roulant des yeux. "Voulez-vous bien arrêter de parler de cela ? Vous n'avez que le mot plaire et mort à la bouche, c'en est agaçant !"
"C'est vous qui quittez votre fiancé pour des psychopathes et c'est moi qui a un problème avec l'amour et la mort !" ricana-t-il.
Je fis un geste évasif de ma main.
"Bien, bien..." murmurais-je afin de changer de sujet. "Dites moi. Quel est votre 'jeu' ?" je lui demandais.
Un fin sourire se peignait sur ses lèvres. Je sentais de là mon cœur battre plus vite tant j'étais effrayée. Et commençais doucement à regretter d'avoir poser cette question. Après tout, ne devrais-je pas m'attendre au pire avec lui ?
"Celui qui connaît le passé de l'autre en premier, s'en sort vivant. Et celui qui ne trouve pas : meurt."
Un ricanement s'échappait de mes lèvres.
"Votre jeu est ridicule." soufflais-je en croisant mes bras contre ma poitrine.
"Peut-être, le voyez-vous ainsi parce que vous n'y avez jamais joué." me répondit-il d'un air enjoué.
"Ou parce qu'il est juste ennuyant et ridicule..."
"Mademoiselle Kang..." me coupa-t-il dans un soupir. "Me suis-je réellement plains lorsque vous vous adonniez à vos séances d'hypnoses ?" me questionna-t-il.
"Non." répondis-je. "Mais vous n'y aviez jamais réellement mis du votre non plus."
"Il est vrai que je n'ai jamais été très enthousiaste à l'idée de faire ce genre de pratiques." se moqua-t-il. "Mais maintenant que vous avez la chance de savoir pourquoi je suis comme cela, allez vous réellement la laisser passer ?"
L'hésitation s'emparait de moi. Il n'avait pas tort. C'était une chance inouïe. Et si je venais à gagner, j'aurais peut-être même la rare opportunité de l'enchaîner et par la suite de l'aider. Il était réellement la personne la plus complexe qu'il m'avait été donné de rencontrer, après mon père.
Il pouvait sembler gentil, sociable, mais en lui se cachait un être d'une perversion exécrable et capable des pires horreurs jamais commises sur cette Terre. Il avait rendu tant de gens fous... Peut-être allais-je en faire partie dans quelques temps.
Mais si j'avais une chance de le soigner, je devais la saisir. Peu importait le prix à payer. Parce que c'était mon travail de soigner les gens comme lui. J'étais née pour ça, comme me l'avait tant de fois dit mon paternel.
"Très bien." déclarais-je après un long silence. "J'accepte de jouer."
"Magnifique !" il s'exclama alors.
Il se dirigeait vers sa chaise avant de balancer violemment ses chaînes au fond de la pièce. Elles s'écrasaient si durement contre le sol que le carrelage en tremblait, et que j'en sursautais.
Je venais même à me demander comment il lui était possible de les tenir en une seule main, même pour un homme.
Mon patient prit place sur sa chaise sans me quitter du regard. Et, j'avais beau avoir mal au pied, être dans un état laborieux, je ne faisais même pas un pas en avant. Je ne voulais même pas m'approcher de lui. Plus il était loin, et mieux je me portais.
"Vous allez rester debout ?" me demanda-t-il. "Prenez au moins votre chaise, non ?"
"Depuis quand vous vous souciez de vos victimes ?" crachais-je en roulant des yeux. "Rester ainsi, me va très bien."
"Si vous le dites." me sourit-il. "Bien, alors je suppose que nous allons pouvoir commencer notre petit jeu. Sauf si évidement vous avez des questions."
"Je comprendrais au fil." me contentais-je de répondre.
"J'adore votre entêtement." s'amusait-il. "Vous savez que je vais gagner, et que je vous tuerai, mais vous persistez à essayer de me faire croire que c'est vous qui décidez."
"Et qu'est-ce que je fais pour vous le faire croire ?" lui demandais-je d'un air perplexe.
"Rien que le fait de rester debout et de garder vos bras contre votre poitrine me montre que vous avez peur, que vous voulez à tout prix rester loin de moi, mais qu'être en hauteur vous donne un sentiment de puissance et de sécurité."
Je me crispais alors qu'un sourire carnassier prenait place sur ses lèvres.
"Sauf être dans cette position ne vous sauvera pas du châtiment qui vous attend, mademoiselle Kang... Loin de là."
『984』
VOUS LISEZ
༄❛Moᥒ⳽tᥱɾ❜
Acak●▬▬▬▬๑𝕋𝕖𝕣𝕞𝕚𝕟𝕖́𝕖 𝕖𝕥 𝕣𝕖́𝕖́𝕔𝕣𝕚𝕥𝕖 ๑▬▬▬▬● Kᴀɪ × Yᴏᴜ ❝𝐼'𝑙𝑙 𝑝𝑙𝑎𝑦 𝑤𝑖𝑡𝘩 𝑦𝑜𝑢 𝘩𝑜𝑤𝑒𝑣𝑒𝑟 𝐼 𝑤𝑎𝑛𝑡 , 𝑃𝑙𝑎𝑦 𝑖𝑛𝑠𝑖𝑑𝑒 𝑚𝑦 𝘩𝑎𝑛...