Bonjour, voici le second chapitre... Un peu court mais difficile de faire autrement. La suite devrait être plus riche à l'avenir. Bonne lecture à tous !
Chapitre 2 : Un Revenant.
« ... ? ... ? »
Quelqu'un semblait parler à côté de moi mais ses propos étaient incompréhensibles et lointains, comme étouffés par le brouillard. Une affreuse douleur irradiait tout mon crâne. Elle était tellement vive que je sentais mes mâchoires et mes paupières se crisper à chacun des battements de mon cœur, dans les veines de mes tempes. Ma peau excessivement sensible me tiraillait. Elle paraissait collée par une substance ayant séchée et qui craquait sous la moindre contraction des muscles de mon visage. J'étais encore bien trop faible pour ouvrir les yeux. Dans un terrible effort, des brides de souvenirs me revinrent, tout de même, en mémoire. Je me voyais en train de travailler ; puis, il y avait eu un choc brutal et une lourde chute...
« Oy ? Oy ? »
Les paroles se faisaient plus insistantes comme si on cherchait à m'appeler et je sentais qu'on m'auscultait scrupuleusement. En effet, deux mains parcouraient frénétiquement tout mon être, sans doute à la recherche d'éventuelles blessures. Ensuite des doigts explorèrent, avec attention, ma tête et mon visage. Ce fut à ce moment-là qu'un index et un majeur froids, conjointement liés, se fichèrent dans mon cou, sûrement à la recherche d'un pouls carotidien. Affaibli et vaseux, j'étais totalement incapable de bouger ou de répondre à mon interlocuteur. Complètement inerte, je me sentais emprisonné dans un corps dont je n'étais plus maître. J'entendis alors un profond soupir de soulagement et la voix se fit, soudainement, plus nette et plus proche.
« Roy ? Eh, Roy ? Tu m'entends ? »
Cette voix ! Je connaissais cette voix. Elle m'était plus que familière. Comment était-ce possible ? Il ne pouvait pas être ici, auprès de moi... Avec mille précautions, je sentis qu'on me retournait et qu'on me redressait, en prenant bien soin de ne faire aucun geste brusque. On se plaça derrière moi et on me tira délicatement vers un endroit où il était possible de s'appuyer tel un mur ou un meuble, sans doute. Tout en continuant de maintenir mon buste relevé, je perçus une personne qui se positionnait doucement derrière moi, assise, les genoux relevés de chaque côté de mon corps. Je pouvais le deviner car mes bras alourdis reposaient sur ces derniers, mon dos plaqué sur sa poitrine et ma tête calée entre son épaule et son cou. Je devinais même la pointe anguleuse de son menton au sommet de mon crâne. Une fois bien installés l'un contre l'autre, de sa main libre, mon infirmier providentiel poursuivit son inspection minutieuse en parcourant mon front et en analysant l'entaille au-dessus de mon œil droit. Ses doigts glacés contre ma peau endolorie me procuraient une sensation de réconfort, apaisant mon état migraineux. Dans une tentative, qui me parut quasi-surhumaine, je parvins à tourner légèrement mon visage vers l'être présent à mes côtés et mes yeux acceptèrent enfin de s'entrouvrir, partiellement. Dans la lumière aveuglante de la pièce, une vision fantomatique s'offrit alors à moi. Quelle cruelle illusion ! En ouvrant complètement les paupières, j'allais certainement constater que je m'étais fourvoyé. Sans doute un mauvais coup de mon imagination malade de son absence. Petit à petit, ma vue se fit moins floue et je dus battre plusieurs fois des cils, incrédule, pour ajuster ma vision.
« Yo, vieux frère ! Tu m'as fait une belle frayeur... J'ai bien cru qu'on t'avait perdu. » Lança l'autre avec ce fameux petit sourire en coin dont il avait le secret.
« Hughes ? C'est bien toi ? Pourquoi es-tu ici ? Suis-je donc déjà mort ? » Fis-je en refermant mes yeux et en grimaçant de douleur.
« Non, Roy... Ce n'est pas ton tour. Ce n'est pas encore ton heure... » Me répondit-il de sa voix douce, celle-là même qu'il avait lorsqu'il parlait tendrement à sa fille, Elysia.
« Alors, que peux-tu bien faire ici ? » Articulai-je difficilement, la gorge nouée par l'émotion de me retrouver face à lui, après tant d'années et dans de pareilles circonstances.
« Mon ami, je suis là parce que tu as besoin de moi et qu'il semblerait qu'on ait quelques comptes à régler... »
« Maes, si c'est pour te payer ma tête. C'est bon, tu as gagné ! Je n'ai vraiment pas envie de jouer ! » Le coupai-je irrité, sentant des larmes s'échapper de mes paupières pourtant closes.
« Roy, ne me fais pas répéter ! Je ne suis pas là, pour m'amuser... » Lâcha-t-il d'un ton froid et dur auquel il m'avait peu habitué, et il ajouta en chuchotant doucement à mon oreille : « Tu sais combien je tiens à toi. »
Puis il se tut me laissant sans doute le temps d'accuser le coup de son improbable présence...
Même si ces retrouvailles sont un peu courtes, j'espère qu'elles vous aurons touché... Dans ce petit dialogue, j'ai essayé de respecter le côté cartésien et terre à terre de Roy qui s'oppose souvent à la douce folie et au côté paternelle de Maes. En espérant vous lire bientôt ! A la revoyure !

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Ghost
FanfictionEt si chacun pouvait revoir, ne serait-ce qu'un instant, un être cher, disparu ? Le Généralissime peut paraître aussi froid et fier, qu'il le souhaite, ses proches savent bien qu'il porte, en lui, malgré tous ses efforts pour la dissimuler, une bles...