Chapitre 11 : Sous tension

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Bonjour à tous...

En espérant que tout va bien pour vous en dépit des circonstances... Courage !

En attendant que les choses s'améliorent, je vous ajoute un nouveau chapitre à cette petite fiction qui ne semble pas vouloir se finir...

Bonne lecture, continuez à prendre soin de vous...


Chapitre 11 : Sous tension

Le lendemain, je me levai l'esprit complétement embrumé, vrillé par une terrible migraine qui m'enserrait le crâne. Le manque de sommeil et le fait d'avoir trop songé n'étaient pas étrangers à cette atroce douleur. Nauséeux, je posais mon avant-bras sur mes yeux clos, afin de calmer cette désagréable sensation, remettant lentement de l'ordre dans les idées qui m'assaillaient de toutes parts... Après quelques minutes, je jetai un regard vitreux vers mon réveil de voyage, posé sur la table de chevet, bien conscient que je n'allais pas pouvoir rester, indéfiniment, étendu sous mes draps...

Rassemblant le peu d'énergie à ma disposition, je me redressai finalement, libérant péniblement mes jambes emmêlées dans les couvertures, posant mes pieds sur le sol froid. Assis au bord du matelas, le dos vouté, les coudes sur les genoux, les paumes plaquées sur mes tempes, retenant laborieusement ma tête endolorie, je ne pus réprimer un long frisson glacé de parcourir tout mon corps dégoulinant de sueur. La journée avait à peine commencé que je sentais déjà qu'elle s'annonçait longue et difficile...

« Mon royaume pour une bonne douche... » Grognai-je, pas totalement réveillé, en quittant maladroitement mon lit.

L'équilibre précaire accentué par une démarche légèrement titubante, je gagnai la petite salle de bain attenante à ma chambre, en baillant tout en frottant mes paupières alourdies de fatigue. Passant mes doigts derrière le rideau de douche, j'actionnai, à tâtons, le robinet afin de laisser couler l'eau, pour lui permettre d'atteindre une température acceptable, le temps d'ôter mes sous-vêtements, derniers vestiges de la veille. Me glissant enfin, sous le pommeau, les mains de part et d'autre de la colonne de douche, je profitai paisiblement de la sensation bienfaitrice du jet bouillant, sur la peau crispée de mon visage. Le ruissellement chaud sur mon crâne, mes épaules ainsi que le long de ma colonne vertébrale me libéra progressivement de ma profonde léthargie, anesthésiant provisoirement la douleur, qui m'empêchait jusque-là de réfléchir pleinement.

Des brides de conversations me revinrent alors en mémoire. La veille, nous avions, ensemble, convenu que je devais le rejoindre dans sa chambre, peu avant midi. Nos retrouvailles s'annonçaient particulièrement tendues, d'autant plus que je ne savais pas dans quel état d'esprit je serai accueilli. Toute cette incertitude commençait sérieusement à peser sur mon moral. Serrant rageusement les poings, sur la faïence, je me demandais inlassablement s'il m'en voudrait encore pour la veille ou s'il avait finalement compris l'amer sacrifice que cela m'avait coûté de le repousser aussi durement.

« Ah, il est beau, le jeune et fringuant Lieutenant-Colonel de l'Armée d'Amestris, héro de la guerre d'Ishbal ! » Pensai-je dépité par l'absence de mon flegme légendaire.

Les nerfs à vif, je coupai soudainement l'eau. La douche avait assez duré. Ouvrant le rideau d'un coup sec, j'attrapai la grande serviette éponge que j'enroulais autour de mes hanches puis agrippai la plus petite pour commencer à me sécher les cheveux. Debout, face au lavabo, j'essuyai d'une paume vengeresse la buée accumulée sur le miroir. Mon reflet brouillé ne m'inspira nullement confiance... Si je voulais me sortir de ce mauvais pas, j'allais devoir prendre mon courage à deux mains, en saisissant le taureau par les cornes. L'image m'arracha presque un petit rire mais il n'y avait aucune autre alternative et pas une minute à perdre...

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