Chapitre 9 : Havre de paix

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Je suis content que ce chapitre soit enfin terminé... A nouveau, plus de trois mille mots ! Il a été difficile de l'organiser. Je n'imaginais pas le couper et en même temps, je ne sais pas si le laisser complet était la bonne solution... Trouver le titre a aussi été un défi: je n'en suis pas vraiment satisfait... Enfin, à vous de juger !

Bonne lecture...

Chapitre 9: Havre de paix

Apaisé, je sortis le premier pour aller chercher des serviettes propres, la dernière ayant finie tailladée, en boule sur le sol souillé de la salle de bain. Hughes en profita pour passer encore quelques instants sous le jet d'eau. Lorsque je revins, il y était toujours et je pris inconsciemment le temps de l'observer. Après tout ce que nous avions enduré ensemble, depuis que nous nous connaissions, je me rendais vraiment compte de la chance que j'avais d'avoir quelqu'un comme lui à mes côtés mais j'étais bien trop orgueilleux, à l'époque, pour pouvoir lui avouer sincèrement ce que je ressentais de vive voix.

« Dis-moi, le voyeur, la vue te plaît ? » Me lança-t-il, sans me voir, conscient de ma présence.

Sans réponse, je levais les épaules et les yeux au ciel, tout en lui tendant, négligemment, les draps de bains. Comprenant le message, il ferma le robinet et sortit de la douche en les attrapant au passage. Il enroula adroitement la plus grande autour de ses hanches et il utilisa la plus petite pour se sécher. Tout en m'essuyant, je ne pus m'empêcher de continuer à épier discrètement sa silhouette encore dénudée. Soudain, un éclair sembla lui traverser l'esprit. Il glissa la serviette sur ses épaules et sans un mot, il quitta prestement la pièce et réapparut quelques secondes plus tard avec la bouteille de Patcha à la main. D'un pas décidé, il se dirigea vers le lavabo et y versa l'alcool, sans aucune hésitation ; se débarrassant ensuite du cadavre en verre, sans ménagement, dans la poubelle. Puis, il se mit à chercher frénétiquement quelque chose sur le sol de la salle d'eau. Rapidement, il parvint à mettre la main dessus et le posa un peu trop énergiquement sur la vasque : il s'agissait de mon rasoir, brisé en morceaux.

« Merde, il est complètement bousillé ! » Gémis-je agacé.

Il se retourna vivement vers moi, tout en me lançant un regard noir, chargé de reproches, qui en disait long sur ses pensées.

« A qui la faute ? » Gronda-t-il plus pour lui-même, avant de se reprendre : « Tu es alchimiste, non ? »

Tout en le fixant, je ne pris pas la peine de répondre à sa question rhétorique.

« Tu n'auras qu'à le réparer, à l'occasion... » Poursuivit Hughes, hors de lui.

Pour être honnête, je ne l'avais pas volé. Il fallait être totalement inconscient pour avoir une telle réaction, après ce que j'avais tenté de faire. Rongé par la culpabilité, je décidai de ne pas surenchérir et de laisser passer l'orage. Il se dirigea alors vers ses vêtements détrempés par un mélange d'eau et de sang qu'il ramassa d'un air dégouté. En signe de paix, je lui proposai de lui prêter quelque chose à se mettre. Nous nous rendîmes donc, ensemble, devant le grand placard de ma chambre. Sans le moindre doute, je lui tendis, avec un fin sourire, mon costume marron ainsi que les sous-vêtements nécessaires ; et pour ma part, je pris simplement l'un de mes uniformes. Silencieusement, nous nous rhabillâmes en appréciant enfin, à sa juste valeur, le retour de la bonne humeur, accrochée à nos lèvres et nos tendres regards complices.

Vêtu de mon ensemble brun, Hughes aurait pu paraître élégant si seulement il avait été mieux ajusté à sa taille. Or, c'était loin d'être le cas... Le pantalon offrait une splendide vue dégagée sur les chaussettes blanches qui recouvraient ses chevilles ; quant à la veste, elle était exagérément trop cintrée et les manches s'arrêtaient à la naissance de ses poignets. Cela me coûtait de l'avouer mais j'avais une nouvelle fois la preuve sous les yeux : mon ami avait une taille bien plus élancée que la mienne.

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