Gon x Killua : Tu es la Lumière.

2- Le garçon électrique.

Je cours, de toutes mes forces.

Killua.

Je vais enfin le revoir...

Le ciel est soudainement devenu gris. Des gouttes commencent à tomber de l'au-delà, et à donner à York Shin City un aspect sinistre. Je ne vois même pas les gouttes d'eau atterrit sur le sol...

Elles sont là, gravitant autour de moi. Les voitures se sont arrêtées, les piétons aussi.

Je lève la tête, contemple le ciel nuageux, et aperçois un groupe d'oiseaux, volant haut dans le ciel. Eux aussi se sont figés. Le temps est comme... arrêté. Je continue de courir le plus vite possible, navigant à travers les gouttes de pluie, les voitures, et les passants traversant la grande allée de cette ville.

J'aperçois devant moi une silhouette, que j'arrive peu à peu à rattraper. Son propriétaire court dans la même direction que moi...

Je plisse les yeux, et distingue que cette silhouette est enveloppée d'une aura bleue... d'un bleu glacial me rappelant bel et bien Killua.

Je ne m'étais pas trompé. Cet homme courant aussi vite que l'éclair n'est autre que mon meilleur ami.

- KILLUA !!! dis-je en criant de toutes mes forces. Killua, je t'en supplie, arrête toi !!!

Et il s'arrête, son aura se dissimulant.

Il est juste en face de moi... Je n'arrive pas à y croire. Ce moment est-il réel ? Je m'arrête donc à mon tour, en état de choc, me demandant si je suis victime d'une hallucination ou en plein rêve.

Je sens aussitôt des gouttes de pluie heurter ma peau, et glisser sur mon visage. Je me rends soudainement compte que les voitures ont repris leur route, tout comme les piétons, se remettant à marcher. Je lève une nouvelle fois les yeux vers le ciel : les oiseaux se sont remis à voler. Le temps n'est plus figé, et la vie reprend son cours.

Je me concentre ensuite sur mon meilleur ami, et marche doucement vers lui. Il est désormais situé à moins d'un mètre de moi...

Respire Gon, respire...

Je suis si stressé que je pourrais exploser à tout moment.

Sa coiffure est la même qu'il y a plus de six ans. À l'exception de quelques-unes de ses mèches blanches, un peu plus longues qu'autrefois. Je constate aussi qu'il est plus imposant... Il a beaucoup grandi, il fait pratiquement ma taille, soit plus d'un mètre quatre-vingt. J'ai hâte de revoir son visage, ses yeux si perçants, et d'entendre sa voix... Je bouillonne d'impatience, et ne tiens plus en place. Je le vois se retourner, lentement. Mon cœur bat vite, tellement vite. Je suis à la fois si... heureux, et si inquiet...

Se rappelle-t-il de moi ? Me considère-t-il toujours comme son ami ? Je ne sais pas si je dois rire ou pleurer... J'ai du mal à respirer, dû au stress s'emparant de mon corps. J'aperçois maintenant son profil, puis son corps de face.

Wow. Comme il a grandi...

C'est un homme maintenant... C'est un très bel homme. Ses traits se sont durcis, mais une douceur se renferme toujours sur son visage.

- Salut Gon ! dit-il, en me souriant.

Sa voix... Mon dieu.

Il a mué.

Elle n'est plus celle que j'ai connu, mais comme elle m'a manquée. Je dois probablement rougir... Gon, calme toi ! Inspire un bon coup et réponds lui.

- Killua ! Tu m'as tellement manqué ! Ou étais-tu ? Est-ce que ça va ? Pourquoi tu ne m'as pas envoyé de mails pendant deux ans ? J'espère que tu as une bonne excuse ! dis-je d'une voix tremblante. Je... me faisais du soucis pour toi ! Comment va Alluka ?

J'arrête ma série de questions, dûes aux larmes me montant aux yeux.

Quel culot.

Pas de messages pendant plus de deux ans, et les premiers mots qu'il me sort sont "Salut Gon" ? Il ne va pas s'en tirer comme ça.

- Killua... Est-ce que tu te fiches de moi ?lui dis-je, serrant les poings.

Mes jambes ne tiennent plus, et m'obligent à me mettre à genoux, en plein milieu de cette grande route de York Shin. Killua et moi bloquons la circulation. Des voitures nous klaxonnent, et les personnes sur les trottoirs nous dévisagent, comme si nous étions de vulgaires criminels. L'atmosphère est pesante...

Le bruit incessant de la pluie s'écroulant sur le goudron raisonne avec lourdeur. Et le regard de tous les passants braqués sur moi, ainsi que l'écrasante prestance de Killua m'angoissent de plus en plus. Mon corps... bouillonne de rage. Cependant, je suis tellement heureux...

Killua est là, et c'est en vérité tout ce qui m'importe.

À genoux devant mon ami, je l'aperçois s'accroupir afin d'être à ma hauteur. Il met une main sur mon épaule, et me regarde avec ses yeux hypnotiques accompagnés de son visage toujours orné d'un léger sourire.

- Gon, tout va bien. Je suis là.

Et il me prend dans ses bras. Je... peux ressentir son corps contre le mien, son cœur contre mon cœur, ses cheveux me chatouillant une de mes joues, et son souffle dans mon cou. Ces sensations sont la preuve que je ne suis pas en plein rêve, et qu'il est réellement là, accroupi sur la route avec moi, lui aussi mouillé par la pluie s'abattant sur cette ville.

Je tremble comme une feuille, encerclé par ses bras me réconfortant, et suis assez déstabilisé. Nous ne nous sommes pas vus depuis si longtemps... J'ai l'impression de ne plus aussi bien le connaitre qu'avant, et d'avoir du temps à rattraper avec lui. Nous sommes tous les deux des hommes. Nous avons grandis séparément, et ne sommes plus les deux jeunes enfants insouciants d'il y a quelques années. Nous avons chacun vécu des joies, des peines, des épreuves, ayant fait de nous les adultes que nous sommes aujourd'hui. Je ne peux contenir une seconde de plus mon chagrin, s'emparant progressivement de mon âme. Mes larmes coulent désormais sur mes joues devenues écarlates, aux côtés des gouttes de pluies arpentant mon visage.

Qu'est-tu devenu, Killua ?

Mon ami continue de me prendre dans ses bras pendant quelques secondes, jusqu'à ce que mes tremblements cessent. Son odeur, son regard, ainsi que ses cheveux m'avaient manqués... Il n'est pas mort, il n'est pas blessé.

Il est vivant,

Il est enfin avec moi.

Mon Killua.

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