4. Le mariage de Wayne (bis)

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Ashton 

Quand la musique s'arrête, Déborah s'écarte.

— Je n'ai pas le droit à une deuxième danse ?

— Je ne voudrais pas te faire honte, me balance-t-elle.

Quoi ?

Je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche qu'elle me plante là, au milieu de la piste.

— Je peux être votre cavalière, si vous voulez ? me propose-t-on d'une voix doucereuse.

Je me retrouve face à une belle femme rousse, tout sourire. J'acquiesce d'un hochement de tête, mais mon esprit est ailleurs. J'essaye de comprendre ce qui s'est passé. Je cherche Deb du regard et l'aperçois en train de vider sa coupe.

Je me retiens jusqu'à la fin du morceau, et, avant que je n'aie pu prendre congé avec tact, ma nouvelle cavalière se permet de glisser une feuille pliée dans la poche de mon pantalon.

— Tu pourras m'appeler plus tard dans la soirée, murmure-t-elle près de mon oreille en se mettant sur la pointe des pieds. J'ai hâte de m'éclipser avec toi.

Je lui souris par automatisme puis je m'éloigne, une seule idée en tête : éclaircir cette histoire avec Déborah. Je ne me souviens déjà plus du visage de celle avec qui je viens de danser.

En rejoignant la table, je jette un œil à l'horloge mural et grimace. Il va falloir que je réactive mon portable, Kristen ne devrait pas tarder à donner des nouvelles. Je vais la récupérer à l'aéroport tout à l'heure, nous avons une réunion de famille demain. Une réunion qui nous enchante autant l'un que l'autre.

Nos parents sont légèrement butés.

Je sais qu'ils sont inquiets pour leur entreprise puisqu'ils souhaitent partir en retraite. Ils trouveront difficilement un repreneur, ils tentent donc de nous convaincre de poursuivre leur travail. Mais, pour une fois, nous sommes d'accord avec ma sœur, nous ne nous mêlerons pas de cet héritage moisi. Leurs hôtels de luxe, pourquoi pas, seulement ce n'est que la face visible de leur empire. Le reste, je préfère m'en tenir éloigner.

[25 min de retard. K]

En voilà une bonne nouvelle. Bon, pas pour elle c'est sûr. Moi, je vais pouvoir en profiter encore un peu. Je cherche donc Déborah du regard et remarque qu'elle est en train de quitter la salle. C'est le moment où jamais pour comprendre ce qui se passe réellement. Je me dirige vers le couloir qu'elle vient d'emprunter.

— Deb !

La jolie tigresse s'arrête, hésite visiblement puis se retourne avec un soupir agacé. Je ne devrais peut-être pas me rapprocher, mais c'est plus fort que moi. Je m'arrête néanmoins à quelques dizaines de centimètres pour ne pas la provoquer davantage.

— Qu'est-ce qu'il y a ? râle-t-elle.

— Je n'ai pas honte de toi, lui affirmé-je.

Ses yeux s'assombrissent. Elle n'a pas l'air de me croire.

— Qu'est-ce qui t'a laissé penser ça ? relancé-je, curieux.

Déborah se redresse, comme si elle se sentait agressée. J'aimerais vraiment comprendre ce qui, dans mon attitude, a pu lui faire croire que je pouvais ressentir cette gêne en sa présence. Parce que ce n'est absolument pas le cas. Je ne vois pas pourquoi ça le serait d'ailleurs.

— Plusieurs choses, avoue-t-elle avec un haussement d'épaules. Quelle importance de toute façon maintenant ?

Bon point.

Comme on veut [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant