1. Le mariage de Caitlin

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Déborah

J'en ai marre de son foutu sourire !

Et pourquoi tu y penses, hein ?

Parce que monsieur passe tous les deux jours à l'atelier, tiens. J'aurais presque envie de bâcler mon travail pour me débarrasser de sa commande. Je ne supporte plus son visage jovial et ses yeux rieurs. Non, mais sérieux, à croire qu'il est né avec cette bonne humeur collée au cul.

En plus, je vais devoir me le coltiner au mariage tout à l'heure...

Bah oui, Ashton est le témoin du futur mari de ma meilleure amie. On ne va donc pas pouvoir s'éviter. J'ai juste envie de lui arracher ce petit air parfaitement heureux qu'il traine partout. Ça m'horripile.

— La suite devra attendre, murmuré-je en me redressant.

J'ai un peu les boules de ne pas finir ce chemin de table maintenant, mais je vais être en retard si ça continue et la mariée risque de m'étriper.

Les hormones jouent sur son tempérament.

Le stress peut-être aussi remarque. Bref. Je pose mes outils, éteins la lampe et range soigneusement les petites pièces en bois que je devrais terminer de coller plus tard. Je ferme la boutique, grimpe dans ma voiture puis file à mon appartement. Ça va faire bientôt un an que je vis ici, à Londres, et j'ai toujours besoin de cinq minutes pour me rappeler que je dois rouler à gauche. Je ne compte plus le nombre d'accidents que j'ai failli avoir depuis mon arrivée ! Quelle idée de faire tout à l'envers aussi ! Ils ne pouvaient pas faire comme tout le monde ?

Ah, ces Britanniques sérieux...

Heureusement, leur accent super sexy joue en leur faveur.

Je débarque chez moi saine et sauve. Je n'ai pas le temps de trainer. Je balance mes affaires n'importe où et me précipite sous la douche. Pas plus de dix minutes top chrono. Sèche-cheveux à donf, maquillage et sous-vêtements coquins – on ne sait jamais – dix minutes supplémentaires. Il ne me reste plus qu'à enfiler ma robe bleu turquoise près du corps, validée par la mariée. J'attrape ma pochette, dans laquelle je fourre mon téléphone, ma carte bancaire et mes clés. Mes escarpins blancs aux pieds, je suis fin prête.

Piouf ! Moins d'une demi-heure !

Je vérifie que je n'ai pas fait d'impair dans le miroir avant de sortir. J'entends d'ici Annie, l'une de mes sœurs ainées, critiquer mes chaussures. Selon elle, je ne devrais porter que des échasses : talons au minimum de dix centimètres. Pourquoi ? Pour « compenser » mon mètre cinquante-deux. Il en est juste hors de question. D'abord, je déteste marcher avec ses machins casse-gueule. Ça fait un mal de chien en plus. Après, j'assume complètement ma petite taille. Et je n'y peux rien d'ailleurs, autant faire avec. Certains – dans ma famille surtout –, diront que je me rattrape par ma grande bouche.

Peut-être bien. En tout cas, je me fais souvent remarquer, c'est indéniable.

Je suis pile à l'heure lorsque je me gare devant la future ex-maison de Caitlin. C'est un vrai bordel à l'intérieur. Les meubles ont été poussés sur les côtés et des cartons envahissent chaque recoin. Vivement le déménagement !

— Je suis là ! crié-je en refermant la porte derrière moi.

— J'ai bien fait de ne pas parier, marmonne ma meilleure amie.

Sa voix provient de la salle de bain, je m'y dirige donc.

— Parier sur quoi ? m'étonné-je, curieuse.

— J'ai dit à Wayne que tu serais en retard.

— Purée, tu me vexes ! Pas pour ton mariage, voyons.

Comme on veut [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant