6. Mettre les choses aux claires (bis)

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Déborah

— Je suis triste de ne plus te voir, avoue Ashton avec une petite voix enfantine.

Je tombe des nues ! Il se fout de moi ?

— Tout ça pour ça ? T'es sérieux ? J'ai cru que c'était grave, moi !

— Mais c'est grave, me lance-t-il, vexé. Deb, vraiment... j'aimerais comprendre. Tu es une très belle femme.

— Merci, le coupé-je sans savoir où il veut en venir.

— Tu n'as pas à te croire inférieure à mes anciennes conquêtes. Les nanas grandes et plates, c'est un peu lassant à la fin.

Je dois mal comprendre. Je prends le temps d'analyser ses paroles avant de me mettre à rire.

— Tu crois que j'ai un complexe par rapport à tes ex ?

— Non, mais... tu m'as dit que j'avais honte, alors... j'ai pensé que c'était par rapport à ça.

Je perds mon sourire immédiatement.

— Je ne disais pas ça par rapport à mon physique, l'informé-je. J'assume totalement de ne pas avoir la même taille qu'un mannequin.

— Je ne voulais pas te vexer ! Je te trouve très belle, répète-t-il avec conviction.

Ne le laisse pas te détourner de l'important !

— Je ne saisis pas du coup. Parce que je n'ai pas honte de toi.

— Si... inconsciemment, peut-être, soupiré-je. Ashton, je ne viens pas du tout du même milieu que toi.

— Je sais et je m'en fous. Sincèrement.

— Ce n'est pas ce que tu as dit à Kristen.

— Hein ? Elle n'est pas vraiment ma confidente.

— Quand Wayne et Cait ont commencé leur relation à distance, on s'est servi de ça comme excuse pour garder contact, tu t'en rappelles ?

— Très bien. C'est une période où j'ai eu énormément de crampes à la main...

— Ashton, grondé-je.

— Désolé. Vas-y, explique-moi.

— Un jour, alors qu'on se parlait au téléphone, j'ai dû te faire patienter pour ouvrir au facteur. Quand j'ai repris le combiné, tu étais en train de discuter avec Kristen. Elle te disait de faire attention, que je pourrais salir ta réputation, que je n'étais pas de votre milieu, que je ferai tâche. Qu'il ne fallait pas que tu t'affiches avec moi.

Ses mots me restent toujours en travers de la gorge, même deux ans après. Quelle peste celle-là sérieusement. Je ne sais pas par quel miracle ils font partie de la même famille !

— Tu as répondu qu'elle ne devait pas s'inquiéter, que je n'étais rien, que tu ne risquais rien du coup.

Je le vois serrer les poings.

— Je suis désolé que tu aies entendu ça...

— Au moins, j'ai su la vérité. Ça m'a évi...

— Ce discours était préparé spécialement pour ma sœur. J'ai dit ce qu'elle voulait entendre. Pas ce que je pensais réellement, Deb. J'en ai rien à faire que tu ne sois pas de la même classe sociale que moi. Si je n'ai parlé de toi à quiconque, c'était pour nous protéger.

— Nous protéger ? De quoi ?

— Ma vie privée est étalée sur les réseaux sociaux, et mes choix sont critiqués. Parfois, très vivement. La plupart du temps, je m'en fous. Sauf que je n'aurai laissé personne t'atteindre. Je ne voulais pas t'exposer à ces vautours. Je... voulais préserver ce qu'on avait.

Comme on veut [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant