Déborah
— Attends, m'écrié-je, laisse-le moi celui-là !
— Je peux porter, se plaint ma meilleure amie.
— Oui, mais pas les gros cartons.
Elle bougonne dans son coin pendant que je la décharge. En sortant, je confie mon paquet à Ashton.
— Pourquoi tu me le donnes ?
— Et pourquoi pas ? Tu ne te sens pas à la hauteur ?
— T'es insupportable !
J'ignore sa remarque et me tourne vers Wayne, pointant un index accusateur en sa direction. Il ne sait pas encore ce que je lui reproche, mais il a le réflexe de lever les mains en signe de paix.
Brave type.
— Surveille ta femme, toi. Le seul chargement dont elle devrait se préoccuper se trouve dans son ventre !
— Je ne suis pas impotente ! crie Cait de la maison.
— Je m'en occupe, m'assure son mari avec un clin d'œil.
On passe donc le reste de la fin d'après-midi à charger nos voitures. Oui, ç'aurait été trop simple de louer un camion pour être sûr que tout rentre. On aime bien se compliquer la tâche faut croire. On termine avec les coffres pleins, les sièges passagers aussi. Je n'ai plus aucune visibilité à l'arrière. Heureusement que leur nouvelle maison n'est pas à Perpète-les-Oies non plus.
— Et maintenant, va falloir tout décharger, constate Ashton alors que nous attendons nos meilleurs amis.
Clyde est parti en premier avec les clés et a promis d'acheter des pizzas au passage. Je m'adosse à la voiture du beau blond.
— Ça te fait faire de la vraie muscu, lui fais-je remarquer en tâtant son bras.
— Je préfère quand même ma salle de sport.
— Le sport en plein air, c'est quand même vachement mieux !
— Ah, parce que tu pratiques une activité, toi, peut-être ?
— Ma seule activité, c'est le sport de chambre.
— Et ça te réussit bien, chuchote-t-il avant de rire, complice.
Je le rejoins discrètement, mais pince mes lèvres lorsque j'aperçois Wayne et Caitlin sur le point de nous rejoindre. Ma meilleure amie s'arrête devant nous et nous dévisage. Je crois qu'on est grillé. On ne s'est pas engueulé une seule fois, je n'ai pas boudé non plus.
— Oh bon sang ! s'exclame-t-elle en écarquillant les yeux. Cette bonne humeur entre vous deux ne peut signifier qu'une seule chose ! Vous avez remis le couvert ensemble.
— Quoi ?
Wayne tombe des nues.
On avait raison de parier sur Cait.
Avant que je n'aie pu dire quoi que ce soit, Ashton se redresse et enroule ses doigts aux miens sous le regard ébahi de nos amis.
— Il vous en aura fallu du temps, rouspète Caitlin avant de me serrer dans ses bras.
— Bah, tu sais, quand les malentendus s'installent...
— On connait bien, remarque Wayne avec un air gêné.
— Et... c'est officiel, du coup ? reprend la jeune mariée.
— Oui, affirme Ashton sans aucune hésitation.
Sa réponse déclenche des millions de petits papillons dans mon ventre. Qu'il le dise haut et fort me touche plus que je ne l'aurais cru. Savoir qu'il assume pleinement me réconforte aussi. J'ai moins l'impression de foncer tête baisser, on est sur la même longueur d'ondes.
— Hiii, trop bien, se réjouit ma meilleure amie. On va pouvoir se faire des sorties à quatre sans que vous ne vous entretuiez !
— Ça, c'est pas gagné, la contredis-je en riant.
Ashton me pousse d'un coup de hanche, mais tout le monde se marre, bien conscient que je ne vais pas devenir mielleuse et docile parce que je me mets, enfin, en couple.
La fin de soirée se déroule agréablement. Clyde a commandé pour dix, avouant que c'était la première fois qu'il devait se préoccuper des quantités pour un repas. Nous l'avons donc bien charrié avant de nous répartir les restes. Je ne suis d'ailleurs pas repartie avec les miens, mais avec les « nôtres ». Ce changement de statut pourrait me paraitre brutal, devrait peut-être, sauf qu'il n'en est rien. Je ne suis pas du genre à me prendre le chou il faut dire. Ashton et moi sommes visiblement en phase, on va donc se laisser porter.
Pour terminer cette journée en beauté, je découvre l'appartement du beau blond. Il est bien plus chaleureux que je l'imaginais. Des tableaux, des objets de décoration, des coussins colorés et même un tapis près du canapé !
Encore une fois, les apparences sont trompeuses. Il cache bien son jeu.
Étendue sur son lit, ma tête repose sur son torse nu. Sa respiration est aussi sereine que la mienne. Calée au creux de ses bras, je crois bien que ça devenir mon endroit préféré.
— Tu sais, je me disais... nos meilleurs amis, c'était facile, lance Ashton. Ils allaient forcément être heureux pour nous.
Surprise par son constat, je tourne légèrement la tête pour voir son visage. Il parait vraiment soucieux. Je remarque, encore une fois, que son inquiétude me touche. J'ai envie de tout faire pour qu'elle disparaisse.
— À qui tu penses alors ? murmuré-je.
— À nos familles. Il faudrait quand même qu'on vérifie qu'on est capable de survivre aux belles-familles avant d'aller plus loin, non ?
— Ça t'inquiète tant que ça ?
— Ouais, un peu quand même. Mes parents sont... sectaires. Kristen leur ressemble beaucoup de ce point de vue-là. Je ne voudrais pas qu'ils te rebutent.
— Je ne suis pas sûre non plus que tu apprécies le comportement franchouillard des miens, ricané-je. Je suis sûre de pouvoir supporter ta famille d'aristos. Et puis, c'est toi qui m'intéresses, pas eux.
— Ton regard pourrait changer...
— Ce qui compte, c'est qu'ensemble, on peut être comme on veut et pas comme les autres pensent que nous sommes. Ils ne vont pas dicter notre façon de vivre.
Ashton embrasse mon front, mais je sens que cette question le taraude vraiment.
— On organise donc un test : « survivre à ma belle-famille » ?
— Après ça, on aura surmonté toutes les difficultés, annonce-t-il en resserrant son étreinte.
Bien, on commence fort. J'ai hâte de me frotter aux Pasted. J'imagine déjà le dégoût sur le visage de Kristen et cette image me fait jubiler. Je vais prendre un malin plaisir à aller titiller leurs aprioris.
Ils ne me font pas peur.
***
ça y est, nos deux tourtereaux sont grillés !
Bon... on en parle de cette idée de présenter l'autre à la belle-famille ?😅 ils aiment les risques...
Rendez-vous lundi pour la suite
Des bisous 😘
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Comme on veut [terminée]
RomantizmIl y a deux ans, Ashton et Déborah ont eu une brève aventure. Une semaine où ils ont lâché prise. Lui ne sort habituellement qu'avec des femmes de son milieu. Elle, d'ordinaire, évite à tous prix les play-boys dans son genre. Tout aurait donc dû s'...