7. Où va-t-on ?

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Déborah

La tête posée au creux de ma paume, je ne cesse de dévisager Ashton, toujours endormi à mes côtés. J'avais chassé cette image tellement loin dans mon esprit qu'elle me fait un drôle d'effet. Est-ce bien réel ?

Est-ce bien raisonnable surtout ?

Je n'en sais rien, mais je ne me suis pas sentie aussi vivante que cette nuit. Pour une fois, je ne me dis pas que c'était une connerie. Bon sang, depuis le temps que je le voulais dans mon lit ! Non, j'ai enfin l'impression qu'on avance. La seule chose qui me turlupine, c'est ce que, lui, compte faire de ses retrouvailles. N'était-ce qu'un coup d'un soir, histoire de remettre le couvert une dernière fois ou cela signifie-t-il quand même un peu plus ?

— Je ne te savais pas du genre fétichiste, murmure-t-il en ouvrant un œil.

Je souris de sa pique. Ma main vient se balader sur ses pectoraux. Ashton fronce les sourcils, se tourne et se redresse sur un coude pour me faire face. Ses doigts emprisonnent les miens.

— Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu as... des regrets ?

— Non, absolument pas, le rassuré-je. Je me demandais juste qu'elle serait la suite maintenant. Parce que, ce qui me freinait, moi, c'était cette idée que tu ne supportes pas notre différence de milieu. Mais, du coup, toi... qu'est-ce qui te retenait ?

— Eh ben ! Je n'ai pas l'habitude des conversations si sérieuses dès le saut du lit, pouffe-t-il.

Il se couche à nouveau sur le dos et détaille mon plafond, qui n'a absolument rien d'extraordinaire pourtant. Je me mets bêtement à redouter sa réponse.

— Je n'ai pas d'aussi bonne excuse que toi, soupire-t-il. Au contraire, tu vas me trouver ridicule.

— Dis toujours, répliqué-je, intriguée.

— Je n'ai jamais eu à réclamer quoi que ce soit, encore moins en ce qui concerne mes relations, donc... je ne savais pas du tout comment faire pour renouer avec toi. Tout ce que j'ai trouvé à faire, c'est envahir ton espace visuel, pour que tu ne m'oublies pas.

Sa dernière phrase déclenche mon rire. Je n'aurais jamais pensé mettre le grand séducteur Ashton en difficulté !

Mon orgueil adore.

— Ce son m'avait manqué, avoue-t-il en se redressant pour m'allonger sous lui.

Un mélange de grognement, de ricanement et de reniflement sort de ma bouche sans que je ne puisse le contrôler. Cette cacophonie disgracieuse a généralement le mérite d'entrainer les gens autour de moi dans un fou rire.

Ashton dépose ses lèvres dans mon cou, ce qui a pour effet immédiat de me calmer en quelques secondes. Il remonte doucement vers ma mâchoire tout en faisant peser son bassin contre mes hanches. Le désir s'empare de mon bas-ventre et j'attrape ses fesses pour le maintenir au plus près.

— Tu n'es pas très gentille de te moquer, susurre-t-il au creux de mon oreille.

— Désolée, ce n'est pas tous les jours qu'on apprend qu'Ashton Pasted peut être intimidé par une femme.

— Pas par n'importe quelle femme ! s'insurge-t-il.

Son baiser fait taire toutes taquineries. Mon cerveau ne tourne plus rond dès que sa langue s'immisce dans ma bouche.

— Une femme qui me fait perdre la tête, confie-t-il à mi-voix.

***

Nous sortons de la douche une bonne demi-heure plus tard. Si on continue sur ce rythme, je vais avoir des courbatures ! Je n'ai plus l'habitude de m'adonner à ce sport aussi fréquemment et en si peu de temps. J'essaye donc de ne pas grimacer en m'asseyant devant ma tasse de café.

Comme on veut [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant