Chapitre 15

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Ce fut le vol le plus long de toute sa vie.  L'aller-simple jusqu'au Missouri était pourtant un jeu d'enfant.  Une banalité.  On avait à peine le temps de servir le café que déjà, l'avion amorçait sa descente.  Était-ce le fait d'être à bord d'un vol commercial bondé, ou simplement l'anticipation de revoir ceux qui étaient sa famille ?  Natasha n'en avait aucune idée.  L'appareil était rempli de tous ces gens qui voyageaient, comme eux, vers d'émouvantes retrouvailles. 

Déjà, à l'aéroport, ils avaient été assaillis de toutes parts.  Voyager ensemble avait désormais cet inconvénient : tout le monde les reconnaissait.  Ils n'arrivaient pas à faire trois pas qu'un inconnu ou un autre les arrêtait pour les remercier, les serrer dans ses bras, leur demander une photo ou leur raconter comment ils leur avaient sauvé la vie.  Natasha en était complètement étourdie et ne rêvait que de se sauver de toute cette foule en délire mais Steve, fidèle à lui-même, jouait les bons garçons, serrait les mains, retournait les sourires et les accolades, et acceptait de jouer les modèles pour les selfies improvisés.  Il était parfait, songeait Natasha.  Jamais ne perdait patience, jamais n'était désagréable, même avec des étrangers. 

L'avion décolla avec une bonne demi-heure de retard; à peine en avaient-ils franchi la porte que tous les passagers étaient en délire.  L'ovation fut difficile à calmer, chacun souhaitant voler son petit morceau des célèbres Capitaine America et Black Widow.  L'ambiance était à la fête, à la célébration, alors que Steve et Natasha étaient épuisés, encore secoués et en deuil.  Les agents de bord eurent toute la misère du monde à faire asseoir tous les passagers et l'appareil quitta enfin la piste, au grand soulagement de l'ex-espionne que ne rêvait déjà que de l'atterrissage.  Par chance, elle avait hérité du fauteuil près de la fenêtre et tentait, tant bien que mal, de coller le hublot comme si elle avait pu passer au travers. 

- Qu'est-ce qui vous amène au Missouri ? demanda leur voisin de rangée à Steve, qui faisait la conversation pour deux. 

Il se mordit l'intérieur de la joue, hésitant quant à la bonne réponse à donner.  Se tournant vers Natasha et voyant qu'elle levait les yeux au ciel, il décida de jouer la carte de l'honnêteté. 

- Un peu comme vous, fort probablement, répondit-il.  Nous allons retrouver des gens que nous n'avons pas vus depuis des années. 

- C'est vrai ce qu'on dit ? demanda une femme, assise derrière eux.  Vous avez vraiment soulevé le marteau de Thor ? 

Cette fois, Natasha vit que Steve eut un large sourire.  Il avait beau être monsieur-humilité, elle savait que cet exploit l'avait rendu très fier. 

- C'est vrai, répondit-elle pour lui.  Mais qui a pu douter de la valeur du vaillant Capitaine America ? 

Il se tourna à nouveau vers elle alors qu'elle esquissait un sourire. 

- Tout ça aura été un travail d'équipe, ne put-il s'empêcher d'ajouter.  C'est la collaboration de tous qui a permis que Thanos soit terrassé. 

- Et vous habitez où, maintenant ? demanda un gamin roux d'à peine sept ou huit ans qui était assis sur le siège devant Natasha et littéralement debout sur son siège.  Je veux dire, maintenant que le Complexe Avergers a été détruit ?  Vous allez le reconstruire ? 

- Je vais t'avouer qu'on n'y a pas trop réfléchi, encore, répondit Steve en riant.  Pour l'instant, en ce qui nous concerne, on fait comme beaucoup de gens qui sont revenus après le snap : on est à l'hôtel ! 

- Mais si jamais... poursuivit l'enfant, si jamais un autre méchant arrive ?  Sans le complexe Avengers, qui sera là pour nous défendre ?

- Peu importe, le rassura Steve soudainement en mode Capitaine.  Complexe ou pas, les Avengers seront toujours là.  T'en fais pas, petit.  Tu peux dormir tranquille. 

L'Après guerre [COMPLET !]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant