......leurs tapis.....

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J'ai passé toute la nuit qui a suivi ma balade avec Val sur la corniche à compter les étoiles.
J'ai pas fermé l'oeil jusqu'à l'aube. Je pensais aux histoires qu'elle m'a raconté mais, surtout à la suite. J'avais très peur que l'amour de ma vie s'éloigne de moi. Cette meuf que je connais depuis l'âge de sept ans.

Elle qui, jusqu'ici, ne connais que moi et vis versa.
De l'amour d'enfant, puis l'adolescence et enfin la maturité,on a vécu tout ensemble.
A Siiwenndu, on était presque toujours ensemble, collé l'un à l'autre à l'école, sur le chemin du marigot et parfois même pour aller aux champs.
On profitait de chaque seconde de notre vie. Pour moi, c'était le paradis avant la mort.
Tout cela, de façon désintéressée. En effet, on n'avait pas besoin de cadeau ou d'invitation au resto encore moins de sorties dans des lieux touristiques moyennant de fortes sommes d'argent.
C'est dire que le bonheur ne dépend pas parfois du matériel ou des poches pleines d'argent mais de profiter de ce que le ciel nous offre.

Or, dommage que la vie à Dakar soit tout autre. Ici, l'amour se manifeste dans la capacité à être assez pourvu pour amener sa bien aimée dans des endroits chics tels que les resto, les plages privées, à  commander des pizzas, hamburgers, chawarma.... Bref, l'amour des citadins était comme une machine. Il faut mettre du carburant pour que ça marche.

En bon campagnard, j'ignorais tout cela. Je voulais continuer comme j'ai l'habitude : pas se frais, pas d'investissement.

Malheureusement pour moi, Val, elle,  comme toutes les filles du monde, aime la découverte et les nouvelles aventures.
D'ailleurs, elle a même commencé à s'habiller comme les filles du pays des "sama sama ". La dernière fois, elle m'a envoyé des photos où elle portait une petite jupe trapèze et un body qui laissait apparaître son ombril. Sur l'autre photo, elle était muni d'un jeans bleue clair déchiré avec des perles.
Elle était encore plus radieuse dans ces tenues occidentales.
J'ai fini par détester ses nouveaux habits lorsqu'elle m'a dit que c'est Yahia, le charognard, qui les a acheté.
Ce voyou l'a amené faire du chopping. J'avais bien compris son jeu. Tous ces cadeaux, toute cette gentillesse et cette disponibilité sont des pièges, des investissements, des actions boursieres en vue de possibles retombées sentimentales.

Certains mecs sont forts en ça. Au départ, il se montrent disponibles, dévoués, attentifs, gentils, protecteurs comme des renards mais rien de tout ça n'est gratuit. Ils s'attendent à ce que la roue tourne.

Yahia, conscient que Val est venu pour durer,  a opté pour cette technique progressive. Il a utilisé la technique des colons : d'abords s'arrêter sur les côtés ensuite, entrer pour inspecter et enfin s'installer définitivement.

On le voyait venir de loin. Toutes ses actions étaient motivées par son amour fou pour Val.
 
J'avais une peur bleue rien qu'en pensant au fait que ma darling habite avec un mec qui est sur la liste d'attente des prétendants.
Même si ça a toujours été le cas, des prétendants, Val en a tout le temps mais je sentais que Yahia avait un coup à jouer. Il pouvait et avait les atouts pour bien se placer.

L'autre candidat, M. Kalingui, le gros pervers, l'homme a la libido insatiable et démesurée, enchaîne les appels téléphoniques et via WhatsApp pour décrocher un premier tête à tête avec Val.

Il essai de masquer en parlant de macroéconomie ou en demandant des nouvelles parallèles.

La guerre avait donc bel et bien commencé.  Chacun avec ses forces et ses faiblesses :
- Yahia habite avec Val mais tourne autour du pot

- M. Kalingui avait l'avantage pédagogique mais il était marié à trois femmes et avait un physique de porc ou de vache hollandaise

- Quant à moi, je n'avais que mon amour, mon romantisme, je ne pouvais rien offrir.  Pas d'invitation, pas se cadeau.....

Mon périple vers le vrai amour Où les histoires vivent. Découvrez maintenant