Mon périple vers le vrai amour

...pardon.

Le fait de savoir Val fâchée contre moi me faisait plus mal que d'avoir passé la nuit à la police. Mon coeur battait si fort que j'ai cru que c'est toute l'orchestre de Doudou Ndiaye Rose et ses cent batteurs qui y battaient leurs tambours.

Val va me tuer

Ma tendre et bien aimée refusait de décrocher le moindre appel venant de moi.
Dans le bus 71, assis au dernier rang, j'étais déprimé, désespéré et très affecté par cette phase de décadence.
Depuis notre arrivée à Dakar Ndiaye dial Diop, des problèmes de plus en plus grands se succèdent.
Le trajet a été plus long que d'habitude, la voiture était surchargée. Des transpiration, des lamentations, des ockets, des grognements, des soupirs  de femmes depigmentées, d'hommes qui viennent de descendre après 8h de travail se mêlaient dans le bus et donnaient un atmosphère nauséabond.
A cela s'ajoute la fumée des voitures.
Des jeunes, des vieux, hommes et femmes étaient entachés comme dans des pots de sardine. Ce qui n'a pas empêché au chauffeur de s'arrêter à chaque arrêt pour rajouter des passagers. Le receveur continuait de demander aux gens d'avancer malgré les protestations des uns et des autres .
A notre arrivée à poste Thiaroye,  une femme peule de Guinée, communément appelé "dering " monta. Elle était enceinte et avait au dos un petit garçon de 2 ans à peine et tenait à la main droite une fille de 4ans. Avec ses compagnons, ils eurent du mal à monter mais elle insista. Elle se faufila dans la foule et vint jusqu'à moi.
Pendant ce temps, mon système nerveux et ton mon arsenal spirituel se consacraient à Thiargal, ma chérie.
La dame était fatiguée, elle supportait mal l'étroitesse du car et les trois enfants.
N'en pouvons plus, elle me regarda d'un air piteux et me demanda de lui céder la position assise si je veut bien.
C'était pas de mes habitudes de céder la place aux personnes vulnérables et faibles physiquement mais ce jour là j'avais besoin de prières pour reconquérir ma Val.
Alors je lui ai dit: madame, je peux te céder ma place mais il faudra que tu acceptes mes conditions, je veux que tu prie pour moi.
En effet, ma copine que j'aime tant vient presque de me larguer et il me faut beaucoup de prières, d'incantations et de bains mystiques.

Aucun problème, mon fils, déclara t-elle.
Tous les passagers ayant entendu notre échange étaient stupéfaits, certains se mirent à rire comme au cinéma devant un film de Louis de Funes ou un sketch de Sanex.

J'en avait absolument rien à faire. Le jeu en valait la chandelle.

Val va me tuer

Je me suis tranquillement levé pour donner ma place à la femme. Les gens me regardaient, certains avec dépit, d'autres avec pitié.
L'amour étant devenu une espèce en voie d'extinction, mon attitude surprenait plus d'un. C'est pourquoi ils ne pouvaient comprendre ce qui m'arrive. Heureusement, j'avais assez de cran pour supporter tout, surtout concernant Val.

Le bus arriva enfin à la station Shell de Keur Massar ou je descendis. J'étais hyper fatigué, j'avais faim et soif, j'étais sale.
Arrivé chez moi, je fus accueilli par des questions interminables.
- ou étais tu?
- ou as tu passé la nuit?
- pourquoi t'es si souillé?
- qu'est ce qui t'es arrivé?

Les questions fuyaient de partout, ils ne m'ont même pas donné l'occasion de placer un mot.
Pendant ce devoir de QCM (questions à choix multiples),  Mon oncle trouva la bonne idée de demander à tous mes examinateurs de se taire et de me donner au moins le temps de prendre un bain et de me changer.

Ainsi, grâce à l'intervention de mon tuteur, j'ai échappé provisoirement au lynchage interrogatif. Je suis parti dans notre piaule,  j'ai ôté mes multiples couleurs et direction la douce pour me laver.

A peine revenu de la douce, le questionnement reprit de bon train. Cette fois c'est mon cousin Djiby qui lança la première hostilité.
Mais couz, où as tu passé la nuit?  demanda t-il.
Cette fois, je ne pouvais pas échappé alors j'ai décidé de répondre. Je ne pouvais pas leurs dire que j'ai passé la nuit en taule encore moins que c'est à cause d'une fille, alors changé un peu la version.
Cousin, j'ai passé la nuit à la police, j'ai été ramassé par la patrouille de nuit. J'avais laissé ici mes pièces et les policiers m'ont pris par surprise, avais-je répondu
Ouah mais mon frère, c'est incroyable.
Vu l'état dans lequel j'étais revenu, ils ont tous cru à mon scénario. C'est ainsi qu'ils me laissèrent tout tranquille.
Après le déjeuner que j'ai mangé en moins de 5 minutes, je suis retourné dans la chambre pour peaufiner un plan, une stratégie pour regagner l'estime de ma dulcinée.
Je n'arretais pas de vérifier mes messages et appels espérant voir un venant de Val mais rien de nouveau.
J'avais sommeil mais je luttais de toutes mes forces pour rester éveillé.

Val va me tuer

La journée dominicale paraissait plus longue que d'habitude.
Pendant ce temps là, à SIPRES Val profitait de son week-end. Elle prenait du bon temps en compagnie de Yahia,  l'un de mes adversaires.
Depuis sa déclaration d'amour, le fameux Yahia attend toujours sa réponse. Il garde espoir surtout avec la façon dont val de comporte avec lui. Il espère avoir sa réponse avant que la tempête qui s'abat sur mon royaume ne s'estompe.

Seulement, Val  n'a jamais été ce genre de filles qui passent au suivant desque je premier se plante. Elle ne comble pas ses vides en allant s'offrir aux recalés de la liste d'attente.
C'est pourquoi j'avais encore une petite marge pour reprendre ma place.
Mais pour profiter de cet ultimatum il faudra d'abord qu'elle décroche mes appels.
J'ai attendu un appel, un message ou même un simple signe de Val pendant toute la soirée, puis toute la nuit.
J'ai donc enchaîné avec une seconde nuit blanche après celle passée en garde à vue. C'est à l'aube que j'ai pu dormir un peu certainement aidé par Satan qui ne voulait pas que je m'aquitte de la prière de fajar.
Quand je me suis levé vers 9 heures, j'avais la migraine, ma tête était lourde et mon corps était chaud.
J'ai pris mon téléphone pour appelé mon amour pour voir si elle accepterait de me parler. 

Val va me tuer

J'ai appelé cinq fois mais toujours Valérie ne décrochait pas. J'ai tenté pour la sixième fois et une personne répondit. À l'autre bout du fil, j'entendis une faible voix féminine.

J'ai automatiquement constaté que ce n'était pas ma Val. C'était une de ses cousines.
Bonjour, c'est moi Julinho, ou est Val?
Val!  Elle est la mais elle ne veut pas te parler.
S'il te plaît mademoiselle, supplie la de me donner au moins
l'occasion de demander pardon.
Comprehensive, elle me demanda d'attendre un peu.
Elle alla chercher Val et réussi à la convaincre de me parler.
Quand mon coeur, ma chérie, ma tendre et sur aimée Val laissa sa voix traversée le ciel, le réseau et me parvenir, j'ai ressenti une fraîcheur envahir mon corps en passant par mes nerfs, mes vaisseaux sanguins, mes muscles et mes os.
Tous mes organes reprirent leur bon fonctionnement.
J'ai appuyé sur le bouton play pour lancer ma campagne de repenti.

Thiargal takk Yoummoum, depuis plus d'une décennie, on sort ensemble, tu ne peux pas oublier tout ça parce que j'ai fait une erreur, surtout que je voulais simplement de rendre heureuse.
Toi même tu sais que sans toi je n'ai aucune raison d'être. Ma vie sans toi  serais un non sens, une voiture sans pneus ni chauffeur.
De grâce accepte mon pardon.

Elle m'arrêta :
je sais tout ce que t'as sacrifié pour moi mais.....