le beau temps

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" Après la pluie, le beau temps " dit un célèbre dicton. La pluie qui est tombée sur ma relation avec Val a été très violente. C'était une vraie tempête, un violent orage. La demeure sentimentale que nous avons mis en place pendant presque deux décennies a été très affectée par les dégâts. Les fenêtres, les portes, le toit, la peinture et mêmes les serrures étaient à refaire.
Maintenant que ma dulcinée, Val, m'a donné une seconde chance, je devais faire tout mon possible pour la garder éternellement à mes côtés.
J'avais devant moi un vrai défi, un champ de combattant.
Je ne manquais pas de motivation et de volonté mais les adversaires sont de taille et leur ténacité pouvait faire des degats.

Val va me tuer

On a recommencé à passer des heures au téléphone, les incidents du resto, les rendez-vous de M. Kalingui et Yahia étaient devenus des sujets de conversation bien argumentés.
Tout mon entourage constata mon changement. Mon visage etait devenu clair, mon sourire et mes dents étaient visibles de tous et quelque soit la distance.

Le jour d'aller loger au campus universitaire se pointa. J'avais bien fait mes bagages depuis la veille pour rallier le plus tôt possible la grande demeure de feu Cheikh Anta Diop. Je devais partager la chambre 15 du pavillon F avec un certain Simon Tine que je n'est pas encore vu.
Chacun de nous pouvait héberger deux personnes; ainsi nous serons six dans la chambre. J'avais du mal à comprendre comment autant de personnes pouvaient partager un espace si étroit.
L'univers estudiantin était très unique en son genre. Les étudiants avaient leur façon de parler, de marcher, de s'habiller, de manger... Leur langage codé était incompréhensible à toute personne étrangère. Je devais, le plus tôt possible, m'impregner de cette nouvelle vie.
Le même jour de mon arrivé au campus, mon colocataire Simon, est venu. C'était un serere de Pambal de teint noir, une taille moyenne et une corpulence de lutteur. Il avait bonne mine, son sourire laissait apparaître une dentition mal en point. À première vue, on saurait que c'est un fumeur.
Simon me trouva dans la piaule entrain de faire le ménage. Les derniers locataires avaient laissé un bazard pas possible.
- Bonjour, laissa entendre Simon
- Ça va bien, tu vas bien
- ça va bien Dieu merci, j'imagine que tu es mon voisin.
- ah, c'est toi Simon, j'ai vu ton nom sur la fiche de codification. Je m'appelle Sileymane mais tu peux m'appeler Jules, Julinho ou encore "cherie Val" en riant.
- c'est clair, ravi de faire ta connaissance. Moi, je suis un serere de Pambal tout près de Tivaouane. Tu es mon esclave et moi ton maître.
- tu peux rêver, le maître c'est bien moi.
On avait donc bien commencé le vivre ensemble. Grâce au cousinage  à plaisanterie, Simon et moi rigolions comme de vielles connaissances.

- Esclave! vas y aide ton maître à finir le ménage. Ordonné ai-je à Simon.
Tout en souriant, Simon se mit à la besogne.
Le travail devint plus rapide. Nous terminames vers 13h et après direction resto SELF  pour le déjeuner.

Le même jour, on a logé. À moins d'une semaine tous les membres de la chambre logèrent un par un. En un laps de temps, on été devenu des frères, amis, confidents....
Voilà l'un des mystères de la vie estudiantine. Comme des frères d'armes, de forts liens de fraternité, de solidarité, de complicité se tissent entre tous ceux qui partagent la même chambre.
Dans cet environnement, le vocabulaire était spécifique. On ne prononçait jamais les mots en entier : "dez" pour dire déjeuner, amphi pour amphithéâtre, resto pour restaurant....
Il y avait aussi des codes pour communiquer : QLL ( quittez les lieux),  DTS ( déguerpissez Tout de suite) , G.T ( guenté toubab).
Chaque code avait une fonction bien précise que seules les utilisateurs pouvaient deviner.
Les codes QLL et DTS servaient en général à libérer la chambre quand un des membres avait un hôte de sexe féminin.

La première fois que Val vint me voir au 15 F, le code QLL était activé par Ngoor le cousin de Simon.
A peine s'était telle installée et qu'il prononça le sigle magique, les gens sortirent un par un. Chacun se trouva un bon alibi avant se sortir. Les uns parlaient de TDs dont ils viennent de se rappeler, d'autres décidèrent d'aller faire du footing, ainsi de suite.

En moins de cinq minutes, il ne restait dans la chambre que le plus beau couple du monde.

Val va me tuer

Cela faisait longtemps que je ne mettais pas senti aussi bien. J'ai consacré les premières minutes à l'a regarder comme un fou. Elle a fini par être étonné. C'est pourquoi, un instant après, elle me demanda :
Qu'est ce qui t'arrives mon coeur
Rien ma vie!
Je suis juste très content de t'avoir à mes côtés.
Moi aussi je suis très contente qu'on se soit retrouvé.
Est ce que tu sais à quel point je t'aime.
Bien sûr que je sais et tu dois savoir que je t'aime aussi.
Je sais que tu m'aimes mais je suis certain que mon amour pour toi surpasse de loin tout sentiment que tu peux t'imaginer. Pour toi, je suis prêt à faire l'impossible et à dépasser l'inhumain.
Je sais Jules mais comment tu gères ta nouvelle vie?
Tout va très bien. Je m'entends très bien avec mes nouveaux amis. Tu sais que l'université a des miracles et j'en suis désormais témoin.
Ah, Dieu merci.

La discussion allait bon train, la série de questions réponses continua encore pendant un moment. C'était pour nous, une séance de mise à jour pour que chacun de nous s'imprègne entièrement de la vie de l'autre pendant la tempête qui nous avait éloignée. On pouvait désormais repartir sur de nouvelles bases.
Cela fait, les retrouvailles en amoureux commencèrent.
Je me suis rapproché d'elle. Je l'ai serré dans mes bras, je sentais les battements de son coeur, sa circulation sanguine, sa respiration, son parfum unique en son genre envahir mes fosses nasales. La température de son corps, connectée au mien regula ma tension.
J'étais plongé dans un moment de bonheur.
A cette instant précis, je n'enviais rien aux habitants du paradis. J'étais invincible, même une klasnikov ne pouvais m'abattre, j'étais immunisé contre la mort.
A cette instant, j'ai eu la claire certitude que Val fait parti de moi et toutes les peines que j'ai endurées avaient raison d'être.
J'ai maintenu l'événement  encore pendant trois minutes. Je voulais rester dans cette position encore et encore, toute la vie, si c'était impossible.
J'ai fini par m'y faire, alors j'ai desserré.
Des câlins, des bisous, de petites tapes constituaient les spices, les ingrédients, les bouillons de notre discussion.
A cela, s'ajoute mes petites histoires drôles vécues ou simplement connues. Je lui ai retracé mes aventures avec la police sans oublié ma rencontre avec le junky.
À son tour, elle me mit dans la confidence. Les efforts de M. Kalingui, les cadeaux de Yahia et même les bagarres chez elle.
La soirée en amoureux était très riche en émotions, en confidences et histoires.

Val va me tuer

On avait, Val et moi, juré de ne pas franchir la ligne rouge : pas d'ebats sexuels avant le mariage.
On était plus que jamais déterminé à respecter notre engagement.
Dans notre treizième année de relation, cette ligne n'a toujours pas été violée.
Ainsi,  à chaque fois que les choses voulaient avoir une tournure indesiree, on se rappelait du pacte magique. Du coup, on etablissait un pare feu de sécurité, une marge, une distance de deux à trois mètres pour ne pas franchir cette "red line"

On évitait de le faire parceque conscients que je sexe peut tout foutre en l'air.
Un acte sexuel dure quelques minutes mais peut détruire toute une vie. En effet, une fois que deux êtres partagent car instant, tout change. Le respect diminue ou même disparait, la honte mutuelle s'enlève et l'amour se voit relégué au second plan ou sous estimé.
Beaucoup de relations amoureuses perdent leur valeur après le premier acte sexuel. Certaines de terminent, d'autres deviennent se simples plans culs.
Nous avons pesé ensemble les pour et les contre avant de décider de garder nos cases inviolées jusqu'au mariage. C'était certes difficile mais le jeu en valait la chandelle.

Ce jour là aussi, notre rencontre se termina sans que le pacte soit rompu.
Je pris mon portable et par un message groupé j'ai envoyé un message aux colocataires : " code QLL désactivé "
Quelques minutes après, on frappa à la porte. J'ouvris, c'était Simon.

C'était maintenant officiel, le beau temps est à terme. Je devais raccompagner ma vie, Val, jusqu'à la grande porte où elle devait prendre un car rapide et rentrer. 
J'avais de la monnaie alors je l'ai filé 125f pour le transport.
Tout est revenu à la normal pour moi.
J'adore cette meuf.
Val va me tuer.

Mon périple vers le vrai amour Où les histoires vivent. Découvrez maintenant