Chapitre 4

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Des groupes de soldats s'entrainaient sous un ciel gris, effectuant des exercices de marche ou des formations de combat afin de perfectionner leur coordination. De temps à autre, Kraos perçait derrière les nuages, illuminant les armures et les heaumes des soldats qui reflétaient ses rayons dans toutes les directions. Dans ces moments-là, Sarge pouvait déceler une notion d'héroïsme dans ces soldats qui s'entrainaient, et l'image était exactement celle qu'il se faisait autrefois des héros combattant pour la liberté dans leur armure étincelante.

Depuis le sommet de la petite colline où il se trouvait, il pouvait facilement assister à l'entrainement des soldats d'un côté, tout en gardant un œil sur les activités de son bataillon de l'autre côté.

Il continua de se prélasser quelques temps, adossé à un rocher tout en observant les activités des soldats qui s'entrainaient en contrebas, jusqu'à ce qu'il détecte de l'agitation parmi les hommes de son bataillon. C'était le signe qu'il était temps de les rejoindre.

Il se leva, épousseta son uniforme et descendit la colline à petites foulées en direction du campement.

Les hommes se rassemblaient en rang non loin de là et il les rejoignit, prenant sa place en bout de rang. Peu après, un homme d'âge mur, à la musculature imposante et au regard perçant passa devant eux, les inspectant silencieusement un à un.

Lorsqu'il eût terminé son inspection de routine, il revint se placer devant eux et se planta là, le dos droit et les mains croisées dans le dos. Il avait fière allure ainsi, ne pût s'empêcher de remarquer Sarge, l'image saisissante d'un homme droit et insoumis, incarnation Humaine de L'Ouvrier et de ses préceptes.

Il appréciait beaucoup le capitaine Denarion. Il n'avait pas connu d'autre capitaine depuis qu'il avait rejoint l'armée Kraosi un an plus tôt, mais il était persuadé que le capitaine Denarion possédait toutes les qualités inhérentes à un vrai capitaine. Il était dur et inflexible, et faisait respecter l'ordre parmi ses hommes d'une main de fer, mais il était également juste dans ses décisions, à l'écoute de ses hommes et patient. Il avait fait de son bataillon une machine efficace et bien huilée, dont chacun des composants était forgé avec la plus grande minutie.

"Exercice habituel. Nous escorterons les Porteurs de Lumière à la jonction entre La Trainée du Ver et La Ceinture Fangeuse. Soyez-prêts dans une heure, nourris, équipés et prêts au départ ici-même.", déclara le capitaine d'une voix ferme.

"Oui", répondirent tous les hommes d'une seule voix à en faire frémir la terre.

Le capitaine Denarion approuva leur discipline d'un signe de tête difficilement perceptible avant de s'éloigner.

Les soldats se séparèrent rapidement et plusieurs d'entre eux, dont Sarge, se dirigèrent vers la cantine. Ces missions d'escorte étaient devenues routinières ces derniers temps. Les Porteurs de Lumière effectuaient des recherches et des tests aux alentours de La Ceinture Fangeuse et le bataillon du capitaine Denarion avait été choisi pour les protéger au cours de leurs expériences.

Sarge mangea rapidement et se dirigea ensuite vers la tente qu'il partageait avec plusieurs autres soldats de son bataillon afin de s'équiper. Il sortit de son coffre personnel le sac en toile contenant son armure et son épée et s'installa sur une buche à l'extérieur afin de nettoyer son équipement, prenant bien soin de lustrer son armure et de vérifier l'état du fil de son épée. Comme se plaisait à le répéter le capitaine Denarion, "Une armure impeccable pour un soldat irréprochable".

Tandis qu'il nettoyait son équipement, il observait les vas et vient des soldats qui se préparaient également au départ. C'est ainsi qu'il vit les Porteurs de Lumière arriver.

Chasse Le Soleil, Traqué Par La LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant