Chapitre 12

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Près de la Ceinture Fangeuse, sur le territoire de Kraos, une vieille cahute délabrée tenait difficilement debout au pied d'une colline. Juste à côté, un monticule de terre fraichement extraite jouxtait un trou d'environ trois mètres par trois mètres qui attendait d'être rempli.

À l'intérieur de la vieille cahute, un homme était attaché à un poteau de bois, pieds et poings liés. Son visage, ruisselant de sueur et de larmes, était déformé par un mélange de peur et de souffrance. La longue cape noire qui faisait la fierté des Porteurs de Lumière était en lambeaux sur ses épaules et son torse, le tissu se gorgeant petit à petit du sang frais qui s'écoulait des multiples plaies sur sa poitrine.

Face à lui, Sebas Aïd Imadim s'avança à nouveau. En le voyant, le prisonnier ne pût retenir un tic nerveux et le coin de son œil droit se mit à frétiller de façon incontrôlable.

Sebas Aïd Imadim se saisit d'une petite pince de métal sur la table en bois qui se trouvait dans un coin de la pièce, seul et unique meuble que contenait la petite cahute.

Il se planta devant son prisonnier et se contenta de le dévisager sans rien dire, jouant avec la petite pince entre ses mains.

L'homme attaché au poteau serra encore plus les dents pour réprimer le frisson qui s'était emparé de lui lorsque le regard de son tortionnaire s'était posé sur lui. Les grincements de sa mâchoire supérieure frottant contre sa mâchoire inférieure résonnaient dans son crâne et il pouvait sentir l'email s'effriter sur ses dents, mais il ne pouvait s'en empêcher, il vivait un véritable enfer depuis plus de douze heures aux mains de ce démon.

"Alors ?", finit par dire Sebas Aïd Imadim, calmement.

"Je ne sais rien !", dit-il d'une voix éraillée.

"C'est ce que n'ont eu de cesse de me répéter les autres, et pourtant ils ont fini par tout me raconter.", déclara-t-il en indiquant un coin de la pièce. Deux cadavres avaient été jetés là, sur lesquelles on pouvait encore reconnaitre la cape noire typique des Porteurs de Lumière. Juste à côté, trois ceintures ornées de Pierres de Lumière étaient accrochées au mur.

"Pourquoi m'interroger s'ils t'ont déjà tout raconté ?!", demanda l'homme, le désespoir pleinement audible dans sa voix.

"Ça n'a rien à voir avec eux.", répondit son tortionnaire, toujours aussi calmement, "Ils m'ont tout racontés, mais toi, tu ne m'as encore rien dit. Il te suffit de parler pour mettre un terme à tout ça. De me raconter ce que je sais déjà."

L'homme attaché ne répondit pas et serra de nouveau les dents.

Sebas Aïd Imadim poussa un soupir avant de s'approcher de lui. Il saisit une des mains attachées de l'homme et referma la pince sur l'un de ses ongles. Il entreprit ensuite de tirer lentement.

Alors que l'ongle se séparait doucement de la chair, l'homme serrait de plus en plus les dents, à tel point qu'il entendit un craquement résonner dans son crâne, signe indiscutable que l'une de ses dents venait de se briser sous la pression.

"Urghhh... Arhhhhh !!", finalement, il ne fût pas capable de se retenir plus longtemps et laissa échapper un cri révélateur de la souffrance par laquelle il passait actuellement.

Sebas Aïd Imadim ouvrit la pince et laissa tomber l'ongle arraché auxquels des filaments de chair étaient restés attachés. L'ongle atterrît sur le sol de terre recouvert de flaques de sang séché qui attiraient déjà de nombreuses mouches et autres bestioles nécrophages.

"Alors ?", demanda-t-il à nouveau. L'homme respirait bruyamment mais resta obstinément muré dans le silence.

Ce n'était pas grave, il n'était pas pressé. Il referma sa pince sur un autre ongle et reproduisit la même manipulation. Si l'homme ne craquait pas maintenant, il le ferait dans une heure, ou bien dans deux heures. Peu importe le temps, il savait qu'il céderait.

Chasse Le Soleil, Traqué Par La LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant