Le lendemain, en fin de matinée, elle entra dans un bâtiment que l'enseigne défraichie placardée au-dessus de l'entrée désignait comme les "Douceurs D'Armella". Aussitôt entrée, elle se dirigea vers le comptoir et interpella la femme à forte poitrine apparente qui se trouvait derrière :
"Armella, comment va maman ?"
En voyant Altéa, le froncement de sourcils qu'Armella avait commencé à esquisser se transforma en sourire chaleureux :
"Elle est très fatiguée aujourd'hui, elle se repose. Tu lui rends visite beaucoup plus tôt d'habitude, que t'arrives-t-il ?", répondit la femme.
"Je devais rendre visite à quelqu'un d'autre avant de venir. Elle est là-haut ?", dit-elle tout en se dirigeant vers les escaliers qui menaient à l'étage.
"Humpf... Encore tes activités nocturnes j'imagine ! Altéa Masrim, je t'ai déjà dit que je pourrais t'offrir un travail plus honnête et tout à fait rentable si tu le souhaitais !", rouspéta la femme en croisant les bras d'un air réprobateur.
"Oui Armella, je sais bien, je sais bien.", répondit Altéa en escaladant les marches quatre à quatre. Ce n'était pas la première fois qu'on lui proposait du travail en tant que fournisseuse de plaisirs, et elle commençait à s'y habituer.
Il faut dire qu'elle avait un physique très typique du sud et du royaume d'Aleya, si bien qu'il était certain qu'elle pourrait gagner une belle somme d'argent en travaillant pour Armella. Avec sa peau de bronze, ses cheveux d'ébène rassemblés en une simple tresse qui tombait le long de son dos jusqu'à ses genoux et ses yeux d'un bleu presque cristallin, elle ne laissait plus les hommes indifférents depuis déjà longtemps et les étrangers qui faisaient escale dans le port d'Hazel offraient souvent un bon prix pour une nuit en compagnie des beautés aux peaux bronzées du sud.
Une fois arrivée à l'étage, elle pénétra dans l'une des chambres et referma la porte derrière elle. En posant ses yeux sur le lit qui se trouvait au centre de la pièce, elle eût un pincement au cœur. Sa mère était allongée et semblait profondément endormi. Sa peau était pale, bien trop pale pour une habitante d'Hazel.
Elle avait contracté la Fièvre des Impurs quelques mois plus tôt. C'était une maladie assez fréquente chez les fournisseuses de plaisirs, et les malades n'en mouraient pas forcément. Cependant, la maladie de sa mère durant déjà depuis des mois, ses chances de rémission devenaient de plus en plus faibles. Altéa se raccrochait à l'espoir de la voir guérir un jour et, en attendant, devait travailler pour deux afin de subsister.
Armella prenait grand soin de ses employées et, bien que sa mère ne puisse plus travailler en raison de la maladie, la gérante au grand cœur n'avait jamais approcher l'idée de la mettre dehors. Elle logeait depuis lors gratuitement aux "Douceurs d'Armella".
Altéa s'approcha du lit et se pencha au-dessus du visage de sa mère endormie. Elle semblait paisible et, à l'exception de sa pâleur anormale, semblait en parfaite santé. Altéa savait que ce n'était qu'une impression. Dernièrement, la simple action de descendre les escaliers était devenu un calvaire pour elle, et il était devenu de plus en plus rare de la voir quitter sa chambre. Malgré tout, Altéa gardait espoir.
Elle déposa un baiser sur le front de sa mère endormie et la froideur de sa peau lui provoqua un autre pincement au cœur. Elle bougea légèrement dans son sommeil mais ne se réveilla pas.
"Je dois retourner travailler. Remets-toi bien.", dit-elle en se relevant.
En descendant les escaliers, elle croisa le regard d'Armella. Cette dernière dût déceler la tristesse dans ses yeux car elle déclara :
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Chasse Le Soleil, Traqué Par La Lune
FantasíaLa Lumière du Fleuve et des Amants a été mise en terre. Dans ce monde, Sarge Arcturus, Altéa Masrim et Niro Acaltic feront face à l'avarice des hommes et aux jeux politiques qui l'accompagnent. Aussi surement qu'Aleya pourchasse Kraos, et que Kraos...