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chapitredouzième ᵃˡᵉˣᵃⁿᵈᵉʳ
Effectivement, ça fait beaucoup trop réel et ce n'est pas prêt d'être terminé. Après des intenses félicitations, des regards lubriques des nobles alentours et des montagnes de présents sans importance, je pense que c'est fini mais...
Alexander, mon p'tit père, tu te trompes !
Après les voeux de prospérité, on passe au banquet royal et pas des moindres, avec trois entrées, du pain et du vin en abondance, une conversation frivole (le pire) avec des jongleurs et des joueurs de flûte à tout va. Des plats décorés de fleurs et d'animaux avec leur têtes confis, encore du vin, des fruits massérés, des gâteaux de sucre, du vin, du vin et encore du vin.
Geralt et moi avons l'air de deux phacochères au milieu de poules blanches.
Le roi rigole gracement, la reine sourit sans un mot et la princesse s'endort engourdie par sa jeunesse et son corps qui tient peu l'alcool. Son père me regarde et lance assez fort pour que tout le monde l'entende, saoul comme une barrique.
- Alors, prince Alexander, allez donc amener votre belle épouse dans sa chambre ! J'espère que la cérémonie du coucher se passera bien !
Un éclat de rire masculin se répercute par les messiers présents. Manquait plus que ça. Je soupire. Je cherche Tissaia du regard sans succès. Je prend Antonella dans mes bras dans un grand mouvement d'étoffes scintillantes et renfrogné je suis un valet qui me mène jusqu'à ses quartiers.
Je ramène donc, Antonella dans sa chambre. C'est un bel endroit, tout de blanc et de couleur miel. Je me sens un peu trop grand dans cette pièce, avec des bijoux, des robes, des cartes du monde aux murs. Apparemment c'est une érudite, elle a une bibliothèque chargée de grimoires. Elle va faire une bonne souveraine, j'en suis sûre.
Je la dépose sur son lit et dans sa robe de noces, elle semble bien fragile, comme un petit oiseau. Elle émet un petit grognement adorable. Discrètement, je vais chercher mes affaires, mon armure et mes armes qui ont été posées ici, en présage que j'allais faire la cérémonie du coucher. Ou pas.
Rapidement, je me change avec la nette impression que la princesse ne dort pas vraiment. Alors que tout est remit en place, que je me prépare à quitter la chambre sur la pointe des pieds, laissant les habits de prince derrière-moi (une journée c'est déjà trop) j'entend une petite voix me rappeler.
- M. Alexander...?
Je ravale un juron. Je me calme et en me retournant à moitié, je lance comme un chuchotis.
- Oui, princesse ?
- Pouvez-vous venir ? Je ne vais pas vous retenir longtemps. Je sais que vous avez la chasse à faire.
Je ravale un soupir. Je pivote, je remonte le tapis, Antonella est allongée. Elle me regarde délicatement avec un sourire. Elle tend la main. Je la prend par politesse.
