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chapitre troisième ᵃˡᵉˣᵃⁿᵈᵉʳ
Pas n'importe quel sorceleur.
Geralt de Riv. Reconnaissable entre mille avec ses cheveux blancs, sa carrure bien portante et son air aussi fermé que le mien. Un des meilleurs héros foireux que je connaisse.
Top, top, top, font les gouttes dans le silence. J'entend plus ma respiration que la sienne. L'acier mord, glacé, mon cou malgré ma capuche. La lame serpentine de mon kris sent à peine les pulsations lentes du mutant.
L'instant d'inquiétude et de surprise semble durer une éternité. Il danse autour des piliers ornés d'ossements.
Geralt fronce les sourcils et essaye de distinguer mon visage sous mon vêtement protecteur.
- Qui êtes-vous ? gronde-t-il.
- Alexander, je réponds seulement.
Étonné que je ne lui envoie pas mon poing entre les deux yeux ou une insulte au travers des dents, la tension du sorceleur s'abaisse légèrement.
- Alexander, qui ?
- Juste... Alexander, je souffle de mon ton rocailleux.
Geralt et moi, nous faisons environs la même taille. Un plaisir de se regarder dans les yeux à la même hauteur. Voyant que je ne compte pas lâcher un nom de famille sous peu, le sorceleur s'approche dans un grognement et me sent à plein nez.
- Vous n'êtes pas un monstre.
- Non.
- Mais vous n'êtes pas Humain.
Je plisse les paupières, amusé.
- Cessez de m'analyser, Geralt de Riv.
- Comment savez-vous mon nom ?
Je hausse les épaules nonchalamment, comme si une lame ne me menace pas le moins du monde. Le calme. Le sang-froid. Lentement, je suis le premier à retirer mon poignard et de le ranger dans mon dos avec son confrère et ma flamberge. Il est maintenant le seul à me tenir en joue.
- Vous êtes connu. Les chansons... Jaskier, je chuchote.
Geralt soupire, pendant un instant, accablé.
- Jaskier, grommele-t-il (je souris doucement), évidemment. Que faites-vous ici ? A vous entendre vous n'êtes pas de Temeria, ni un paysan. Vous vous cachez la tête. Un Elfe ?
Beaucoup de questions. Je prend alors sa lame du pouce et je la dégage d'un mouvement sec. Geralt ramène son épée près de lui, entre interrogation et prudence. Il la range à son tour dans son fourreau. Simplement parce qu'il a ses pouvoirs de mutagènes en réserve, si jamais je me trouve être récalcitrant. Mais je ne compte pas l'être. Je vais le coller un moment. Rien de tel qu'un sorceleur comme lui pour connaître aventure, beuverie et autres combats.
